samedi 6 mars 2010

Trop longtemps...

Mon écorce pâle et salie se fane, et s'effondre de plus en plus, se fend pour voir le Mal sourire et se tordre de rire. Tu sais que je t'ai attendue depuis si longtemps. Mon cœur fatigué vient à s'endormir, battre moins souvent, comme ses tissus blancs dans les ports qui s'en vont dans le vent. Je ne le supportais alors plus, tu sais que je t'ai attendue depuis si longtemps. Tu seras pour toujours à moi, oh oui mon amour, tu seras toujours à moi. Ma peau pâle presque transparente laisse deviner mes veines apparentes. Tout ça n'a aucun sens, plus jamais. Ma mémoire s'efface comme ces pas que j'ai fait dans la neige, et tu sais déjà que je t'ai attendue depuis si longtemps. Quand le sang se fait froid, peau frottée sur le carrelage au matin, j'ai l'effet du détergent dans les plaies à chaque jour que je vis, car je t'ai attendue depuis si longtemps. Et toutes les pages qui sont écrites ne peuvent pas raconter tout ce que je ressens en ce moment. Tout cela est à moi. Tout cela est pour moi. Tu sais que je t'ai attendue depuis si longtemps. Mon être a été rongé de toute cette attente, de toutes ces pensées. Je me suis cogné à la vie avec autant de zèle que pouvais contenir mon esprit. Et toutes ces choses que je n'ai pas supportées me remontent comme des filets de larmes sur le bord de mes yeux brûlants de peine et de désespoir. Tu sais que je t'ai attendue depuis si longtemps. Tu seras pour toujours à moi, oh oui mon amour, tu seras toujours à moi. Et mes yeux brûlants de peine et de désespoir ne pourront jamais témoigner du mal que j'ai enduré avant que tu sois là. Tu ne peux pas t'en souvenir, cela est en moi, ce sont les braises crépitantes qui s'étouffent lorsque les larmes se déversent sur les cendres tièdes. Tes yeux azur pansent les plaies que l'on se fabrique tout seul dans le noir. Je cicatrise avec impatience, car tu sais que je t'ai attendue depuis si longtemps...

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