vendredi 17 septembre 2010

Aleksandra.

Quand je me suis levé ce matin, elle était assise au salon, se brûlant l'intérieur à grandes gorgées de café amer. Le reflet de la lumière matinale sur la baie vitrée de notre appartement du 52ème étage de ce grand building de verre m'avait littéralement aveuglé.
Il me semble que c'est à ce moment même qu'elle ôta son peignoir et se dirigea, nue et belle, vers la salle de bain. J'avais à peine eu le temps de griller un toast que déjà elle partit. La porte avait claqué un grand coup et elle me laissa, l'appartement vide.
Je me retrouvais seul au milieu de rien, et la lumière prenait la couleur de ses yeux, gris profond. Plus tard, je me rendis compte qu'elle avait déchiré quelques photographies de travail que j'avais soigneusement placées sur le panneau de liège du couloir. C'était un petit jeu entre nous, la petite touche d'adrénaline qu'on a juré de ne jamais éteindre.
Et donc, inlassablement, nous vivions avec nos phases de sabotage.
Il était passé 21 heures, et elle n'était pas rentrée du travail. C'était ma première nuit entre les ombres. Ma première nuit, et puis des années.
Des années que je n'ai pas croisé son regard.

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