lundi 20 octobre 2014

Rien ne sera plus triste.



Il y a toutes les choses auxquelles on aspire, les choses que l’on prétend être ou posséder, et puis il y a le reste. Entre l’ambition et l’orgueil se dressent mille barrières, mille hésitations intangibles.

Sentir le silence envahir les pas dans la neige, la brume par-delà les horizons étouffés comme un corps figé dans la glace. Passer les frontières, ne plus se retourner par crainte d’accablants regrets et forcer le rythme, se dire qu’aller vite est une manière de se protéger. Dans le noir, trouver la force de ne pas allumer un feu. Ne pas être entendu, ne pas être retrouvé.

Se mentir, accuser les autres. Et toujours être ailleurs. Perdre le sens des réalités. Se retrouver au détour d’un arrogant reflet. Des pas dans la boue. Un leitmotiv qui s’inscrit une fois de plus dans la logique du pays des larmes.

Ne plus trouver personne pour entendre, ne plus avoir mot à dire, être trop ému et regarder en arrière. Trébucher sur les corps jonchant nos souvenirs qui nous tuent un peu plus à chaque jour. Ne pas demander de l’aide et puis fermer les yeux, aussi fort que nos poings. Avancer dans le noir, dans le vide. Autant de barbelés sur les chemins que d’ennemis dressés sur nos routes.

Dans ces saveurs de tragédie, on se sent partir, toujours un peu plus fort. C’est un travail de longue haleine, les tentatives inscrites dans les années qui nous cognent et nous cognent encore. Dans ce moment-là, on entend notre corps se crisper tandis que les os craquent, les muscles se raidissent et fatiguent. Se revoir mourir dans les phares d’une bagnole lancée dans une course folle et ne plus en avoir peur. Ne plus rien sentir. Se laisser faire, devenir le vent et s’emporter pour un rien. 

Et ne plus jamais revenir.

dimanche 19 octobre 2014

La rabia.

L'amour et la rage, dans le chaos et dans le vide, se mêlent au destin d'autres tourmentés. Tout ne tient qu'à un fil, qu'à une queue de diable, le bien comme le mal, dans le tourment des nuits quand les yeux ne se ferment pas.
Pauvres êtres chétifs qui se lamentent dans le silence, les lèvres sous le givre. Tous ces enfants qu'on a assassinés dans l'anonymat, dans le flot de la vie comme autant de lucioles mourantes, ceux qui ont avancé seuls et ceux dont on a volé les rêves, tous ces enfants ne sont que des cicatrices boursoufflées d'un monde qui se rapproche de l'Enfer.
Dans les étoiles des jours qui ne se lèvent presque plus, à l'orée des champs battus sous la pluie, nous n'avons rien vu venir.

"On sa vu voir passer le temps, mais pas venir la haine."

Mais en attendant la suite, tout ne tient qu'à un fil.

mercredi 1 octobre 2014

So much better than this...

Et toujours me remonte à la tête, comme la salive à la commissure des lèvres bouillantes, la certitude que, aussi entouré que l'on puisse être, aussi soutenu que l'on se sente, tôt ou tard la solitude viendra tout engloutir, inévitablement.
Même dans les amours enfuis, sous les paupières muettes d'un dernier regard sanglant, à la lueur d'une lune désemparée, le long de nos histoires qu'on se jure incroyables et infinies, et bien même là, un jour on se retrouve seul dans le noir.
Qu'importe les actes, qu'importe les paroles, il s'agit d'une évidence que chacun est libre de vivre ou de subir. Mes amis sont autres que ceux d'autrefois, mes amours ne sont pas les contes d'une adolescence désabusée et mon existence est l'essence même de lourds paradoxes.