mardi 28 octobre 2008

L'Etranger De La Cathédrale

Il nous a abandonné ce matin. Les poumons remplis de condensation, les yeux qui brûlent et la cendre qui se dépose ça et là dans les flaques sur les sombres pavés de pierre.
Pilule après pilule il torturait son corps en face de la maison de Dieu. Personne ne pouvait l'écouter, seul dans sa bulle. Personne ne pouvait le comprendre, seul dans son monde.
Pendant que les larmes allaient s'écraser sur le sol, ou animer les flaques en allant a leur contact, son cœur voulait seulement se reposer. S'en aller rien que pour un instant. Devenir éternel. Son manteau de cuir était détaché et la chemise qu'il portait au-dessous était déjà mouillée. Le torse froid, il n'avait qu'une malheureuse boîte d'allumette pour se réchauffer. Mais le vent d'automne les lui confisquaient.
Son visage tuméfié le rendait laid. Il n'en pouvait plus rien, maintenant. L'étranger titubait. Il se divertissait en lançant au loin des tubes de ces pilules blanches si mauvaises pour lui. Codéine, mescaline, morphine, xanax, prozac. Il s'effondra vers trois heures et trente minutes, dans une flaque proche.
Personne ne pouvait le voir, seul dans son rêve. Et il suffoquait, dans cette flaque d'eau souillée. Il pouvait crier, il pouvait pleurer, personne ne le regardait, seul dans sa vie.

C'était encore un gamin en dedans. Un gamin qui avait vite grandi, peut-être un peu trop, d'ailleurs. La chute était trop haute...

Les passants ne voient pas le cadavre de l'inconnu près de la cathédrale, il n'existait pour personne.
Personne.

dimanche 26 octobre 2008

My Burning Friend

You were the best of my friends

I felt good but since you’re gone

I think I have only tears to throw

For us it was till death

But when you’re away I slowly kill myself

Vein by vein, rail by rail

Always the same belt, the small hot spoon

We were a wonderful couple

The pain makes me scream ‘cause we’ll never meet again

I tremble and I feel cold inside

Like if a worm were eating me

‘Cause you my cocaine, you left me all alone

You were my liquid world, my artificial paradise

I have even no dreams, only clouds on my burning sky.

mardi 21 octobre 2008

Et si...

Et si je devais écrire ma lettre d'adieu maintenant, elle ressemblerait à ça:

A Toi, divinité de mes nuits, ange de mon crépuscule, beauté de mon aurore, étoile filante de mon ciel. Le couteau dans la plaie, l'écorchure de mon âme.
A toi, jumelle. A Rémi comme à ma petite sœur. A ceux qui sont au plus profond de mon cœur.
A tes paroles, tes conseils. A ton étoile, là-haut.
A ma mère.
A mon père...
A Jack, si tu peux encore lire ceci. Jack, ma petite mort.

Si il y a une chose regrettable ici bas, c'est bien la Séparation. Dissocier le corps de l'âme et s'en aller loin, le plus vite possible, sans jamais se retourner. J'aurai aimé tout prévoir, tout contrôler. "Fallait choisir une route, alors on a choisi la pluie, acide à s'en brûler le cœur." Si pour moi commence un trop long tourment, n'ayez aucune empathie envers moi: bien au contraire, réjouissez-vous du temps qu'il vous est imparti et souriez, car rien n'est plus beau.
A ma mort, vous ferez deux choses: la première, c'est une fête. Vous organiserez une grande fête, avec des petit-fours de toutes les couleurs, des boissons pétillantes, de la musique entraînante et de la joie à profusion. Et puis vous sourirez en pensant à moi car mon seul souhait est de vous voir tous, heureux.
Nous nous sommes tant aimés.