lundi 25 mai 2015

Mes yeux sont devenus rouges, mes nuits se sont rallongées, à ne plus savoir qui j'étais, ce que je devais faire.
Ce doit être en partie pour cette raison que je suis parti. Plus rien ne me retenait vraiment, alors c'était le bon moment. Tous les jours au bord des larmes, les cicatrices brûlent encore à chaque fois. Je n'avais rien à perdre que de m'en aller...

dimanche 10 mai 2015

Les poussières sur les esquisses

Tu me dessines quand je m'efface, on se retrouve face à face, l'indélébile sur les mains qui se serrent en poing, qui se serrent en vain. On se complémentarise, on se vantardise, qu'on est beaux, qu'on est cons, qu'on s'en moque quand on s'ivresse.
Y'a des douleurs, y'a des remords, autant de peines et puis de pleurs, on s'en souvient, on s'envenime, on ne sent rien quand on s'anime. Quand je m'efface, quand je me crasse, toi t'es là pour pas que je trace, de peur de me voir repartir, comme un oiseau, comme un martyr, vers des horizons plus chaud, plus près des braises de nos idéaux, juste là tout près d'une autre de mes galaxies...

samedi 9 mai 2015

Au temps des pluies et des regards tristes

Au détour d'un soupir, ne pas regarder en arrière et s'en aller. Ne plus exister, la conscience salie par l'ombre d'un "moi" qui ne veut rien dire...

dimanche 3 mai 2015

Le Fardeau de la Conscience

Elle a, pour ma part, engendré une grande souffrance. Un combat de tous les jours, un pari que l’on subit, un défi sans panache, une addiction dégueulasse, un abonnement que l’on ne peut plus jamais résilier. Cette peine n’est pas la même pour tout le monde, non. Elle n’est pas équitable, ne propose pas de symétrie. Chaque histoire est unique, chaque vie est un livre gorgé de larmes, une éponge qui efface les souvenirs tenaces.
Alors dans le noir de la chambre, le visage éclairé par la lueur froide de l’écran, j’écris. Quand on est petit et qu’on change, on dit qu’on grandit. Lorsque cela arrive à un adulte, on dit qu’il change. On oublie souvent de dire que ces changements sont douloureux, qu’ils laissent en nous des marques indélébiles. Que l’enfant intérieur se cogne la tête, emprisonné dans les cloisons, qu’il se mutile et qu’il étouffe, qu’il ne rêve pas mais cauchemarde, qu’il cauchemarde d’une évasion certaine. Pour cet enfant, s’évader, c’est se soustraire, se perdre, se supprimer.
Dans ma tête ne résonne qu’un étrange silence. Les images de mon enfance se sont fanées, ont dépérit. On me les a volée. Grandir, c’est prendre conscience de. Prendre conscience qu’on grandit, justement. Changer, c’est le même principe. Le changement, c’est se réveiller un matin, se sentir juste un brin bizarre, ne plus avoir d’envie de quoi que ce soit. On se met à réfléchir et on comprend vite, mais il est déjà trop tard, le processus est enclenché.
Et donc, dans ce nuage de pensées évasives, j’ai drôlement changé. Pas grandi, seulement changé. L’enfant intérieur est mort, flingué par tous ces mensonges sur les rapports sociaux, étranglé par une simplicité de surface. Avoir le courage de le lui dire. Se frotter aux rencontres, se jeter à l’eau. On nous a fait croire que c’est un jeu, que les risques ne sont pas un facteur à prendre en compte. Peut-être qu’il y a une maigre part de vérité, mais je ne suis pas stupide et vos idylles ne m’intéressent pas. La vérité, c’est celle de cette mère fatiguée d’élever seule ses deux enfants, fatiguée de trouver des prétextes, des excuses, elle qui n’en peut plus de feindre un sourire et de prétendre que tout va bien. C’est celle de cet homme qui n’a plus le droit de voir ses gosses grandir, qui noie ses peines au fond d’un verre, qui n’ose plus s’engager. Et c’est aussi ce fils survivant du divorce, qui insulte sa nouvelle mère, qui se révolte violemment car il n’a pas les mots pour exprimer son gouffre affectif.
Les gens enfouissent leurs sentiment le plus profond possible, ils gardent de lourds secrets, parfois toute une vie. Je fais partie de ceux qui restent silencieux, de ceux qui ne s’en sortent pas, de ceux qui se noient sans faire de vague, dans le calme. Ceux qui masquent les pleurs sous le vent, dans le bruit des feuilles des longues soirées d’automne, ceux qui se fondent et se glissent dans la banalité du quotidien.
Le plus dur, c’est de vivre avec.