mardi 23 juin 2009

Death Trip.

Je ne sais pas vivre
Et je saute dans le vide

Je ne connais pas l'amour
Car le monde est trop lourd

Je suis mal dans ma peau
Car le monde n'est pas beau

Nous Avons Perdu Le Signal.

Dissociation totale du cerveau. Je ne sais pas où je me trouve. Encore un mauvais trip à l'acide ? Mais non, ce n'est pas possible.
Ça fait trop longtemps.
Un mauvais trip, ou plutôt un cauchemar en plein jour.
Je marche dans les rues, inconscient, comme si je n'étais qu'une ombre discrète et assassine, qui tue en silence et se tue dans dire un mot.
Lentement, qui entre dans une lente décadence.
Et je rentre dans la danse.

Je suis en pilote automatique pour un instant. Et je plane.
Tellement mal au fond de toi que ton nouveau rêve se commence à tes pieds.
Tu ne sais pas différencier la réalité et l'imaginaire.
Cet homme a-t-il fait ceci ?
Pourquoi cette dame semble pleurer ?
Suis-je bien assis dans un bus ?
Pourquoi je tremble ?
Je sais que je n'ai rien pris. Et pourtant, je suis persuadé du contraire.
Amnésie passagère et destructrice.
Ma mémoire est pleine de vides épars.
Et je ne me souviens de rien alors je marche, sans savoir où aller.
Et puis après tout, pourquoi ne pas faire un tour près de la cathédrale ?
Bonne idée. Il y a là-bas un homme qui a vraiment besoin de pleurer.

Dans trois jours, tout le monde m'aura perdu. Aucune trace.
Puisque vous ne m'aimez pas.
Puisque mon monde est différent.
Puisque personne ne me répond.
Puisque je suis seul.
Puisque Tu n'écoutes jamais rien.
Puisque cette étoile est laide.
Je vous quitte.

lundi 22 juin 2009

A Song For R.

It doesn’t matter if they’re bright
Or even if the rain’s coming
‘Cause we’re the lucky ones tonight
And there, the last human beings
We choose to live with broken hearts
Better than choose to living scared
Live are slowly falling apart
I don’t care if the world is dead
So…

No eyes to see, no soul to feel
Just a cold claw, holding me now
Just a cold claw, holding me now

It doesn’t matter if we die
Frozen skulls are waiting for us
‘Cause no matter how loud we cry
And in which we did put our trust
We choose to live young and happy
Instead of kill ourselves with pain
Now lives are screaming painfully
We used to love the drops of rain
But…

No eyes to see, no soul to feel
Just a cold claw, holding me now
Just a cold claw, holding me now

No eyes to see, no soul to feel
Just a cold claw, holding me now
Just a cold claw, holding me now

vendredi 12 juin 2009

1969 Sur Un Air De Reggae

1969, sur un air de reggae, je suis assis près du tunnel en face de chez moi et quelques mods passent en scooter. Louie Louie à fond dans l’après-midi, tu cires tes Doc Martens et accroche ce putain de badge sur ta chemise Ben Sherman. T’as des tas de petits prolétaires qui parent au boulot, leurs enfants se font taper sur les doigts dans les salles de classes qui font parfois office de salle de torture.
Drogue

Voici venir 1975 sur un air de reggae, et tu vides ta canette, sur le bord du trottoir, à regarder passer sur nuages sur l’Angleterre, comme on voit passer des milliers de chômeurs dans les rues basses. Plus tard, on te parle racisme et nationalisme. Une bagarre éclate entre skins. Deux rude boys jamaïcains se font taper dessus alors tu vois au loin, quelques uns de tes potes qui viennent les défendre. Pendant ce temps à deux pas d’ici il y a u n père de famille fatigué, rentrant du travail, il est là et des crânes rasés, svastika sur l’épaule, il est là et ces mecs venus de nulle part le traitent de paki.
Provocation

1980 sur un air d’ange détraqué. Après le succès de « If The Kids Are United » c’est le chaos. Des skins tapent sur des skins, des soi-disant multiculturels veulent la mort des étrangers et on a peur de l’inconnu.
Suicide.

dimanche 7 juin 2009

Il S'En Va, L'Homme De La Chatédrale...

Il était maintenant allongé au sol, sur les pavés de pierre. La pluie emportait ce qui était autrefois son sang, et tout coulait dans le caniveau. Ce n'était même plus la moitié d'un homme, mais juste la moitié d'une âme errante.
Mais il était encore en vie, bien parmi nous. Ses artères tranchées le brûlaient et il priait pour qu'on lui ôte la vie, qu'il porte comme un fardeau. La mort était son seul exutoire possible.
Si la vie est une punition, la mort est-elle une libération ?

La Paix Tombée Du Ciel.

Le convoi bâché s'en est allé en même temps que le soleil. La neige tombe à nouveau sur cette immense étendue, recouvre le sang des soldats tombés. Les contrées au loin sont recouvertes de ce manteau blanc et on y hisse un drapeau noir et rouge.
Noir de notre peine, rouge de notre sang.
Des traces de pas, dans la neige fraîche et puis, plus rien.
Des enfants pleurent devant les portes de la ville, car on a enterré leurs parents défunts à l'extérieur. On y voit des chevaux blessés par les obus tombés du ciel, car on le sait bien depuis tout ce temps, du ciel il ne vient que des bombes.
Bagdad, Sarajevo, Moscou, on tue.
Bagdad, Sarajevo, Moscou, on crève, et surtout on se tait.
Moi, je croque une pomme tombée du convoi en écrivant quelques lignes sur les évènements. Mes mains sont engourdies et mes doigts, tremblants, ne bougent que par vagues aléatoires. La neige tombe comme les soldats et les coups de canons remplacent depuis quelque mois le bruit du tonnerre.
Près de la porte, la terre prend une couleur ocre à cause de tout le sang versé. Il y en a sur ma veste et sur mes bras. Plus loin, je vois mes frères ramper dans la boue glacée. Un homme visiblement mutilé tente de rallier la ville mais, soufflé par une grenade, il est projeté contre des barbelés. L'homme à qui j'avais parlé il y a trois jours est désormais froid comme les flocons qui tombent.
Au loin, je vois des avions. Le bruit des moteurs est de plus en plus fort et l'un d'eux jette sa marchandise sur la ville. Des milliers d'ours en peluche tombent d'un ciel sans merci, et les soldats jettent leurs armes à terre.
Quand on est seul, blessé dans une tranchée, se battant loin de sa maison pour une idéologie vaine, on ne se bat pas, on prie.
On espère que les soldats d'en face feront de même, mais en attendant, les coups de feu éliminent tes frères, les uns après les autres dans un vacarme incessant.
D'autres ours tombent du ciel et les cloches de la ville se mettent à chanter.
C'est à n'y rien comprendre.
Je cours dans tous les sens, à la recherche de souvenirs. Je me perds dans ma propre ville en ruine et je m'arrête devant un vieil homme. Le cœur à genoux, il laisse s'échapper des larmes qui roulent sur ses joues.
Les avions s'en sont allés.
Il n'y a plus de neige, tout est calme.
L'herbe repousse et la terre sèche. Le ciel se dégage.
J'ai vécu, une minute, dans la ville la plus triste du monde.

jeudi 4 juin 2009

Honey, I'm Home !

26 Septembre.

Comme tous les jeudis, Mark était rentré tard du bureau. Son patron lui avait encore demandé de terminer un formulaire et Mark ne voulait pas le décevoir. En arrivant chez lui, il avait garé la voiture dans le garage vide de leur nouvelle maison.
Il mit la clé dans la serrure, poussa la porte et s'écria:
"Chérie, je suis rentré!"
Mais il ne reçu pas de réponse en retour. Mark entra dans la cuisine en espérant y trouver Stéphanie. Le repas n'était pas prêt, car à vrai dire, rien n'avait changé de place depuis le matin. En se dirigeant vers les couloir principal, il sorti de sa poche son téléphone portable.

Moi, j'étais là, assis dans le salon, près de la grande baie vitrée qui faisait face à la télévision fatiguée de tourner perpétuellement. J'avais laissé mon couteau dans la salle de bain, après m'être nettoyé des éclaboussures qui recouvraient mon visage et mes bras. J'attendais calmement la réaction de ce petit salaud de mari.
Mark arrivait à la salle de bain. Il y entra pour se laver les mains et vit ma lame sur le rebord du lavabo. Il s'en empara et se demanda si elle était à Stéphanie ou à lui-même, sans la reconnaître. Un sourire plein de malice se dessina sur mon visage, tandis que Mark commençait à se poser des questions.
Alors que je venais de quitter discrètement le couloir, Mark partit dans sa chambre. Je crois qu'il n'avait pas encore imaginé ce qu'il s'était produit cet après-midi. Je crois que son monde n'est pas le mien, qu'il est beau et joyeux. Je lui ai donc apporté la preuve, en cette journée d'été, que le monde des hommes est un univers de haine, de pathétisme et finalement, de folie.

Journal d'un vengeur psychotique, page 12.

lundi 1 juin 2009

Souvenirs Ecorchés

Photos en noir et en blanc, images floues et incertaines, comme la mer par un soir de tempête là où les pêcheurs prient la vierge et espérant trouver le phare qui les guidera à la lumière, on navigue dans une vie comme on se perd dans un océan.
Les remords se pêchent au filet et les marins paniquent, embarqués dans un vaisseau qu'ils ne peuvent pas contrôler, un navire à la dérive qui a perdu tout repère et qui avance au gré du vent.
La mer divague et le bateau tangue, l'ancre arrachée à sa corde écorche les fonds marins, ceux qui hébergent nos souvenirs les plus lointains, les plus profonds, comme le vide, un abîme de regrets, une addition de mauvais choix, fausse route en somme.
Voici les souvenirs écorchés des marins qui s'accrochent à la vie, les mains en sang, du sel dans les plaies qui ne se fermeront jamais plus...