jeudi 30 décembre 2010

Te souviens-tu ?

"J'me souviens de rien, maman, plus j'avance et moins j'me retourne..."

mardi 14 décembre 2010

La vie est rose, mais elle ne l'est pas pour tout le monde. Fallait choisir un pigment pour la colorer, j'ai choisi de broyer du noir.
C'est parti je l'étale au pinceau sur la grande feuille vide de ma vie.
C'est comme si je fais mon numéro, c'est ma plus grande phobie je te dis.

mercredi 8 décembre 2010

L'élitisme culturel.

Production de masse et destruction des masses. Lise aime John et John se suicide dans un long couloir blanc. Dieu autoproclamé seigneur de l'empire commercial, industrie de l'industrie de l'industrie de masse et des masses de consommation pour toi, dans ton magasin, avec tes tous issus de ton travail.
Brûle le fric, consomme, c'est la règle, consomme ou casse-toi. Extension de l'empire financier du grand requin avare ou du requin marteau, grosse poiscaille et petits crabes souffrants. Produit brut, produit net, PIB, abréviations stupides, l'intellectuel du pognon, la foire au cochon, l'espoir aux cons.
Plus jamais de rêves pour toi.
Élitisme et monopole, on suce ta cervelle dans ses moindres recoins, accroche-toi petit car toi aussi tu y arriveras.

mardi 7 décembre 2010

A Mon Marin.

Et chaque jour j'ai attendu qu'il vienne me chercher pour m'emmener vers des rivages inconnus, et j'ai couvert la plage de larmes pleines de sel.
Et chaque jour je retourne au bord de l'eau, cherchant celui qui m'emportera enfin, versant des larmes remplies de peine.
Et chaque soir j'ai attendu qu'un bateau vienne me chercher et me porter au loin, voir le soleil une nouvelle fois, versant des larmes désespérées.

lundi 6 décembre 2010

Scar-shaped Heart

Comportement bizarre
Toujours à côté de la plaque
Série d'action démentielles
Toujours en-dehors de la foule

Le résultat d'un manque
Un plus un plus un moins trois
Ma maison est en feu
Un toit plus un moi moins toi

Et un coeur qui déraille
Produit inachevé d'un rêve avorté
Développé seul hors de l'éprouvette
Bébé déserte le salon

Loin de son intimité en bulle
Bébé complètement défoncé
Loin de tout qui déambule
Bébé au coeur-cicatrice

Le résultat d'un manque
Une addition ratée
Ma maison est en feu
Un règlement de compte

Bébé déserte la maison
Complètement défoncé
Bébé brûle sa maison
Bébé corps mutilé.

dimanche 5 décembre 2010

Something.

Tu veux que je te décrives la manière dont je me sens ?
Coincé entre peine perdue et courage instable et malsain, pulsion démoniaque du coeur qui réfléchit par l'émotion et non par logique. L'instinct de base, la survie et le mal. Juste avoir la haine, chasser un maximum, se donner et écraser le reste, l'inutile. Recommencer droit derrière.
Froissé sous le terrible engrenage, la machine avance et s'emballe. Elle va de plus en plus vite vers l'inconnu. Médecine mentale, à croire ou ne pas croire, sans jamais fermer les yeux, quatre jours de nuit à s'engourdir corps et âme.

mercredi 1 décembre 2010

Le Brancard

Les rêves les plus improbables sont les reflets de la vérité et bien que nous n'y croyons pas, nous baignons dans ces pensées évasives.
Entre inceste et alcool, je prends les deux et je m'en vais comme un sauvage.
Acte sexuel sur un brancard, on se laisse définitivement aller au plus profond, à ne plus savoir quoi en foutre, on s'y jette sous les regards dénonciateurs, le corps alcoolisé comme pas possible, on s'y jette pour de bon, sous les yeux des patients.
On mélange les breuvages, les pilules, et alors, on s'en fiche. Cocktail détonant, on ne recule jamais devant les limites de son propre corps.

mardi 30 novembre 2010

Psychosis

Laisse encore une fois mon regard glisser le long des falaises inexplorées, tant que se verseront des rivières de larmes à ton nom, tant que la houle gardera mon âme en otage.

Dernière Cigarette...

En pleine nuit, se lever pour un meurtre sanglant, en pleine nuit un homme est mort dans ma tête, tué de mes propres mains. En pleine nuit je fais un cauchemar qui me garde éveillé jusqu'à l'aube. Reflet de moi-même, les idées malsaines surgissent toujours dans les moments les plus sereins. Et si je tombe de la falaise, pourrais-je me débarrasser seulement de mon corps ? Et si je tombe, pourras-tu me relever une fois de plus ?
J'agis seul un vendredi de nuit noire, j'abandonne toute activité cérébrale et je passe à l'action. Coup de cutter, hurler de rire ou juste hurler pour le pire, j'en sais rien, un grand coup qui tâche, qui éclabousse.
Vingt ans passés et on se livre à corps perdu dans les tempêtes rageuses de la destruction de soi.
Avoir la rage, ne plus voir passer le temps, tuer chaque instant dans les plaies ouvertes, comme des ouvertures sur le monde, des choses à dire, les années silencieuses qui font surface.
Le silence se retrouve inlassablement dans le cri, dans la douleur, la chair à vif. On s'y fait peu à peu, on s'y fait on n'hésite plus, la confiance vient, à force de tailler, à force de découper, de tirer, déchirer, frapper, broyer la peau comme une feuille de papier. Éteindre sa dernière cigarette dans le creux d'un bras.
Garder des traces, former des cicatrices. Du tout et du rien, garder la cicatrice comme un souvenir béant.

lundi 22 novembre 2010

On l'ouvre, on la ferme, on l'oublie

La plaie.

On l'ouvre un soir d'excès de colère, on l'ouvre vivement d'une taillade au couteau et puis on la laisse cracher. Elle crache la douleur, la peine contenue dans ce sang noir et corrompu. On la referme alors. Ce n'est pas nous, c'est le corps, inconscient et machinal, c'est le corps qui cicatrise et tente de garder le mal à l'intérieur, qui tire un trait sur les évènement vécus, qui hurle "tabula rasa".
On l'oublie enfin. C'est la vie, on avance, on recule, peu importe, les anciennes plaies, au même titre que les hématomes évanouis, s'oublient. On ne s'en souvient que par cette trace laissée à jamais sur notre corps qui nous est étranger, notre mécanique organique qui nous pousse à survivre. Cette horrible cicatrice est la reine, pour toujours.

Je l'ai ouverte, je l'ai fermée, jamais je ne l'ai oubliée.

lundi 15 novembre 2010

Montre-moi qui tu es vraiment.

Ne t'en fais pas, montre-moi juste qui tu es. Fais-moi confiance, totalement. Offre-toi à moi s'il te plaît, au travers de nos regards perçants, mets-toi à nue entre nos yeux dévoreurs. Je te tiendrai au chaud, fais-moi confiance, laisse-toi faire. Ne me pose jamais de questions car je n'y répondrai jamais. Je ne parle pas, tu sais, je ne parle pas, alors seulement fais-moi confiance, montre-moi tout ce que tu as, qui tu es, ne regrette rien car tout ça sera la plus belle chose que tu auras accompli.

mercredi 10 novembre 2010

Cicatrice

Des traces, des lambeaux de souvenirs, déposés un peu partout sur des tessons de verre. Comme si la marée avait tout déblayé, les bateaux de pirates sont très loin et on fait pleuvoir les confettis. Et puis un jour, un vieille homme ouvre un album photo de ces évènements. Il se souvient. Il se souvient des sombres journées passées à lutter, cet espoir qui s'éteint comme une allumette prise dans la colère de l'hiver. Le vieil homme pensait devoir hisser le drapeau blanc. Se rendre, se rendre à la nature et capituler avec honnêteté. Il s'était trompé, il avait survécu, quelques immondes cicatrices sur le torse, quelques cicatrices de vie. Une vie pleine de détails parfois incertains et lourd de conséquences...

lundi 8 novembre 2010

Bulles de regret

Ce soir peu importe, je ne serai pas là pour dîner. Je rentre en pleine nuit, dans les yeux, des lucioles qui s'agitent. Dans ma bulle qui va exploser, non je ne serai pas là pour dîner. Je me fiche bien du reste, car ce soir je vais m'envoler. Je marche dans le ciel, j'écrase les étoiles par milliers. Je me fiche bien du reste, car ce soir je n'ai rien regretté.

dimanche 7 novembre 2010

Pensée

Parce que quand plus personne ne te comprend, il n'y a que l'art pour évacuer les blessures de l'âme.

vendredi 17 septembre 2010

Aleksandra.

Quand je me suis levé ce matin, elle était assise au salon, se brûlant l'intérieur à grandes gorgées de café amer. Le reflet de la lumière matinale sur la baie vitrée de notre appartement du 52ème étage de ce grand building de verre m'avait littéralement aveuglé.
Il me semble que c'est à ce moment même qu'elle ôta son peignoir et se dirigea, nue et belle, vers la salle de bain. J'avais à peine eu le temps de griller un toast que déjà elle partit. La porte avait claqué un grand coup et elle me laissa, l'appartement vide.
Je me retrouvais seul au milieu de rien, et la lumière prenait la couleur de ses yeux, gris profond. Plus tard, je me rendis compte qu'elle avait déchiré quelques photographies de travail que j'avais soigneusement placées sur le panneau de liège du couloir. C'était un petit jeu entre nous, la petite touche d'adrénaline qu'on a juré de ne jamais éteindre.
Et donc, inlassablement, nous vivions avec nos phases de sabotage.
Il était passé 21 heures, et elle n'était pas rentrée du travail. C'était ma première nuit entre les ombres. Ma première nuit, et puis des années.
Des années que je n'ai pas croisé son regard.

mercredi 15 septembre 2010

A Jamais.

Tu savais de quelle manière tout cela allait se terminer, n'est-ce pas ? Tu as choisi le silence, comme un vœu très cher. Ne peux-tu pas comprendre, qu'à s'ennuyer de la sorte, nos liens les plus intimes se sont brisés à jamais dans notre cœur ? Voilà tant de questions auxquelles tu ne m'as pas apporté de réponses. Je t'ai aimé à en mourir, mais cette fois, je n'aspire qu'à l'horrible odeur de la mort. Ton masque sous lequel tu as dissimulé ton identité, ta sale langue de vipère, ton masque, ô artifice protecteur, l'allié du comédien que tu as été, oui, ton masque ne t'es plus utile car de ce que j'ai connu de toi, je ne retiens que le mortel poison de tes crochets de serpent. Et si je me détache de toi maintenant, si je te laisse tomber, sois conscient d'une chose: ce n'est pas ma faute.

Ta chère et tendre.

Torche à la Main.

Poésie moderne, on revendique par la destruction, le carnage. Dans la rue, les anarchistes, en plein acte d'une tragédie à la grecque. Politique du désordre, on favorise la cassure. Au-delà de ça, c'est la consommation de masse, le règne du Dieu média. On te fait acheter tel ou tel truc. Je ne suis ni un anarchiste, ni un ange. Le paradoxe est dans l'air du temps. Le feu dans le regard, les Saints ont la torche à la main. Entre Delphine et Hippolyte, je choisis la mort déchirante, et les lambeaux de peau à n'en plus finir. Là où vit le Chaos, l'Art s'étend. Il n'existe aucune culture dans l'unité et l'ordre, seulement l'élitisme et le dictatoriat d'un système qu'on s'impose.
On se fixe des barrières, comme si l'on se coupait un bras ou une jambe. Elle est donc bien là, la blessure. Ça ne tourne pas rond, et le manège tourne pourtant. Théorie absurde et bourdonnante, on refait un monde qui devra se reconstruire et se trouver une identité propre...

L'Identité

L'identité. Retirer le masque que nous portons, se montrer sans artifices. Suivre sa conscience, être égocentrique et se moquer du reste, car le reste ne nous concerne pas. Aller à l'encontre des lois et de la morale. Agir en fonction de nos désirs, caprices du moment. Faire surgir notre côté chaotique, peu importe le prix, car cela conduit à la pureté. Pas la définition même de la pureté, mais celle qui nous rend beaux. Ce n'est qu'en étant honnête et franc que l'on se purifie. On favorise le désordre sincère du Chaos et l'on empêche la facilité préconstruite du mensonge. Aller à l'encontre du Bien. Ne pas hésiter à comettre les péchers, car ils l'en sont pas.
Il faut briser les habitudes, détruire les clichés. Retourner à l'instinct basique, cesser de réfléchir. Il faut agir pour la beauté du genste, et non pour ses conséquences.

dimanche 12 septembre 2010

The Seed, Part X.

Le Dieu communication
Le Dieu consommation
Mais dites-moi ici, qui manipule qui ?
Le Dieu amour n’a pas de place
C’est le Dieu hypocrite qui monopolise l’attention.

On se charge de mentir, de parler à ceux que l’on n’aime pas, de partager avec l’ennemi, de se nourrir du pain des autres. Mais à l’intérieur de nous, de notre petite graine enfouie au fond de notre cœur, quelque chose – ou quelqu’un – tient les rennes et tire les ficelles des pantins que nous sommes.

Il ne faut surtout pas prétendre être le capitaine de notre esprit voir même le maître de notre destin car tout est régit par le paraître, l’artifice et le malsain qui sommeille dans notre graine à tous. C’est dans la force de la nature, que nous naissons ainsi, pauvres pantins articulés, mus par les lois du profit et du chaos.


Bas les masques !
On se dévoîle enfin, tristes visages
démunis, à la peau fatiguée, subissant toutes les éclaboussures indélébile de la vie.
C'est par un grand moment d'honnêteté que
nous nous révélons enfin.
Le basque se brise dans sa chute et montre alors le serpent caché derrière.
Une lutte acharnée s'en suit.
La mort de l'un, la survie de l'autre, c'est à choix, mais il n'y aura aucun compromis.

L'histoire d'un couple qui s'autodétruit,
qui sort de l'ombre et après avoir fait fausse route, choisit le chemin de la pluie, acide à s'en brûler le coeur, mais sincère comme jamais.
Alors deux serpents se sont rencontrés et s'affrontent enfin...

C'est une graine assez grande, qui donne naissance à deux tiges, une est l'homme, l'autre la femme. Au bout des tiges, y'a pas de fleurs, mais un masque de théâtre représentant chaque sexe. Ils se regardent avec pas mal d'appréhension, de timidité et de confusion
Et dans cette graine, qui est éclatée et dont on voit l'intérieur
Il y a un pantin en bois, qui tient des ficelles, comme si ce couple n'était finalement qu'une marionnette, comme si c'était le pantin qui manipulait le couple
Dans la dernière graine (c'est une série qui raconte tout cette histoire), le pantin meurt, lâche les ficelles, et le couple meurt à son tour.

dimanche 5 septembre 2010

Point de Vue

Il y a différentes manières de percevoir le monde, chacun détient sa propre vérité et une conscience personnelle. Ma vision du monde actuel est celle d’une bouteille de verre. Comme si nous étions tous confinés à l’intérieur d’un lieu dont les barrières stériles nous empêcheraient de voir ailleurs. C’est peut-être notre société. Certes, nous voyons beaucoup de choses, mais nous les voyons de manière déformée, loin du réel. Comme à travers une lentille de verre. On s’embarque dans une bouteille, nous sommes simplement le message à l’intérieur d’une bouteille à la mer…

samedi 4 septembre 2010

L'Objet et le Tout.

Parce que l'on est fait de petits riens, d'étranges mécanismes aléatoires et désordonnés. Notre vie est chaotique et nous voyageons dans le creux des vagues, sans jamais voir l'horizon. Mais la promesse de quelques jours merveilleux nous fait garder l'espoir qui se cache en-dedans, et les idées bouillonnantes de nos propres créations distillent un progrès lent mais certain.
C'est en voyant non pas l'objet, mais l'ensemble qui l'entoure et qui lui donne sa raison d'être que nous pouvons faire évoluer constamment notre manière de percevoir le monde.
L'objet n'est pas, il est seulement à l'intérieur d'un tout qui lui donne son existence.
La Chose existe par procuration.
Il n'y a pas de place pour la vie ou n'importe quel concept d'existence spontanée ou soudaine.

dimanche 22 août 2010

Fred et Sophie, l'Arrogant et la Fée.

Ce n'était pas sa faute si elle était loin de ses rêves.

Elle mit sa bague au doigt, signant par la même occasion le pacte de la décadence.
Sophie ne l'avait que trop bien ignoré des années durant, il n'y a que les fous pour s'unir ainsi.
Parce que l'amour fait mal, bien qu'on ne le voie pas au premier abord. Sophie devenait femme, chaque jour depuis son enfance, elle s'éloignait de tout et fit ainsi la promesse de grandir plus vite. Elle était mûre et délicieuse à souhait, leurs lèvres tremblaient lorsqu'ils s'embrassaient sous la neige. Tout semblait aller, mais les rêves que l'on fait s'écroulent comme passe la vie, fatalement. Ainsi, il ignorait que Sophie pleurait son enfance sacrifiée, régulièrement lorsqu'elle rentrait de l'université où ils s'étaient rencontrés.

Ce n'était pas sa faute si elle était loin du bonheur.

Flirtant avec la souffrance, Sophie saignait en-dedans. Les hématomes de son coeur devenaient bleus puis tournaient au jaune. Elle se rappelait toujours de ce voisin, qui avait répandu de l'essence dans tout le salon, puis, après avoir pris des somnifères, avait allumé des bougies. Il n'avait plus qu'à attendre que les bougies fondent et que les flammes se trouvent en bas pour que son corps vide et endormi se consume dans la chaleur de l'appartement.
Sophie y pensait souvent. Le jeu de la mort se complique quand il devient jeu de l'amour. Fred sentait maintenant qu'elle n'était pas bien à l'intérieur et il mit tout en oeuvre pour lui venir en aide. C'était peine perdue. Il finit par se mettre en colère quelques fois puis ne revint jamais plus. Sophie l'avait perdu pour une poignée de larmes mal contenues.

Ce n'était pas sa faute si elle était loin du monde.

Sophie avait jeté la bague par la fenêtre de leur appart. Un ami lui avait expliqué que l'amour, c'était comme de croquer une pomme et la laisser. Une fois qu'on avait commencé le jeu de l'amour, tout se mettait à flétrir. Mais quelques semaines plus tard, un gamin de l'immeuble sonna à sa porte. Il lui apporta la bague et désigna le prénom de la jeune femme qui était gravé à l'intérieur de l'anneau.

Ce n'était pas sa faute si elle soufrait tant.
Ce n'était pas sa faute si tout s'en allait.
Tout s'en allait, ses rêves, ses sourires et même sa vie, qui fuyait le long de cette lame, un soir d'automne, entre feuilles mortes et vent glacé.

L'amour était sa tombe, l'amour était sa fatalité.

samedi 7 août 2010

La Nuit des Illuminés.

Entre fausses notes et faux pas, je cherche un témoin à la mascarade. Je tombe de la gouttière, m'accroche aux barreaux, délicieuse escapade nocturne qui me consume, chaque nuit un peu plus fort, chaque nuit près de la mort.
Comédie tragique de notre histoire, je cherche encore ce paradoxe qui m'a tout dérobé.
Entente avec le diable, petit deal entre amis, il n'y a plus que lui et moi, épaule contre épaule, tandis que chaque étoile joue un tour à tant de regards vidés.
Entre chiens et loups, s'entretuent les volontés, toutes asservies par un millier de désirs hurlants. De tout là-haut, je t'aperçois, au bord de la fenêtre, fantôme de ma nuit.
Lumière divine contre ombre malicieuse, chaque mélodie enivrante s'estompe dans ma mémoire, tout passe tout casse, désaccord et mésentente, deux tons au-dessous du reste.
Loin des futilités, chute cent fois sans faille, rien ne pourra plus arrêter la chute qui nous lie. Certains se jettent du haut de la falaise, dans la vie ou dans la tête, certains se jettent du haut du malaise...
Tragédie comique de notre histoire, une harmonie de plus, extinction des âmes.
Entente avec les anges, l'esprit consolé par les douces ailes tièdes des anges endormis. On profite, un saut depuis le haut du paradis, un saut et on s'enfuit.

mardi 20 juillet 2010

Le Renard

Dans le tourment de la nuit, un renard a pris la fuite. Futile et malicieux comme aucun autre, il se dérobe à lune, se soustrait aux ombres fines que nous avions l'habitude de croiser.
Il est plus violent que le plus sadique des boucher, et le plus doux des meurtriers, dans la moiteur de l'alcôve ou se prélassent d'étranges victimes. Le goût du sang au palais, les canines affûtées, il part en guerre quand veille la lune sur les dormeurs ignares. Il glisse sur les pavés de la ruelle, se faufile astucieusement au travers du linceul noir de la nuit.
Pour un repas de plus, il sait, sans un bruit, traverser les rideaux et autres tissus, et il saura sans nul doute, d'une morsure exacte, ôter la vie à son met favori.
Ce soir, c'est grand soir...Un festin !

dimanche 11 juillet 2010

Hématomes Toujours...

Parce que ce sont les hématomes les plus sombres qui se dérobent en premier...
Molécule folle, à la pupille dilatée, dansant à tout-va au travers des artères perdues, les kilomètres de veines nouées dans tes bras, molécule folle avance à la vitesse des aiguilles, qui piquent et repiquent, là où le garrot se tend.
Plus profond qu'une brûlure à l'acide, de l'essence dans les yeux, le compte à rebours vers Dieu le père.
Ouvre-moi ta porte.

Tu attends que l'aiguille froide te guide, à travers ta vie, au plus près des paradis dans lesquels se déversent des soleils bouillants comme des boules dans la gorge, un chat bien caché qui fait tousser jusqu'à la fin.
Et juste là, à deux pas, y'a ce putain qui te dit:
- C'est fini !
Alors tes paupières s'entrouvrent, et le son de l'ambulance résonne dans ta tête.
Tout tourne et puis s'en va, à commencer par tes souvenirs. Le faisceau lumineux traverse tes grands yeux vides, c'est à n'y rien comprendre.
C'est fini.
Tu vas terminer ta rencontre avec Dieu le père pendant que l'ambulance aux hurlement déchirants te conduit à l'hôpital.

Tu viens juste d'interrompre ta rencontre avec la mort. Avec Dieu, la mort.
La mort.
Et les hématomes sur ton bras virent au jaune puis disparaissent...

mardi 15 juin 2010

Thoughts

I always knew looking back on the tears would make me laugh,
but I never knew looking back on the laughs would make me cry.

lundi 14 juin 2010

Héroïne

Elle s'accroche à sa ligne de vie
Du rêve plein les poches
Comme du linge abandonné
Qui flotte jusqu'à l'horizon
Et lentement, s'en va.

Petite fille en mal de rêve
Elle est morte en adolescente qui se fane
Comme un bouton de rose sans eau
Qui perd son parfum, se sèche
Et lentement, s'en va.

vendredi 11 juin 2010

"Non, ce n'est pas du vin. Oui mon ange, c'est du sang..."

Cœur rongé et qui lentement fait ressortir les rides de l'angoisse et de tant de crispations.
Âme solide, attachée pour l'éternel à ce cœur de pierre. Toujours au plus profond se plante le poignard d'un passé qui n'a pas existé.
Visages fantomatiques, illusoires, pure décadence de l'esprit par la force de la parole. Des sanglots qu'on ne peut plus jamais faire taire, qui ne finisse plus de couler et qui ne sècheront jamais, dans l'âme et au plus sombre du cœur.
Il verse un liquide qui n'est pas du sang. Il se vide de quelque chose, ce soir, quelque chose qui fait mal.
Des années de silence.
Le mal en bouteille se répand, le conteneur se brise, fissure amer qui fait pleurer comme pleurent les yeux des statues.
Des cicatrices dans mes souvenirs, mutilation des rêves et des désirs.
Se taire pour mieux se révolter.
La plus longue recette de l'esprit.
Liberté: dans le cœur, au fond de soi, que l'on garde pour la vie. Et moi, je tiens mon cœur à la main, et je longe ce chemin qui s'étend jusqu'à mordre le bas de l'horizon. Alors j'avance à jamais ce chemin, au nom d'un combat qui ne cessera point.

dimanche 6 juin 2010

Bleu

Bleu suicide.
Se jeter au ciel, hématome contenu sous l'épiderme fatigué.
Fondre lentement dans le creux des rides.
Bleu amer, les cauchemars à base de mauvais vin.
Bleu suicide.

mercredi 19 mai 2010

Les Oiseaux De Passage...

Je me suis demandé pourquoi les oiseaux restaient toujours au même endroit, alors qu'ils pouvaient voler jusque n'importe où sur Terre. Et puis je me suis posé la question pour moi-même...

lundi 10 mai 2010

Grande Gueule.

Arrache-moi les yeux, s'il te plaît, que ça m'évite de pleurer encore. Arrache-les moi, pour que je ne puisse plus voir ce que vous faites de ce monde.
Arrache-moi à ce monde, chérie, arrache-moi de là.

dimanche 2 mai 2010

"J'ai douté de détails..."

Souffler sur des braises évanouies.
Se concentrer sur un point luminescent, dans le grenier d'un hangar, tard le soir.
Deux grosses femmes traversent la route.
Souffler des cendres dans le ciel bleu.
Regarder couler la cire d'une bougie, puis l'éteindre dans un hangar, en pleine nuit.
Deux statistiques, deux âmes sans corps.

vendredi 23 avril 2010

Et par tant de liberté moi, je me sens le coeur froid, c'est une bien triste nuit qui dépose son givre, sur mes lambeaux de rêves. Par tant de sentiers, de routes, j'ai choisi de prendre la nuit, le large qui coupe nos amarres.
Je vous le dis, au revoir.

jeudi 15 avril 2010

Ebauche Sans Nom.

Peu m'importe maintenant
Si tu penses un peu à moi
Ou pas du tout, j'ai oublié
Est-ce que tu m'as bien regardé
Les larmes sèchent au soleil
J'ai vu leur cadavres plein de sel
Mêmes ces journées d'hiver
Traîneront jamais mon cœur sous terre

Ce soir, t'as voulu voir la fin
Me laisser au bord d'une falaise
Ce soir, t'as voulu un témoin
A notre chute préméditée

Je ne peux que te regarder
Du haut de mon empire
Tu sais, que tout est bien fini
C'est demain que je vois d'ici
Dans mon lit s'endort la reine
D'un royaume plein de ruines
Les fissures sont colmatées
Des plaies dans mon cœur emprunté

Ce soir, t'as voulu voir la fin
Me laisser au bord d'une falaise
Ce soir, t'as voulu un témoin
A notre chute préméditée

...

mercredi 14 avril 2010

Industrie Malsaine.

Cendres et poussières, sang au goût de fer, tournoient et coulent près des fils barbelés, dans le périmètre accidenté de la vieille usine désaffectée. Les murs sont couverts de ronces épineuses et d'herbes folles. Nuage et fumée, autour de l'usine, près de l'autoroute de la mort. Lièvre défait, séché par le soleil, lente cuisson de l'âme, recette magique pour une petite entrée au paradis. Le dessert est en enfer. L'erreur est humaine, et le béton nous le prouve, dans la force de réflexion de l'homme, industrie et chimie. Pollue, tue, pille, impérialisme et suprématie.
Dictature de l'être supérieur.
Penser trop vite que son ombre.
Creuser des galeries sous terre, vivre dans le noir.

samedi 10 avril 2010

Libère-toi


Peu m’importe ce qui brûle au travers de tes yeux
Pourvu que ton cœur t’emporte dans les cieux
Car ici illusion rime avec magie noire
Et je veux pour toi autre chose que du poison à boire

Trace ta route à grand coup de crayon
Puisse le soleil te couvrir de rayons
Beauté divine aux yeux qui brillent comme de l’or
Non, l’amour n’est pas un mauvais sort

Et si moi je n’ai que des larmes à t’offrir
Il faudra les changer contre le plus beau de tes sourires
Car ici encore on attend le grand naufrage
Prépare-toi amie à esquiver la rage

S’il suffit de nager à contre-courant
Je nagerai alors le long des océans
Des milliers de crépuscule s’endormiront à tes pieds
Moi j’ai dans mon cœur l’aurore qui t’es voué

Une coupe de mauvais vin pour étancher ta soif
Pour te servir le bonheur par pleines carafes
Ne t’arrête jamais de suivre ce sentier
Puisque c’est ton nom qu’on lui a donné

Des ces malédictions je t’en prie libère-toi
Pour que le soleil guide enfin tes pas
Ainsi ton nom ne manquera pas à l’appel
Et puisse notre union être forgée dans l’Eternel.

vendredi 2 avril 2010

Un Pas De Plus...

Patates et sédiments. Des pierres droit dans le fossé. Des vertiges et plus encore, au travers de la boue qui nous coule entre les doigts. Absurdité du monde, lente décadence et adieux. La recette miracle d'un monde dans lequel la pureté ressort par souillure. Et bien plus encore. Main dans la main, quelques pas hésitants, un pas de plus au bord du ravin. Un pas de plus et c'est la chute, et bien plus encore.

dimanche 28 mars 2010

Effluve Amère.

Tes paroles n'ont plus le même goût lorsque je les bois par petites gorgées irrégulières, entre deux tremblements, pendant les pauses, dans le silence de ta voix. Ne me laisse pas m'habituer à ce goût amer auquel je ne fais que de penser depuis ce jour. Distille encore ton parfum à travers la chambre de ma mémoire, laisse-moi être un peu plus.
Laisse-moi devenir.

mardi 23 mars 2010

C'est Pas La Peine.

C'est pas la peine
De vouloir changer pour un rien
De vouloir s'en aller demain
C'est pas la peine

Oh non, non

C'est pas la peine
D'agiter ton pauvre cœur
De sourire à tout-va, d'éviter les pleurs
C'est pas la peine

Non mon ange ça vaut pas l'coup
D'avancer, tout oublier, comme beaucoup
De se donner de la peine
Ignorer les éclairs sur la plaine

C'est pas la peine
Oh non, non, c'est pas la peine

C'est pas la peine
De croire tous ces menteurs
Et de vouloir sortir de ta torpeur
C'est pas la peine
...

samedi 20 mars 2010

A Toi De Voir.

Il y a des écorchures sur les lèvres, dans le creux des joues, partout ou il s'est mordu. Les hématomes tournent au jaune, les plaies sont dissimulée. On peut tout faire, mais tu vois, les blessures restent bien là. On ne s'en sortira pas indemnes. Il ne reste plus qu'à espérer l'amnésie, oublier tout, laisser les choses prendre leur envol, laisser faire. Après tout, on s'en lasse, c'est la vie. C'est la mort. Tu choisis jamais vraiment. Pile, ou face ?

lundi 15 mars 2010

Quote

"J'voulais apprendre à pardonner, j'ai appris à me venger
J'voulais apprendre à aimer, j'ai appris à haïr."

Une pensée pour la semaine:

"Je sais qu'la vie c'est la mort donc la mort faut la vivre."

dimanche 14 mars 2010

Boîte Aux Larmes.

Dans la boîte aux malices, on s'en sort ou on ne s'en sortira pas.
A s'enfuir dans les cratères, on se perd ou on se trouve, tout dépend. Bracelet maudit et sables mouvants, on referme la boîte dans la crainte, on s'évade au gré des éboulements. Sentiers sur la dune, falaises et malaises, aveugle sur le chemin, mon âme s'engouffre au fond du ravin. Se laisser tomber de haut, devenir léger dans le vide, se heurter au fond, dans le creux près de la mer. Sépulture pleine de larmes, enterrement par procuration, ta boîte sous la terre, bien cachée dans le gouffre, des kilos de terre, des nerfs d'acier et voir le temps passer...
Tu vois, comme ça fait mal ?

samedi 6 mars 2010

Trop longtemps...

Mon écorce pâle et salie se fane, et s'effondre de plus en plus, se fend pour voir le Mal sourire et se tordre de rire. Tu sais que je t'ai attendue depuis si longtemps. Mon cœur fatigué vient à s'endormir, battre moins souvent, comme ses tissus blancs dans les ports qui s'en vont dans le vent. Je ne le supportais alors plus, tu sais que je t'ai attendue depuis si longtemps. Tu seras pour toujours à moi, oh oui mon amour, tu seras toujours à moi. Ma peau pâle presque transparente laisse deviner mes veines apparentes. Tout ça n'a aucun sens, plus jamais. Ma mémoire s'efface comme ces pas que j'ai fait dans la neige, et tu sais déjà que je t'ai attendue depuis si longtemps. Quand le sang se fait froid, peau frottée sur le carrelage au matin, j'ai l'effet du détergent dans les plaies à chaque jour que je vis, car je t'ai attendue depuis si longtemps. Et toutes les pages qui sont écrites ne peuvent pas raconter tout ce que je ressens en ce moment. Tout cela est à moi. Tout cela est pour moi. Tu sais que je t'ai attendue depuis si longtemps. Mon être a été rongé de toute cette attente, de toutes ces pensées. Je me suis cogné à la vie avec autant de zèle que pouvais contenir mon esprit. Et toutes ces choses que je n'ai pas supportées me remontent comme des filets de larmes sur le bord de mes yeux brûlants de peine et de désespoir. Tu sais que je t'ai attendue depuis si longtemps. Tu seras pour toujours à moi, oh oui mon amour, tu seras toujours à moi. Et mes yeux brûlants de peine et de désespoir ne pourront jamais témoigner du mal que j'ai enduré avant que tu sois là. Tu ne peux pas t'en souvenir, cela est en moi, ce sont les braises crépitantes qui s'étouffent lorsque les larmes se déversent sur les cendres tièdes. Tes yeux azur pansent les plaies que l'on se fabrique tout seul dans le noir. Je cicatrise avec impatience, car tu sais que je t'ai attendue depuis si longtemps...

jeudi 4 mars 2010

Childhood.

Te souviens-tu du temps où nous donnions des coups aux pigeons dans le park derrière ton immeuble ? Donnes-tu encore de l'importance à ces nuits où nous restions couchés sur le sol tandis que la pluie frappait nos visages ?
J'espère que tu te souviens de tous ces jeux dont nous avions l'habitude de jouer...

Parce que moi oui.

vendredi 26 février 2010

Mélancolie.

Elle te rafle la peau, glisse comme ça sans prévenir, elle se passe de jour en jour, tout le temps plus fort, elle se casse comme ça un soir, sans jamais te prévenir, elle te libère enfin. Elle bouillonne sous ta peau, fine couche protectrice entre la chair et la brûlure, limite à fleur de peau, raconte-moi encore tes histoires cyniques, tes rêves à l'acide qui piquent les yeux et t'éclaboussent la vie à t'en mettre de la boue plein ta jolie petite gueule d'ange.
Tu la connais peut-être pas toi, celle qui te ronge doucement comme ça, qui vient qui part, qui ne te dira jamais au revoir, en silence et vite, dans les plis de ta peau, minable déchet humain, lambeau de peau qui colle à la vie, qui s'accroche comme c'est pas possible, qui ne lâche pas prise.
Allez, allez, on oublie tout ça, tout ça n'annonce qu'un simple soir de pluie, quand le soleil se sera suicidé une fois encore dans le reflet des eaux si calmes. Il viendra comme toujours déverser les dernières gouttes de son sang dans l'étendue du ciel amer, encore trop bleu, complètement dépassé. C'est déconcertant.
Voilà, elle est arrivée là, quelque part dans l'après-midi, elle est venue mais elle n'a pas frappé à la porte. Je sais qu'elle partira d'ici peu, j'ignore si elle restera pour le souper, en attendant, je garde mes rêves de nuages, de crépuscule et d'herbe verte couchée par le vent de l'été qui arrive pour me guérir.
Le rêve et la porte de la liberté.

jeudi 25 février 2010

Les Horizons.

J'ai encore une fois, juste là entre les doigts, l'odeur de la mort, l'odeur de ma clope, la fumée qui se glisse le long des phalanges et puis qui s'en va.
Te voir sourire, mieux te voir mourir demain, non mon ange nous ne sommes pas pérennes, notre âme appartient au ciel, au bleu de l'horizon qui se défile une fois le soleil endormi. Comme tu le sens mon Ange, les rayons de lumières qui blessent le plus au fond du cœur sont ceux qui t'offrent le plus beau des crépuscules, un soir mourant où tu ne peux pas dévier ton regard enivré, te retourner, reine de la colline sur tes genoux écorchés, la tête en l'air les yeux braqués vers le ciel.
Voilà mon Ange, tu connais déjà tout de ce fabuleux mystère, qui me blesse en silence, qui me pousse à l'errance. L'exil n'est pas un choix mais offre sa solution tout de même, à qui veut bien la recevoir, encore faut-il savoir la chercher parmi les décombres des bivouacs et des cabanes qui hantaient notre enfance.
Oh mon Ange, il est là, l'horizon. Oh mon Ange, c'est peut-être ça, la liberté.
Est-ce que tu préfères te couper du monde, ou au contraire, aller vers les gens ?
C'est peut-être là que tout se joue.
Ça y est, mon Ange, la conclusion bien hâtive d'un immense tourment, réduit en cendres par la force des mots.

mardi 23 février 2010

C'est eux.

Ce n'est pas nous, ils l'ont fait avant. Avant nous, chronologie de faits accomplis. Ce sont eux, et pas nous. Ils étaient là et c'est de leur faute, pas la notre.
Tu les as vu les autres ? Puisqu'on est innocents, vers qui se tourner ? Il ne reste qu'eux, encore une fois. Ils sont toujours les premiers et souvent les derniers lorsque les premiers rayons du soleil illuminent la pièce en passant par les grands baies vitrées.
Ce sont eux, toujours chantant, dansant à tout-va, dans la lumière du matin, finalement si sordide et froide.

dimanche 21 février 2010

Friend Indeed

"Si je devais t’écrire une lettre, je commencerais par faire un banal résumé, l’ébauche de quelques pensées qui me traversent l’esprit à ce moment de mon existence.
Je me dirais alors qu’au final, tu as arraché une partie de mon âme, que tu m’as délivré de la souffrance qui brûlait en moi.
Si je devais t’écrire une lettre, ce serait avant tout pour te dire merci, combien tu m’es chère.

Alors voilà, comme ça on s’est rencontrés par le plus grand des hasards, dans la monotonie de nos journées. C’était à peine le début de l’automne, encore très loin des larmes. C’est peut-être bien prétentieux de ma part, d’être là à écrire des trucs, des trucs à propos d’un toi et d’un moi, d’une amitié qui s’est embrasée comme une allumette dans un bidon d’essence, instantanément, et qui se consume, qui se consume, encore. A tel point qu’on se demandera bientôt ce qu’il y a au fond de cette bouteille enflammée, ou alors, est-ce que ce n’était pas un cendrier ? Si grand cendrier en acier, avec un tas de sable et de cendres, une petite oasis ou les palmiers sont des cigarettes et où les rêves partent en fumée…
Moi j’en sais trop rien, et je suis là à te regarder. J’en sais trop rien et toutes mes envies sont entravées. Je sais plus, je veux rien. Et toi t’es là à me regarder. Mon reflet. Non, beaucoup mieux que ça. Une amie, une tempête de sable qui vient tout ravager sur ton chemin. Une tempête qui libère tout le mal en moi et qui me libère. Une déchirure salvatrice, une lame dans le cœur, un trip à l’acide, si corrosif et tellement poétique.
On est comme ça, à se connaître, rire pour tout, pleurer pour rien, toi, moi, surtout moi en fin de compte. Lamentable morceau de chair, je suis ici à me détruire le plus sûrement du monde, à implorer le ciel pour en finir et tout ce que tu trouves à foutre, c’est m’aider, et remonter le moral, me donner ces sourires, si beaux que je fonds en larme à chaque fois. Poésie incarnée, je vois trop de ces choses en toi, je me fais peur et je ne vaux rien. Mais t’es près de moi, une amie bien entendu et je ne sais même pas te dire merci. C’est sûrement pour ça que je sens le besoin de faire quelque chose, un petit rien qui sera toujours mieux qu’un énorme oubli de ma part.
Alors merci. T’es toujours là pour moi, encore plus que je le suis. En pleine chute libre, tu m’arrêtes brutalement pour me rendre la douceur qui me fait défaut.
Je ne saurais pas trop quoi te dire d’autre, sinon que j’espère que notre amitié durera pour toujours, parce que moi, je ne t’oublierai pas. Jamais."

samedi 20 février 2010

Héraut de la Douleur.

A l'aurore de ma vie, je jouis enfin de ce qui me revient de droit. Vous ne m'aviez réservé que les larmes et la peine, mais le Trône naissant m'insufflait la force nécessaire à ma réussite. Tous les pièges sur mon chemin ont été déjoués. J'ai contré ce que vous aviez élaboré, je me suis élevé, j'ai vendu mon âme salement à l'un de ces marchands intangibles, qu'ils soient duc du Changement, Grand Immonde ou autre Champion maléfique. Enfin séparé de mon âme, lié au Chaos, je suis celui que l'on attendait. Le Trône s'est levé, dressé par des milliers d'asservis souffrants, des crânes disposés près de l'autel qui m'est destiné.
Donnez-moi votre sang, offrez-moi votre âme, je suis à présent le seul souverain. Mon implacable montée vous forcera à m'obéir si vous ne voulez pas connaître d'autres tourments, bien pires encore que ceux de la misère et de la mort qui se répand chaque jour que je vis.
Sacrifiez vos vies à mon nom et vous ne serez jamais oubliés. L'Histoire attend que vous agissiez, et j'attends avec impatience vos offrandes de chair et de crânes. Je suis le Héraut de la Douleur, et j'attends de vous ce que vous pouvez m'offrir de mieux. Ne me décevez pas car mon jugement sera cruel et définitif.
Une fois, un guerrier connu en tant que "La Plainte du Vent" déclara: "Je sème la mort et récolte les âmes." Sachez que je ferai encore plus que cela.
Craignez-moi car je suis à l'origine de vos maux, mais si vous savez me satisfaire, je saura aussi vous récompenser comme il se doit.
Adulez-moi car je suis le Héraut, adorez-moi comme on adore son dieu, car je suis le plus puissant de tous.
Offrez vos crânes pour le Trône sur lequel je règne définitivement.

mercredi 17 février 2010

Echappatoire

La colère qui bout le sang juste sous ta peau, qui dilate tes veines chaudes, étouffante chaleur qui te poursuit. Tu avances et ne peux pas te contrôler, quand passe le temps, que les minutes défilent à toute allure et puis s'en vont, tu ne sais plus quoi faire.
La rage. Tu la sens au fond de tes mains, tu la sens grandir dans ton ventre, et le poing en l'air, tu lâches un hurlement rempli de liberté. Tu gueules sur un passant. Il s'en va, et derrière-toi le soleil se cache sous les nuages. Les étoiles sont timides.
La haine. Et tu veux hurler encore plus fort, et tu sens dans ta gorge la douleur qui ne s'en va pas. Tu ne peux pas canaliser cela, diffuser ce que tu as, répandre l'horreur à ton corps en entier, tout est là dans tes cordes vocales et tu ne dois pas l'expulser.
Alors tu te mets à écrire.
Petit bout d'évasion.

mercredi 10 février 2010

Découdre les Plaies.

Corps soudés, cousus l'un à l'autre par la peau du dos. Ne pas se voir, plus jamais se reconnaître, faire dos à dos à sa moitié. Ne plus voir, sourire dans le vide. C'est atroce n'est-ce pas, de passer une vie à attendre péniblement.
Comme si nos corps étaient mêlés, mais tout est illusoire. Nos âmes sont séparées, barrière stérile, délivre-moi de tout cela.
Je ne sais où je vais, j'ignore quel chemin je prends, mais j'élève l'âme au plus haut point, bouillon suicidaire, amnésie malsaine. J'ai perdu toutes mes valeurs, ma vertu, ma honte, mais je ne ravalerai jamais ma fierté.
Les coutures vont finir par céder, les plaies sont là, ça saigne, ça tire, ça ne cicatriserai pas, on s'y frotte et on s'y pique, mais on ne peut s'empêcher de gratter.

mardi 9 février 2010

Ce ne sont pas des Adieux.

- Liste
- Trajectoire
- Communication
- Vérification du matériel
- Jour J
- S'en aller.

mercredi 3 février 2010

Noyade

Bouquet amer et malsain de nos nerfs en conserve, sorte de bombe artisanale et corporelle qui pète à la gueule du passant au hasard des tempêtes de colère. Abominable autodestruction interne, système nerveux grisé, déconnecté partie par partie, lambeau de chair et lambeau de peau. Se terrer dans l'obscurité des sens, ne plus jamais sortir la tête de l'eau, toucher le fond, s'engouffrer dans la vase, froide et stérile, noyade calculée et préméditée. Tout espoir est vainc.

Médicaments...


Trente minutes étaient passées depuis la première prise. Ma vision commençait à être altérée. Tout devenait brumeux, plus gris qu’en réalité. C’est à ce moment là que j’ai commencé à mélanger l’alcool et les anesthésiants. Il me semble que je n’avais rien mangé. J’attendais avec une hystérie morbide le temps de ma mort. Quand est-ce que cela arrivera ? Encore une prise plus tard, quelques verres de plus. Je suis allongé dans ce canapé, et déjà me manque l’air. Un sentiment d’angoisse qui surgit, impossible de respirer à plein poumon. Est-ce une illusion ? Je ne saurai jamais le dire.
Huit, peut-être neuf cachets plus tard, je ne sais plus vraiment – mais peu importe – je m’effondre brutalement. Je suis encore défoncé et puis j’y comprends rien. Cela creuse une sorte de pause radicale en plein milieu de ma minable petite vie. J’attends la fin qui ne vient pas. J’ai la conviction que chaque jour est peut-être mon dernier. On peut mourir à tout moment, mais ce qui est tragique, c’est qu’on ne meurt pas…

Placomicètre & Anabolisants.

Le placomicètre est l'avenir de toute une population élitiste incontournablement mis en marge d'une société dictatoriale, fasciste, où l'on prône la loi du plus riche et l'anorexie médiatique, l'affaiblissement des foules et dans le pire des cas, le malaise social qui ronge le citoyen lambda.
Il n'y a probablement pas d'échappatoire à un tel étau qui se ressert, un pas de vis dans le crâne, l'os fendu jusqu'à la moelle, alors on descend dans les rues et on crie.
Une charge, des fumigènes et puis plus rien. Rien d'autre que quatre murs froids, un poste de police et des chiens qui hurlent sans cesse. Des chiens aux canines effilées comme la lame d'un rasoir.
C'est à ne plus rien comprendre. Dans un futur plus que sombre et tyrannique se trouve une solution cachée, enfouie...
Le secret du Placomicètre.

lundi 1 février 2010

Worst Feeling.

Le pire des sentiments n'est pas de se sentir seul. Le pire des sentiments, c'est d'être oublié par quelqu'un qu'on ne peut pas oublier...

mercredi 27 janvier 2010

Ashtray

Vous ne m'aurez pas avec ces médicaments, ces pilules blanches, votre alcool et ce tabac. Mon esprit restera lucide à jamais et personne n'extirpera ce que j'ai à l'intérieur de moi. Ce qui coule dans mes veines et bien particulier, du sang au goût de fer, rempli d'amertume et de mélancolie. Voilà une saveur unique, c'est la mienne et personne ne le changera. Ce que j'ai dans le coeur, je l'emporte dans la tombe.
Définitivement.

lundi 25 janvier 2010

Assassinat.

Y'a-t-il quelque chose de plus beau, de plus puissant, que le sentiment d'espoir qui submerge une personne au moment de sa mort ? Cette lueur d'espoir qui brille au loin, qui donne à tout le monde un moment où l'autre l'illusion que l'on peut échapper à ce triste destin. As-tu pensé, mon Ange, à la victime au visage lacéré d'un tueur froid et livide, persuadée qu'existe un exutoire.
Que ressent l'assassin lorsqu'arrive le moment où, en ôtant la vie de sa victime de manière brutale, il brise tout espoir dans le cœur de l'autre ?
N'est-ce pas la une émotion ultime, plus forte, plus grandiose que tout le reste ? Le meurtre en deviendrait un geste à la beauté parfaite, une libération, un acte gratuit donnant accès à un plaisir plus que certain. Mon ange, ce n'est pas un mal, tout le monde meurt. Tôt ou tard, nous devons partir. Mon ange, voici notre sort à tous.

dimanche 24 janvier 2010

Peut-être...

...Et on se pose des questions, cherchant des réponses dans notre cœur. Est-ce que l'on s'aime ? Peut-être que oui, mon Ange. On croise nos regards éteints dans la froideur de la nuit, les mains moites d'insécurité et la tête qui penche ça et là au gré des mouvements. Est-ce que l'on s'aime ? Peut-être que non, mon Ange. Ici bas, tu sais, tout cela n'est qu'un pauvre et misérable jeu, mon Ange...

vendredi 22 janvier 2010

Hollow

J'adore quand tu m'apparais en transparence, le regard vidé de toute excellence. Cinq minutes à peine j'étais face à la fenêtre, en me demandant si je trouverai ton reflet et puis l'instant d'après, un cadavre de ciel, une opacité morbide à l'extérieur, et je franchis le cap.
A avancer sans savoir où aller, on finit toujours par se sentir un autre que soi.

jeudi 21 janvier 2010

Comédienne

Tu es née d'une pianiste
D'un marchand de couleurs
Enfant légitime, c'est toi le bonheur
Chemin tracé, suis ta piste

Rencontre au brouillard
Tu plantes dans mon cœur
Un pic de verre imprégné de ton odeur
Je ressors mon teint blafard

Tu seras comédienne
Au visage lisse
Sur la scène
D'où tu me souris

[...]

Tu es une comédienne
Au visage changeant
Dansant sur la scène
D'où tu m'as maudit

mercredi 20 janvier 2010

Extrait...

"Et il se tut aussi, parce qu’il pleurait...
« C’est là. Laisse-moi faire un pas tout seul. »
Et il s’assit parce qu’il avait peur."

mardi 19 janvier 2010

Champagne !

Un petit verre pour oublier le restant de ma vie.
En route pour la joie, un petit verre et demain, je commencerai à travailler sérieusement. J'y arriverai, j'en suis sûr, à me détacher. M'en aller, trouver les raisons, faire mon sac et fuir loin.
Fuir très loin de mon propre coeur.

dimanche 17 janvier 2010

Que reste-t-il à faire ?

Je n'aspire qu'à une seule chose: mourir au nom de mes amis. Il me faut de quoi me détacher de tout cela, m'élever et accomplir le maximum. J'attends de pied ferme ce moment où j'accomplirai la meilleure chose du monde, les aider. Faire de leur vie une oeuvre d'Art, et m'en aller pour toujours. Voilà, c'est à ça que je pense, mon ange, quand je ne peux pas m'endormir.
N'espère jamais faire de moi non plus un homme, et encore moins ton homme, faute de quoi mon ange, tu seras au désespoir quand je ne serai plus. Ne comprends-tu pas que j'attends l'instant qui me coupera de tout remord ? Il approche et je ne manquerai pas cette occasion. Un chemin brumeux vers la récompense suprême.
Tu vois, mon ange, tout est pourtant si simple...

samedi 16 janvier 2010

Avec ou sans attaches ?

La grande Séparation.
C'est un truc comme ça, la Réponse à mon attente la plus folle de ce monde.
Vouloir quelque chose de décent ici, c'est se montrer immoral et décalé.
Vouloir la folie, la défonce, l'illogique, l'illusoire ici, c'est se comporter comme tout le monde.
Cela pourrait être la Réponse négative à une question qui n'arrive plus jamais par hasard.
Et j'y pense encore.
J'y pense.

mardi 5 janvier 2010

Cette Nuit, J'ai Tué Mes Amis.

Je me suis réveillé avec un train au travers de la tête.
Tout a commencé quand j'étais à l'école. Je suis sorti de ma salle de cours, puis j'ai été aux toilettes avec un bon ami à moi. Saturé de mon orgueil et de ma colère intérieure, j'étais là dans ces toilettes minables pour étudiants hébétés, j'étais là à regarder mon ami qui urinait et j'ai sorti un couteau. Une belle lame brillante, comme une larme. Je me retrouve, dans les toilettes, avec mon ami que je viens d'égorger, et son corps tiède que je tiens entre mes bras, que je dépose doucement sur l'une des cuvettes. Et je ferme la porte, je me lave les mains et je m'en vais.
J'arrive dans cette cour, y'a un millier de jeunes gens clope à la main, aveugles, ils fument et racontent toutes sortes de choses inintéressantes. Au fond, près d'une poubelle, j'entrevois mêlés à la foule, mes amis. Les meilleurs, ils étaient tous là, à parler et m'attendre, pour faire un tour et boire un verre, comme souvent. Alors j'arrive vers eux, le visage toujours aussi neutre, je donne l'impression de n'avoir absolument aucun sentiments et aucun remords. Je m'approche de Ryan, le fixe dans les yeux et je presse ma lame contre son cœur. Il n'y a personne pour réagir, et pourtant je n'ai pas été discret. Je le tiens dans mes bras, sûr de moi, et je le dépose délicatement sur le sol. D'extérieur, je suis serein, extrêmement calme et réfléchi.
Je passe au suivant. Je fais le trajet jusque chez Rémi, et arrivé chez lui, je marche jusqu'à l'étage que je connais bien puis j'ouvre la porte qui mène à la chambre de Lionel. Il est là, couché dans son lit. Il avait fini les cours plus tôt ce jour-ci. Je sors de ma veste la même lame qui m'a été utile plus d'une fois maintenant. Lionel me regarde, il ne semble pas impressionné du tout. Il est tout à fait normal. J'enfonce ma lame contre son corps et je le fais saigner. Il meurt sous mes yeux, je garde mon sang froid. Comme si j'avais l'habitude.
Je retourne à l'école, où j'ai rendez-vous avec les autres.
Je vois Juliette et puis Rémi, ils sont là, je vais les tuer froidement mais ils son là à discuter. Alors je m'exécute. Je donne un coup très sec et sauvage à Juliette, qui ne résiste absolument pas. Encore une fois, je la tiens puis la dépose doucement aux pieds de Rémi qui n'a aucune réaction. C'est à son tour, il est là, j'ai ce couteau, serré dans mon poing, y'a le sang et les gens ils sont là à fumer leur pathétique cigarette, en attendant leur putain de cours. J'ai la haine de plus en plus fort j'ai la haine, je me sens dominant, tout bouillonne pèle-mêle à l'intérieur mais personne ne peut le voir, comme si je portais un grand masque de fer.
Et donc c'est à son tour, il me regarde, sourit, me parle comme d'habitude de choses et d'autres et moi je souris, je m'approche et la seconde d'après il n'est plus là, il ne reste que son corps inerte. Je le tiens fermement contre moi encerclé par la fumée de ces cigarette, entouré de tous ces connards qui ne représentent que de vulgaires ombres à mes yeux grands ouverts, écarquillés, et je fais gentiment glisser Rémi contre moi, jusqu'à ce qu'il soit complètement couché à terre. Je jette mon couteau et puis sans l'ombre d'une larme, sans soupçons d'un quelconque remord, je me soustrais à la foule et me dirige vers le chemin de fer tout proche. Là, arrivé au passage à niveau, je vois le soir dans le ciel, les étoiles se sont éveillées spécialement pour mon spectacle avenir. Le soleil donne à son monde des teintes vermillon, rouges et violettes, puis il s'en va péniblement derrière les cimes des montagnes.
Pendant ce temps, moi je suis assis en tailleur, en plein sur le passage à niveau, posé droitement sur les rails. Les barrières sont en train de descendre et lorsque je tourne ma tête vers la droite, je vois cette fille avec qui je suis sorti, je vois cette fille qui me dit:
- Non, ne fais pas ça, ce serait vraiment trop bête. Arrête, c'est dommage.
Et moi de répondre:
- Je sais parfaitement ce que je fais.
J'esquisse un sourire très affirmé, comme s'il s'agissait d'une mauvaise blague, d'un tour de magie ou seulement d'une pièce de théâtre, celle ou les acteurs ne meurent jamais vraiment.
Le train se fait entendre, je distingue ses phares qui arrivent très vite, et je rigole puis détourne ma tête vers la gauche. Le train est juste là, et contre l'autre barrière, je vois Emmanuelle. Elle est là, affolée à me dire:
- Non ne fais pas ça, viens !
Elle court, me tend son bras mais rien n'y fait. Et ce putain de train est bien là, il arrive, mon sourire se fane, je regarde Emmanuelle droit dans les yeux, l'air désolé et je sens contre mon arcade et le plat de ma joue l'avant du train, froid et solide. Je suis traîné sur une distance abominable.
Cette nuit, j'ai tué mes amis et je me suis tué.

lundi 4 janvier 2010

Something About D.

D. n'aimait pas les œufs au plat, l'odeur des légumes lors de la cuisson, le goût du wasabi et la couleur du ciel quand il était triste. Il jouait de la guitare tous les jours, en rentrant de l'école, quand il faisait déjà nuit dehors en hiver, il laissait glisser ses doigts pour en faire des arpèges mélancoliques, en été il s'amusait plutôt à reproduire des sons rock dans la moiteur de sa chambre. D. se sentait toujours mal sans la compagnie des autres. Il leur offrait une importance primordiale. D. n'avait pas de craintes en général, mis à part la solitude et sa propre hypersensibilité. Il disait toujours ne pas avoir ni morale, ni logique. Mais la vérité au fond des choses, c'était plus compliqué que cela.
D. avait grandi seul, jouait seul, et par la force des choses - ou quelque chose comme le destin - il s'était fait happé par le contact social. Il en avait besoin il éprouvait des manques cruels qui le rongeait. Ses amis étaient devenus ces propres centres d'intérêt, il lui fallait toujours plus. Quand il fut abandonné par une reine traîtresse, il se libéra de ses chaînes, il brisa tout ces liens qui l'avaient retenu toute sa vie. C'était encore mieux qu'un médicament. D. était nocturne. Il ne dormait presque pas, préférant écrire ou méditer. Au fil du temps, ses textes changeaient, ses espoirs changeaient. D. ne vivait plus du tout de la même manière et autant on disait de lui qu'il était un modèle pour les autres, autant on disait de lui qu'il était instable et plus que ça, incohérent.
Cela devenait presque gênant, mais D. voulait à tout prix ne plus avoir le contrôle des choses, vivre au-dessus de la flamme, en suspension, une épée de Damoclès toujours présente. D. passait parfois des nuits entière à s'imaginer mourir, tomber d'un toit, sauter contre un train, se faire le trip de sa vie, et il lui arrivait de prendre peur de lui-même. Il en arrivait à la conclusion, il fut un temps, que son corps et son esprit même étaient dissociés l'un de l'autre, son corps voulant le conduire à la mort, son esprit voulant s'en débarrasser d'une autre manière. D. se voyait mourir tous les soirs pendant deux ans. Deux ans passés à mourir toujours un peu plus fort, à s'ouvrir et se faire couler les bras en sang, à s'en mordre la chair, à s'en tailler les veines.
Avec un soupçon de colère et d'angoisse, toujours un peu violent car complètement désabusé, comme si quelqu'un avait volé son âme.
Pire que ça, quelqu'un est parti avec la moitié de son cœur qui battait encore...

Je Te Croise Enfin.

Il était assis sur ce grand canapé, un bandeau placé sur ses yeux, le nœud bien noué à l'arrière. Il se laissait faire, puisqu'il n'y avait pas d'alternative. Et dans l'éclat de la lune naissante, dans le reflet des millions d'étoiles, tout au fond de ce bleu nocturne qui tapisse le ciel, il s'effondra, un sourire arraché à ses lèvres.
Quand une main chaude se glissa contre sa joue, il se sentit comme un loup qui était dans la peau d'une brebis. Le piège se refermait et pourtant il ne tenta même pas de se débattre. Moi je crois que c'est parce que c'était un piège plus salvateur que destructeur et qu'au final il se sentait mieux, dans son piège à loup.
L'horloge indiquait trois heures du matin. Dans le noir du salon, les mains étrangères se plaquaient contre le haut de son corps encore chaud d'avoir trop ri et pleuré à la fois, et le contact semblait apaisant autant pour le loup que pour la brebis. Moi je crois qu'à ce moment là, il y avait une sorte de bulle protectrice autour de ces deux corps indécis.
Elle était là, belle parce que tendre, mystérieuse parce que dans le noir, instable et se laissant tomber, faisant correspondre ses lèvres à celle de celui qu'elle enlaçait maintenant et pour longtemps.
Bonheur.
A ce moment là dans le silence qui régnait dans la grande pièce vide et pleine à la fois, calme et vacillante, froide et trop chaude à la fois, je crois bien que ce petit moment de perfection que l'on a tous était arrivé. Et les deux corps allongés, collés l'un à l'autre ont réussi à traverser le temps et faire de cet instant de perfection un très long moment de torpeur et de jeu d'illusion. Comme un théâtre d'ombre chinoise où tout est beau et libertin. Tout va à veau-l'eau.
Moi je crois que ce corps effondré était le mien.

samedi 2 janvier 2010

Petit Sentier...

Un joli sentier qui mène tout droit dans le château d'un grand roi et de sa belle reine.
Je crois que même si ce chemine st très torturé, il n'y a plus d'embûches devant. Il nous reste plus qu'à marcher tout droit, droit vers le bonheur, car c'est à cela que nous décidons d'aspirer. On court et on ouvre grand les portes du château, on festoie jusqu'au matin et quand les étoiles s'endorment, on s'étend avec le sourire aux lèvres.
Moi ça me convient.
Juste une part de bonheur dans une drôle d'existence, dans une drôle de contexte, dans la drôle de vie d'un drôle de personnage décadent et chaotique.