lundi 4 janvier 2010

Je Te Croise Enfin.

Il était assis sur ce grand canapé, un bandeau placé sur ses yeux, le nœud bien noué à l'arrière. Il se laissait faire, puisqu'il n'y avait pas d'alternative. Et dans l'éclat de la lune naissante, dans le reflet des millions d'étoiles, tout au fond de ce bleu nocturne qui tapisse le ciel, il s'effondra, un sourire arraché à ses lèvres.
Quand une main chaude se glissa contre sa joue, il se sentit comme un loup qui était dans la peau d'une brebis. Le piège se refermait et pourtant il ne tenta même pas de se débattre. Moi je crois que c'est parce que c'était un piège plus salvateur que destructeur et qu'au final il se sentait mieux, dans son piège à loup.
L'horloge indiquait trois heures du matin. Dans le noir du salon, les mains étrangères se plaquaient contre le haut de son corps encore chaud d'avoir trop ri et pleuré à la fois, et le contact semblait apaisant autant pour le loup que pour la brebis. Moi je crois qu'à ce moment là, il y avait une sorte de bulle protectrice autour de ces deux corps indécis.
Elle était là, belle parce que tendre, mystérieuse parce que dans le noir, instable et se laissant tomber, faisant correspondre ses lèvres à celle de celui qu'elle enlaçait maintenant et pour longtemps.
Bonheur.
A ce moment là dans le silence qui régnait dans la grande pièce vide et pleine à la fois, calme et vacillante, froide et trop chaude à la fois, je crois bien que ce petit moment de perfection que l'on a tous était arrivé. Et les deux corps allongés, collés l'un à l'autre ont réussi à traverser le temps et faire de cet instant de perfection un très long moment de torpeur et de jeu d'illusion. Comme un théâtre d'ombre chinoise où tout est beau et libertin. Tout va à veau-l'eau.
Moi je crois que ce corps effondré était le mien.

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