mardi 2 décembre 2014

Du fond des deux emeraudes...

Que cherches-tu au détour des rues en folie, dans nos nuits aux couleurs de cendre ? Et déjà la peau froide de ton visage qui prie pour le réconfort d'une main chaude et puissante...
Quand les vents de l'hiver nous déposent les perles de givre ici et là, juste là entre nos yeux, tu as le regard des tristes, mais tu as le regard des belles.
Parce que celles-ci sont authentiques, leurs qualités enfouies sous des airs de pudeur, on dit d'elles que leur trésor est en fait un cœur.
Tu es de celles qui font les miracles, le chant des sirènes que les hommes ne peuvent se permettre de fuir, et dans les vallées lointaines ou se mêlent l'ombre à la chaleur, tu danses et tu pries, de tes sublimes atouts, l'arrivée de l'être cher.

Je te croise au hasard, quand nos lumières s'éteignent, quand nos voix brisent le silence, au temps des erreurs et des confidences.
On s'illumine ces quelques instants d'imaginaire à la flamme d'un briquet et déjà nous voilà repartis...
Bouteilles ivres à la mer, message secret et jamais dévoilé, nager les étendues des soirées, la vodka et les artifices viennent nous délivrer.

Du plaisir de nos rencontres, je retiens la timidité de ta bouche, quand l'embarras te pince au creux du ventre, que tu ne sais quoi dire.
La petite perle brille de mille feu et embellit les cœurs, mais se consume à toute allure sans crier gare. Astre tant précieux que fragile, tu files et brûles comme une comète en quête d'un je-ne-sais-quoi que tous ne trouveront pas...

samedi 29 novembre 2014

Résistance.

Ce soir, il ne rentrera pas chez lui. Un peu par choix, mais principalement pas dépit. Ce n'était pas vraiment une surprise, c'était simplement la prochaine étape d'un long processus. Alcoolisé, il parlait d'amertume, d'une vieille vengeance de la vie, un retour de flamme, un retour en enfer.
Il n'avait pas de motif à donner, d'ailleurs, il n'en avait probablement aucun. Mais il voulait prendre l'air, faire sécher ses yeux mouillés et ses cicatrices, rien qu'un instant.
Un joint, une nuit, sous la lune s'évacuent les confidences aux relents de vodka. A l'intérieur, c'est la mort clinique. Il était prêt à tout pour exister un peu mieux, mais plutôt que de demander de l'aide, son silence était de marbre.

Les veines sont chaudes, le rouge coule, de pluie se mêle, se dilue et s'en va. Cette nuit restera dans sa mémoire comme un voyage onirique et cauchemardesque à la fois, l'écho de sa voix dans le silence de la nuit résonnera à jamais dans sa tête fatiguée de tenir...

dimanche 9 novembre 2014

Les Yeux Fermés



Je suis pas beau, je suis pas fier, pourquoi tu me regardes, t’as rien d’autre à faire ? Garde tes idées pour toi, je suis pas digne, je suis pas stable, je peux te décevoir ou juste péter les plombs. Evite de me toucher je suis comme une épine, je me cache et je blesse, c’est triste mais c’est comme ça, on dit que c’est la vie.

C’est la vie, hein ? Ben alors montre-là moi ! Elle est où la vie, quand nous tous on attend comme des cons ? Tu vas pas m’ouvrir les yeux parce qu’ils sont déjà grand ouverts, mais si je vois rien c’est parce qu’ils sont envahis de larmes. 

Je suis pas fort, je suis pas bon, arrête de me regarder comme ça, tu peux aller voir ailleurs si j’y suis, et puis toutes mes erreurs aussi. Ouais, parce qu’au cas où tu le saurais pas, j’en ai fait un tas alors gare à toi. Je suis pas resplendissant et je suis pas terne, on fait avec, c’est ce qu’on dit toujours quand au final on sait pas quoi répondre, quand on laisse les petits copains dans la merde.

Dans la merde ? Sûr qu’on y est jusqu’au cou, à jurer que tout va bien qu’on a la tête hors de l’eau, que tout est beau et que les sourires sont naturels. Mais putain quel bordel de faire semblant, de temps en temps, et finalement chaque jour qui passe avant la tombe. Je suis pas pessimiste, mais regarde autour de nous, comme c’est désert, comme c’est mort, les gens sont vides et fantomatiques ! C’est quoi cette ambiance qui craint ? 

La nuit, le jour, le dimanche et les midis, les cachetons au fond de la gorge pour mettre quelques étoiles dans ton sommeil artificiel et dénaturé. J’vois que le béton, le gris des jours, les pluies d’automne et les visages pâles, c’est tard le matin ou tôt l’après-midi, qu’est-ce qu’on fout encore ici ?

lundi 20 octobre 2014

Rien ne sera plus triste.



Il y a toutes les choses auxquelles on aspire, les choses que l’on prétend être ou posséder, et puis il y a le reste. Entre l’ambition et l’orgueil se dressent mille barrières, mille hésitations intangibles.

Sentir le silence envahir les pas dans la neige, la brume par-delà les horizons étouffés comme un corps figé dans la glace. Passer les frontières, ne plus se retourner par crainte d’accablants regrets et forcer le rythme, se dire qu’aller vite est une manière de se protéger. Dans le noir, trouver la force de ne pas allumer un feu. Ne pas être entendu, ne pas être retrouvé.

Se mentir, accuser les autres. Et toujours être ailleurs. Perdre le sens des réalités. Se retrouver au détour d’un arrogant reflet. Des pas dans la boue. Un leitmotiv qui s’inscrit une fois de plus dans la logique du pays des larmes.

Ne plus trouver personne pour entendre, ne plus avoir mot à dire, être trop ému et regarder en arrière. Trébucher sur les corps jonchant nos souvenirs qui nous tuent un peu plus à chaque jour. Ne pas demander de l’aide et puis fermer les yeux, aussi fort que nos poings. Avancer dans le noir, dans le vide. Autant de barbelés sur les chemins que d’ennemis dressés sur nos routes.

Dans ces saveurs de tragédie, on se sent partir, toujours un peu plus fort. C’est un travail de longue haleine, les tentatives inscrites dans les années qui nous cognent et nous cognent encore. Dans ce moment-là, on entend notre corps se crisper tandis que les os craquent, les muscles se raidissent et fatiguent. Se revoir mourir dans les phares d’une bagnole lancée dans une course folle et ne plus en avoir peur. Ne plus rien sentir. Se laisser faire, devenir le vent et s’emporter pour un rien. 

Et ne plus jamais revenir.

dimanche 19 octobre 2014

La rabia.

L'amour et la rage, dans le chaos et dans le vide, se mêlent au destin d'autres tourmentés. Tout ne tient qu'à un fil, qu'à une queue de diable, le bien comme le mal, dans le tourment des nuits quand les yeux ne se ferment pas.
Pauvres êtres chétifs qui se lamentent dans le silence, les lèvres sous le givre. Tous ces enfants qu'on a assassinés dans l'anonymat, dans le flot de la vie comme autant de lucioles mourantes, ceux qui ont avancé seuls et ceux dont on a volé les rêves, tous ces enfants ne sont que des cicatrices boursoufflées d'un monde qui se rapproche de l'Enfer.
Dans les étoiles des jours qui ne se lèvent presque plus, à l'orée des champs battus sous la pluie, nous n'avons rien vu venir.

"On sa vu voir passer le temps, mais pas venir la haine."

Mais en attendant la suite, tout ne tient qu'à un fil.

mercredi 1 octobre 2014

So much better than this...

Et toujours me remonte à la tête, comme la salive à la commissure des lèvres bouillantes, la certitude que, aussi entouré que l'on puisse être, aussi soutenu que l'on se sente, tôt ou tard la solitude viendra tout engloutir, inévitablement.
Même dans les amours enfuis, sous les paupières muettes d'un dernier regard sanglant, à la lueur d'une lune désemparée, le long de nos histoires qu'on se jure incroyables et infinies, et bien même là, un jour on se retrouve seul dans le noir.
Qu'importe les actes, qu'importe les paroles, il s'agit d'une évidence que chacun est libre de vivre ou de subir. Mes amis sont autres que ceux d'autrefois, mes amours ne sont pas les contes d'une adolescence désabusée et mon existence est l'essence même de lourds paradoxes.


lundi 29 septembre 2014

Une lettre à Toi.

J'écris toujours du fond d'un encrier, qui prend naissance au creux de mon cœur, qui se laisse couler le long des joues.
J'écris toujours du fond d'un cendrier, où j'y mêle de vieilles photos à ces quelques mégots calcinés. Je recharge les cartouches de mon stylo avec des larmes noires et salies, pour que mon écriture soit salée.
Je noircis ces pages à la pointe de mon âme, avec le bout de mon coeur et cette pointe de cynisme, un peu par crainte, un peu par honte, un peu pour trouver la justesse des mots, surtout pour cicatriser les plaies.
Ce soir je tremble un peu, le souffle court, je t'écris pour te prévenir que le Sheitan court toujours. Et Toi dans tout ça, que fais-Tu ? Un peu partout sans être pourtant nulle part, les vois-Tu qui s'agitent aux confins du monde que Tu détiens ? Ils prient, ils pleurent, ils rient, mais jamais rien ne vient. Où sont les réponses à nos questions, celles qui viennent réconforter les yeux humides ?

Et je rage et j'explose, je brûle chaque fois que Tu me traverse l'esprit. J'en ai marre de courir après des espoirs impossibles, à suivre des chemins que je trace seul. J'en ai marre des silences, des hivers éternels. J'en ai marre des désespoirs, des inévitables déceptions, de ton absence et de celle des autres. Alors tu me crois, quand je Te dis que je veux m'en aller ?

J'écris toujours du fond de mon passé, qui se rejoue en noir et blanc à chaque putain de minute. Celui qui hante mes jours, qui aveugle mes nuits, je n'en veux plus.
J'écris toujours du fond de mes pensées, lamentables souvenirs ternis et bafoués, par Ton absence et les incompréhensions, gamin à l'âme mutilée par tous ces "pourquoi" qui tuent toujours un peu plus, ces questions qu'on ignore et qu'on découvre trop tôt, le gamin d'autrefois se taille la route et les veines.

Allez, je Te salue, moi je me tire d'ici et de là-bas, je m'en vais naviguer un peu, entre les alcools et les cendres, entre nos rires éteints et nos yeux dépassés...

dimanche 28 septembre 2014

Les Brasiers

Lassé, essoufflé, épuisé de tout ce mouvement, des cris, des pleurs, des lueurs au fond des ruelles, de la pluie qui tombe, de l'espoir qu'on ne peut toucher, j'ai trop attendu, j'ai tout laissé partir.
Les soirs qui passent comme se défilent les étoiles filantes, j'ai passé le plus clair de mon temps à avancer, sans savoir vers quoi. Si je devais en tirer une conclusion, un résultat à cette aventure de mélancolie, c'est que je me suis retrouvé bien trop en avance.

En avance sur mon temps, sur les idéaux, en avance sur la joie, sur la route, en avance pour les larmes. Coincé dans cette dimension sordide, je ne peux qu'attendre encore et encore. Que reste-t-il que je ne connaisse déjà point ? Et moi, dans les pâles lumières matinales, dans l'enfer des plaies et des hématomes, je regrette déjà les dernières bouteilles vides au pied du lit.

Tous ces taxis vers d'autres histoires, ceux que je n'ai pas su prendre, les haltes et les déboires autour du feu, les brasiers encrés dans d'autres yeux que les miens, les aventures d'un autre temps et les cendres tatouées sur le fond de mon cœur, tout ça je n'en peux plus.

lundi 22 septembre 2014

Mon Enfer



Du fond des yeux, dans les regards, là, les vérités qui se brûlent, les océans qui se déchaînent et leurs mensonges au petit matin. Ma chérie, si ici c’est la Terre, bienvenue dans mon Enfer.
La culture des champs et des guerres, des champs de bataille et des guerres pour un rien, qui tue nos frères et détruits notre vieux continent. Et j’en veux aux branleurs, aux putains, à nos erreurs, à tous ces chiens.
J’attends là, avec mes idées, mes plaies dans le cerveau, j’attends là, dans cette putain de gare, sur ce banc d’une autre époque, dans le brouillard et le sentiment amer de l’abandon. Je te vois, je t’invente, ta silhouette et ta robe, la rose à la main, tes pas dans la brume, ta peau contre la mienne, dans une gare du Nord et le blanc de la neige.
J’avais rendez-vous depuis des années, j’attendais de te voir, de pouvoir te toucher.
Pour mes erreurs, mes pensées, pour ma façon d’être, ils m’ont jugé. Mais ils ne savent rien des joies et des peines, des larmes étouffées dans les nuits blanches, de ma lame sur ma peau, qui tranche et s’endort.
Ils ne sauront jamais, la défonce de l’ennuie, de la solitude qui plonge dans le silence, des rires forcés des convictions d’hypocrites, des promesses qu’on entend mais que personne honore.
Tu les as vus ?

Je Me Noie Quelque Part...



Je me noie quelque part, entre le bruit et la foule, entre le silence et puis le vide, d’un cœur à un autre, entre tes regards et l’infini. Entre temps, le sable entre tes mains, m’évader du fond d’un cri. Dans le noir de la cambre, la flamme éclaire mon âme, la lame si près du but, sans toi creuserait en moi.
Mais moi je n’ai pas la force de ceux qui font des drames, ceux qui disent des « je t’aime » comme on s’allume une clope. Du haut de ma souffrance, oui moi je les regarde, quand ils jouent leur vie dans les bars et les nuits pour moi c’est décidé, je refuse, je m’enfuis. 

Et moi chérie, dans tout ça, dans le tourment, dans la tempête, je vais de rue en rue, ton image dans la tête, comme un chef de meute en exil, je me perds.
Je me noie quelque part. Je rôde dans la fange des rues, de la rue à la ville, de la ville aux pays, au pays des écorchés.
Entre les débats et les déchets, entre les fous et les illuminés, entre les trous de ma tête explosée, on se perd, on s’oublie. De la violence de ce monde, des vomissures du soleil, il n’y a que dans tes bras que je me sens vivre.

Le faible son de ma voix se perd le long des allées désertes. Ville fantôme aux nuages de poussières de rien, ce ne sont que les sanglots qui me lèvent le matin,
Quelle honte, mais putain, quelle honte, les horizons rouge et gris le matin. Et puis l’industrie ! Le dieu béton qui reprend la vie des beautés de la nature, et la Sainte électricité qui effraie nos étoiles qui ne filent plus du tout, mais s’affolent !
Mais que c’est beau, nos rêves éteints, nos lumières brisées, et toi et toi qui jures que tu ne te lèveras pas…

dimanche 21 septembre 2014

Semper Fi

J'aurais aimé que tu ne m'en veuilles pas. Mais la vie est comme ça et les erreurs parlent. Et le passé se traîne, s'accroche, un boulet à la cheville, la fatigue au fond des yeux et ces non-dits plein les bras, qui en ont marre de tant saigner.
De tous ces endroits où je ne suis pas allé, j'en trouverai d'encore plus beaux. Sous le vent de nos soupirs et malgré les pluies oculaires, des forces contraires me poussent à d'autres pensées, aux songes différents.
Quoi qu'il en soit, l'air de mes poumons me tient en vie et dans ces moments-là, je ne vois plus rien. Je peux admettre bien des choses, mais je refuse d'être un condamné. Et pourtant. Se taire, se révolter, des champs d'action aux limites des libertés, tu vois, je n'ai pas trouvé le bon chemin.

jeudi 18 septembre 2014

Particules...


Au détour d’un silence, te croiser du regard, me perdre encore une fois dans les méandres de tes yeux. Quand le temps se suspend rien qu’un instant, que les bouches sont muettes et glaciales, je t’aperçois de l’autre côté dans ton autre monde.
C’est à la croisée de nos deux empires que mon cœur a décidé de battre, au travers des foules c’est toi qu’il traque en vain. Penché de mon ciel pour mieux te rencontrer, le parfum de tes pensées m’enivre dans les fournaises de nos languissantes journées.
Te voir t’empresser dans mon cauchemar m’a poussé aux plus doux des rêves, le long des soirées qui se raccourcissent lorsque tu t’en vas. Mes nuit sont longues, nourries par des ébauches fantomatiques de toi et tous ces « et quand… » qui remontent en cascade dans la tête.
Voyage fabuleux au royaume des regards amoureux, ma reine tu n’es que ma capitale, et puis tout le reste aussi.