vendredi 27 avril 2012

Les Ruines d'une Vie

On sa vu voir passer le temps, mais pas venir la haine. Le rouge de la terre a déjà brûlé mon cœur tendre, l'émotion d'autrefois s'en est allée. Spectacle tragique, les masques déchus se contemplent... Histoire mystique, le chamane fait des gestes amples. Cri de guerre, route de la soif, l'eau est la vie, quand il n'y en a plus on se dit ciao. Étrange, étrange ! Racontez-moi, quel-est ce drôle d'évènement, qui vous conduit à cet incident ? Accident, incident ou bien incendie, ils mettent le feu aux poudres. "Et maintenant ? Que fait-on ? Vers quel horizon allons-nous ? Ils ont mit le feu à l'océan."

jeudi 26 avril 2012

Une Putain

Ta robe dansante dans le vent, à travers la tempête, avec tes putains de manières. Tes manières de putain. Tu virevolte comme une danseuse sous la pluie, je te jure que je ne te reviendrai jamais. Moi je reste déchiré, l'âme en lambeaux de toi, les joues pleines de larmes volées, mes poumons recrachant ton âpre parfum. Dans le tourbillon glacial d'une saison qui ne rime à rien, on est là, sur le chemin. C'est une drôle de scène, ou plutôt une tragédie à la Grecque. Lorsque approche le froid, on se contente de peu, on ne bouge plus, l'esprit est au jeûne. Mais tu es là, à me griffer le dos, à m'arracher la peau du rouge de tes ongles, du coin des lèvres, de ta salive qui remonte le bord de tes dents. Grande, carnassière et sordide, tu de déploies dans l'obscurité du paysage, poursuivie du regard de la lune. Tu me traques. Tu me cherches, terriblement maigre et ténébreuse, tu me cherches, pauvre squelette fracassé. Et ta putain de robe s'anime dans le vent, toujours et encore...

mercredi 25 avril 2012

Soir de pluie.

Le ciel gris et déchiré forme une sorte de bouche démentielle au-dessus de moi. Je marche et longe ces interminables allées de béton. L'air est fort et froid, je tremble. Le vent me passe au travers des os, au travers de l'âme. Les feuilles des arbres sont d'un vert sombre déprimant. Les dents des nuages semblent vouloir tout dévorer, à commencer par le bleu de mon monde. La nature ravale tout. Ces vieilles allées sont recouvertes de verdure mourante et rampante, comme pour trouver un dernier but, un espoir lointain et révolu. Le sol est gorgé d'eau, les mois de pluie incessante on inondé ce qu'il restait de la ville. Depuis des semaines, je n'ai pas croisé un seul animal. Le cuir de ma veste est abîmé, l'eau termine son travail. Le bois est gonflé, il pourrit lentement. Les bourrasques tordent la cime des arbres, leurs feuilles s'arrachent dans un terrible combat. La rue est déserte, délabrée. Les immeubles me rappellent des vêtement en lambeaux. Éventrés, les poutres métalliques sont les côtes d'un cadavre qu'on aurait laissé en plein désert, là où rôdent les vautours et le monde charognard. Tout est morne, rien ne bouge. Le ciel est rouge sang en pleine nuit, le jour, il se tourmente et gronde, tandis qu'il prend un teint gris et fade. Qu'avons-nous fait ?

"Venom runs deep"

Ce soir, l'immense ciel rouge. Le sable, cet infatigable tourmenteur, n'est plus qu'un cadavre fragile et froid. Un serpent se cache dans la foule. Les éclairs imposent le respect de Mère Nature. Les yeux humides, elle pense à lui. Elle pense à sa prison, ceux qu'elle a fuit. Tard le soir, elle fume un joint, assise sur la dune, à attendre le soleil en implorant les astres. Quand la toute première lueur du matin lui caresse la peau, elle ne sent rien venir. Le poison a déjà coulé. Jane s'était endormie avant le lever du jour. Quand la terrible chaleur du zénith la réveille enfin, elle découvre à ses pieds, les traces d'un serpent dessinées dans le sable...

jeudi 19 avril 2012

Hémorragie.

Ce soir, quand j'ai commencé à croire que la pluie tomberait pour toujours, je me suis demandé comment les choses avanceront. Fallait que j'te dise que ce n'est rien, que tôt ou tard on se relève, fallait que j'le dise mais les mots ne sont pas venus.
La voiture roulait tellement vite, j'ai posé ma tête contre la vitre froide et j'ai senti mon cœur à fleur de peau. J'étais posé là, sur cette banquette, la veste fermée et je tremblais de froid. Mais c'était un autre froid. Le froid glacial que l'on ressent quand on est seul et perdu d'avance.

Drôle de manière de rentrer chez soi. Drôle façon de se détruire.
S'en aller, s'oublier. Et tout recommencer. Renaître de cendres souillées. Tout ça est ok, c'est une guerre d'usure. C'est simplement porter le poids de la vie sur ses épaules. C'est endurer la vie et avancer. Ne jamais relâcher la pression. Mais parfois, il y en a juste trop. Et la pluie qui vient tout balayer est toujours aussi écrasante.

jeudi 12 avril 2012

Un autre gars, sur une autre planète m'a dit: "ne perds pas espoir, petit homme, car c'est un monde fragile, il est comme un enfant."
Il ne finira jamais d'apprendre. L'espoir est un monde trop petit pour tous, et certain l'oublient bien vite, alors ne fais jamais la même erreur. Un orphelin ne tiendra pas le coup.
Il s'en ira.

lundi 2 avril 2012

Des plaies et des mots.

La froide humidité planante sur ta peau, ton visage angélique au yeux clos comme l'on fermerait les portes des enfers, la buée sur les vitres, contre les parois, la pâle lumière naissante, le givre au bord des lèvres.
Te dire au revoir.
Condensation instable, salle de bain étouffante, la vapeur contre le carrelage, les perles d'eau sur les os. Les rides se creusent au fil des minutes immobiles, tourbillon et puis sècheresse. Attendre, encore et encore, défier son reflet, prouver qu'on n'a aucune peur. S'inventer un peu et se regarder droit dans les yeux. Une larme. Se tourner le dos, passer la main sur les épaules et s'en aller.
Changer d'adresse.
Brûlure au fond des yeux, de la cendre loin dans les poumons. C'est une longue histoire. On se tue à la dire, je me tue à tenter de l'écrire. En vain. Coeur recousu dans la précipitation des choses, de la vie, le long de la route, tard dans le noir, loin de tes regards.
Rouge cicatrice.