mardi 29 décembre 2009

Une Vie De Paradoxes.

Il y a un paradoxe à toute vie, en chacun de nous.
Mon paradoxe, c'est d'être heureux mais me sentir à la fois très mal, au bord du précipice.
C'est pas antinomique ça, vouloir mourir alors qu'on aspire à la vie comme elle vient, sans autres artifices ?
Je crois que c'est là l'essence même de toute vie humaine, le paradoxe. Ne jamais s'avouer les choses clairement, se défiler, ne pas être face à soi-même. Il n'y a que l'isolement qui le permet, alors on s'entoure le mieux possible. Et paradoxalement, mieux vaut être seul que mal entouré.
Plutôt la mort que la souillure.
Ecrire me fait tant de bien, et pourtant je sais que si j'arrête de le faire maintenant, je ne serai pas plus heureux, mais j'en pleurerai. N'y a-t-il pas encore un paradoxe ?

Essai I

Il y a quelque part au fond de ma tête ce sentiment de mal absolu sur lequel je ne sais pas placer un mot. Ca blesse, ça brûle sous la peau mais rien ne s'en va, il est toujours là quelque part, et il n'y a pas de mot pour le définir.
C'est peut-être ça la différence, être unique et ne pas pouvoir l'expliquer. Le plus blessant dans cette horrible histoire, c'est de ne pas avoir la la possibilité de partager, de montrer. Tout lien est rompu.
Ne pas avoir le droit de partager, c'est un mal bien trop grand, c'est ma responsabilité et je dois endurer cela.
Il n'est question que de mots, et de maux.
Un soir, tu veux en finir, l'autre soir, tu ne ressens que le bonheur de la vie. Un matin, tu souhaites la mort, un autre matin tu voudrais vivre à toute vitesse et profiter.
C'est à n'y rien comprendre, on te baise comme ça tout le temps, sans répit et tu ne peux même pas gueuler.
T'es là, à endurer le mal à l'intérieur et tu te tais. Trop ému pour te laisser faire, mais tu ne peux pas contrer.
A avancer dans le noir sans trouver de solution, on brûle nos vies bien trop vite.
Je crois que j'ai toujours redouté l'heure de ma mort, même si j'ai voulu que ma vie soit la plus courte. Y'a rien à faire, erreur de parcours, malchance ou dépression de jeunesse, on avance, on espère ne jamais reculer et on regarde le résultat.
La marche du monde qui se fait sans toi.
Une larme au coin de l'oeil.

lundi 28 décembre 2009

Romana.

On aime tous quelqu'un, encore faut-il trouver de qui il s'agit. Se protéger de la folie de nos âme et relier l'esturgeon à la glotte hystérique, avant que les plate-formes pétrolières ne nous soumettent un nouveau coup bas.
L'amour c'est la guerre.
Aimer, c'est se battre.
Se battre avec de l'eau de vie et du pain sec, respecter le pigeon à la grise robe qui est le roi des villes.
Ah, je pourrais en parler des heures, mais je m'égare si près de cette autoroute nuageuse.

Un requin de la finance dévore ma valeur intrinsèque, ce qui est bien mais pas top.

vendredi 25 décembre 2009

Je Suis Le Christ.

Un ange est venu me voir, me sortir de mes rêves
Poser sa main sur ma bouche, y déposer ses lèvres
Tendrement , contre mon coeur , il m'a parlé de toi
Il m'a dit que tu allais bien , que tu ne reviendras pas

D'un signe des ailes blanches qui dit qu'il faut partir
Quand moi, j'étais que sanglots, il m'a fait un sourire
De jour en jour, chaque soir, faut que soleil se couche
Toutes les plus belles choses au monde ne valent pas ta bouche

Je suis le Christ
Et toi tu es ma croix
Et ça fait rire tout Rome !
Je suis le Christ
Juste un con planté
D'avoir trop aimé les autres

Je marche au milieu des foules qui me jettent des pierres
Triste radeau sur la houle, bienvenue en enfer !
Et si l'amour a planté, oui, des clous dans mon coeur
C'est qu'une seconde à t'aimer vaut des siècles dans la douleur

L'ange aux allures de la mort m'a dit "L' heure est venue,
Mon enfant , ne regrette rien, l'amour, tu l'as perdu"
Alors moi, je m'en vais sans regret me planter sur ma croix

Me dire que, oui, peut-être un jour, oui, toi tu reviendras

Je suis le Christ
Et toi tu es ma croix
Et ça fait rire, et ça fait rire le bon peuple de Rome !
Je suis le Christ
Juste un con planté là
D'avoir trop aimé son hôte


Je me sentais bien de partager ce texte criant de vérité, alors que presque personne n'est à même de le comprendre entre ses lignes les plus subtiles et profondes.
Parce que je vous aime.

jeudi 24 décembre 2009

Verse, Verse, Verse. Chorus.

Ton image à travers la pluie s'efface doucement, il n'y a plus de rêves, non y'a plus de rêves.
En suspension dans le temps et l'espace, se demandant qui arrivera à temps.
Petit conte de fée qui commence par un soir de pluie, qui se termine par un point de plus.
C'est pas de l'amour qu'on ressent ?
Ouais, c'est de l'amour...
C'est justement qu'on s'arrête en plein milieu de la chanson, pour pleurer, et on reprend gentiment le deuxième couplet. Pas de feinte,  juste des cœurs à vif.
C'est pas de l'amour qu'on ressent ?
Ouais, c'est de l'amour...

Un truc avec un peu d'espoir, du bout à bout de jolis mots. Et s'il y avait quelque chose derrière tout cela ?

L'Instant d'Après...

Y'avait cette photo sur le bureau, et l'instant d'après y'a mon cadavre dans la chambre à coucher.
Tout est allé si vite. C'était peut-être jeudi soir, quand cette photo est arrivée là je ne sais comment. Je venais de poser ma veste sur le dossier de mon fauteuil et à cet instant j'ai été foudroyé. Ces yeux me fixaient. Y'a moi en train de rire, en train de parler avec des amis y'a moi et encore moi et là y'a plus qu'un cadavre de moi. Un type au sol, les yeux fermés, peut-être à cause de l'horreur du monde, peut-être parce qu'il dormait, ou peut-être parce que le type venait de se soustraire à la vie.

Y'avait cette photo sur le bureau, et l'instant d'après, des funérailles.
Dans le sourire de quelqu'un d'autre, les gens se rappellent des souvenirs communs. Les soirées, les rencontres, les journées passées ensemble, et puis toutes ces questions - qui méritaient bien d'être posées -. Et donc, toutes ces questions auxquelles toutes les bouches semblaient se figer en essayant de répondre. Grand frisson arrogant.
Alors ils sont là à se rappeler des souvenirs, des images. Et quelque part sur mon bureau, y'a cette photo, et l'instant d'après, y'a des larmes et puis ma tombe. Tous ces petits papiers formaient un tas grossier au pied de la poubelle. Toutes ces lettres écrites pour rien, tous ces mots. La médecine n'y est pour rien, elle ne peut pas soigner de ça. Il n'y a que l'Art qui puisse me sauver de ça. Et à ce moment là, il y a des amis qui sont venus à la maison, je suis seul, lame à la main et dans les escaliers, y'a mes amis. Y'a mes amis et de l'autre côté de la porte y'a moi, je suis blessé, je tremble et ils veulent que j'ouvre la porte. Alors je glisse cette feuille de papier sous la porte avec un petit message et l'instant d'après je t'aille ma viande sans réfléchir. Je tiens pas, j'ai la tête qui tourne alors je m'assieds et je tombe. Ca fait un peu de bruit, je reste calme. De l'autre côté y'a mes amis, ils sont là, ils entendent tout. Et à un moment donné, la feuille sous la porte est imprégnée de sang. Et dans ma main, je serre cette putain de photo. J'arrive juste à me lever et pousser la poignée. La porte s'ouvre.
Ils entrent.

Y'avait cette photo sur le bureau, et l'instant d'après y'a mon cadavre dans la chambre à coucher.
Ils sont devant moi, paniqués, ils me fixent et ne savent même plus respirer. Je me sens décoller, on me dépose dans mon lit mais c'est pas la peine. Je suis là, avec ce putain de poing serré, ma chemise tâchée et je tremble. Je leur dis seulement merci pour tout, et l'instant d'après y'a plus rien.
L'instant d'après n'existe même plus pour moi.

mardi 22 décembre 2009

Tension.

Disproportions. Contra posto et tension. La courbure des os, la trajectoire des nerfs. articulations broyées. Tendre des muscles, plier les membres à contresens. Débris d'homme, masse de chair chaude et flexible.

lundi 21 décembre 2009

Trois Petits Tours...

Aller et venir. Disparaître, être là sans rien dire. Partir encore. Des jours de nuit. S'en aller pour revenir, prendre pour se faire jeter. Tant de paradoxes.

dimanche 20 décembre 2009

L'Aspirine au Fond de ton Verre.

Ta journée commence par un son: pchhhhhh...
Une aspirine et tes yeux se ferment. La fièvre est montée et tu trembles. C'est quoi ce délire ? Tu te retrouves à dormir au fond de ton bain fumant dont tu trouves encore l'eau trop froide. Tu gueules du peu de voix qu'il te reste. T'es là, lamentable lambeau de vie, à ne pas manger, à ne pas comprendre, et tu te réchauffe encore un peu. Tu t'en vas, il te FAUT quelque chose pour remplir ton estomac, mais tout te répugnes. Tu te forces. Ta tête n'est plus irriguée, t'es là, assis sur ta chaise qui semble tourner sur elle même, et subitement, tu ne vois plus rien.
Tu te lèves, dans ton lit, sans comprendre plus.
Tu te demandes pourquoi tes côtes te font autant de mal. Tu as une quinte de toux et tu saisis. Ton souffle te paraît chaud, et lorsque tu remues au fond de ton lit, t'as l'impression de fondre. C'est à n'y rien comprendre. Tu t'endors. Tu te réveilles, quelques heures plus tard.
Et ça recommence. Pchhhhhh...

jeudi 17 décembre 2009

Dépendances & Narcolepsie.

C'est bête à dire, mais je crois que le bonheur bloque ma plume.
Je ne peux plus rien écrire. Plus aucune inspiration.
Je suis mort la tête enfoncée dans un livre. C'est comme si le bonheur cicatrisait les plaies, comme si cette encre noire et malsaine ne pourrait plus jamais couler.
Et paradoxalement, je me sens mal, piégé. Parce que j'avais besoin de ce Mal pour pouvoir écrire...

Dépendances & Narcolepsie.

lundi 7 décembre 2009

A La Cour Du Roi, On Festoie...

Voilà quelques temps que la pluie a balayé les cendres chaudes qui recouvraient cette lande désolée. Sortant d'une clairière, le roi était pensif. Il pensait à des projets de reconstruction, car même s'il avait perdu la bataille, il avait encore la force d'un lion.

Il envisageait de rebâtir son empire tombé, d'ériger un château fort d'une manufacture inégalée, faisant venir des pierres d'Irlande et de Calédonie. Le roi avait déjà la vision d'un royaume sur lequel il allait distiller son pouvoir. La reine arrivait tout juste et alors il ordonna qu'on érige une gigantesque muraille de pierre blanche tout autour de son domaine, afin d'y mettre en sécurité sa dulcinée, mais aussi ses valets et lui-même.

Dans l'air qui entourait le pays dévasté par la récente guerre que le roi avait hélas, perdue, flottait l'odeur des marais mêlée à celle de la chair et de la fumée.

Le roi gardait espoir. Il ne devait en aucun cas décevoir ses chevalier et ses barons. Ce soir encore, la reine était plus resplendissante que jamais. La flamme éternelle, un rubis incandescent. Le jeune roi fit venir à sa cour un barde des plus talentueux et fit servir à manger pour tous. Il profita de l'attention avant le repas afin d'annoncer à ses gens qu'il avait fait lancer la construction d'une grande chapelle en l'honneur de la douce reine, en gage de sa gratitude et de sa fidélité. Il fit couvrir la chambre royale de fleurs blanches.

dimanche 6 décembre 2009

A Few Words About Something Else...

I feel you -painfully
The flame your eyes are
Inside me
Everyday brighter

Your uneasy smile
Heavy salt through my veins
flowing again
And everyday I die from you

They feel free to walk for hours
Along the wet highway where we met
Under rain, hands glued on each other's
Swearing there will not be a end
Blinded by the glow of headlights
Forgetting we're alone, forgiving
She threw away their secrets
A king and his queen, what else

My heart's a burning pit
That I trade for smoking ashes
Which I throw everyday I live
People sound wrong
No one feels right
Nothing I can do except
Hurt bleed  and wake up
All my fault, all your fault
I'll fix it soon let me feel
Freedom and my cigarette heart
I need something real
I will never have
I might never have

A hole in my mind, you let me fall
In the silence of this winter evening
I will never have
I might never have you
Anymore

I could wash my lungs
I'll spit it and you
You were a joke
I'm the comedian
And I'm pleased
I've had my fill of you

samedi 5 décembre 2009

Un Peu De Bile...

Juste là, je ne peux pas rester. Juste un souffle, grand écorché.
Au bord de la falaise, syncope et malaise.
Tourne trois fois et puis tais-toi.
Avance là, plus loin, à jamais et ailleurs. Et on y va.
Détourne ta tête, incline-toi, recule, ça dépasse l'entendement.
Je n'y comprends rien. Un peu de repos, je vous en conjure, c'est impossible.
Je ne peux pas rester. Juste un souffle, grand écorché.

mercredi 2 décembre 2009

Ce Monde N'Est Pas Pour Moi.

Allégé de ma mémoire, je suis là dans ce grand salon plein de monde, je suis déchiré et puis j'y comprends rien. Autour de moi on rit, on parle fort et puis la musique qui sort des enceintes me semble familière. Je souris sans réfléchir aux conséquences.
Dix heures, peut-être onze je ne me rappelle plus, j'arrête le temps et je me focalise sur le moment de ma chute si singulière. Tout ça est arrivé si vite, et maintenant quelques semaines déjà. Froissé comme un papier à la corbeille, l'esprit sombre, coquard au coeur. Je ne vois plus, je ne me rends plus compte alors je me sens bien. Et les étoiles brillent tout là-haut, comme des milliards d'yeux humides de chagrin.
Dans la confusion d'une fête, d'un carnaval aux artifices, moi je choisis l'ivresse à ne plus savoir quoi en foutre. Et mon monde tourne tout autour de moi, narcissique que je suis. Je décapite mes envies, je tue mon instinct de survie, dans la foule et dans le bruit, je taille mon chemin.
Je monte aléatoirement ce grand escalier de fer et me plonge dans l'obscurité d'une salle qui semble être une chambre.
C'est à cet instant que mes bras se mettent à brûler, fort, si fort. Ils me font si mal qu'ils me donnent envie de me sortir les veines de la chair. Du sang ou de l'acide me fait vivre. Je ne fais plus la différence.
Miroir trouble, mon reflet me parle. Allez mec, relève-toi, fixe-moi bien dans les yeux.
JE NE PEUX PAS !

Je sors, peut-être dix minutes après ce monologue torturé. Je n'entends même plus la musique. Je rejoins tant bien que mal ce qui me semble être un canapé, et je me regarde au fond de ma bouteille pratiquement vide.
A l'instant qui suit, c'est le néant, et j'expose au monde l'intérieur de mon ventre. Et mon foie me supplie d'arrêter le massacre. Défi et trahison, en veux-tu encore plus ? Torture mentale, je suis passif mais la douleur est bien là. Une heure de plus dans un corps qui ne peux plus être de ce monde. Une vie accélérée, l'esprit fané, les pétales de mon âme sont flétris et tombent, déséché.

mardi 1 décembre 2009

Comme Le Syndrome De Stockholm.

Trois heures, et la lune te réconforte
Position foetale, silhouette d'enfant
Encore défoncé, la poudre et les rêves
Tranquilisants, et la cendre de tes rêves
Cinq heures, tu plonges la tête sous l'eau
Reflet blanc d'un triste lavabo
S'effondrer, imploser du coeur
Six heures, ivre ou inconscient
Personne n'a de doute, pas de bilan
Corps froid, esprit fondu dans l'ether
Se noircir le coeur, exploser la veine
Sortir en douceur, et hurler ta haine
Sept heures pour la première fois
Laissé au second plan, calmement
Tu t'endors, huit heures, doucement
A plus tard les étoiles, salut Aurore
Esquiver les fantômes qui givrent
Couteau dans la plaie, pincement
Gravir les étages, se jeter de haut
Euphorie, tendresse, empathie
Crépuscule mourant derrière la ville
Journée de plus à combler
Te noyer dans le reflet du lac
Sortir le sang des plaies
Gicler contre la vie
Et pas plus tard, les larmes
Et puis le noir
Rideau tiré
Et puis le noir
Le spectacle est fini
Le spectacle est fini.