mardi 10 juin 2014

I will never bother you.

 Je te sens, je t'ai là, profondément ancré sous mes cicatrices. Tu me dégueules, tu me souffres, je tremble un peu aussi. Occasion occulte d'une ultime évasion, paradis aux cachets, cachot au chaos, je t'en prie, libère-moi donc.

Tu es là, je suis où ? Tu t'en vas, je suis saoul, mais qu'attends-tu de moi ? Les lames parlent plus que les larmes et mes drames, éméché, la mèche est allumée, loin dans les soirées, même plus le temps de rêver.

Sang séché sur les plaies, je vis sans sécher mes larmes car elles roulent trop vite le long des joues, comme les bolides sur l'autoroute. Les temps qui passent, les jours de pluie, sous les tentures des cafés, les teintures à mon cœur n'ont plus le goût de rien.

Hématomes jaunis, le bitume à foison, sur le chemin du retour, la tête baissée le paysage défile net. Ce soir je donne l'alarme, je défie la lame, le long du rasoir j'effile mon âme. Les peines ne durent pas quand les nouveaux jours de nuit arrivent.

Univers personnel, l'artificiel dépend de la posologie.

lundi 9 juin 2014

Cachets.

Dans la nuit, au plus profond de la tiédeur du vent, quand le soleil s'en est allé bien loin, l'esprit fond, ne tient plus en place. Un sentiment de vide immense s'empare de la nuit, alors les dés sont jetés.
Je voudrais te dire de venir m'aider, de me comprendre ou juste de m'écouter, mais ce soir, tu n'es même pas là.
Je voudrais que tu me protèges de moi, de mes longues nuits sans sommeil, quand les  larmes me montent au bord de mes yeux fatigués.

Quand toutes ces étoiles brillent dans mon ciel rouge et si lointain, je me sens orphelin. Comme un gosse qu'on n'aurait pas écouté.
Comme un adulte qui aurait grandit bien trop vite, qui en aurait vu bien trop.

Car les chemins sont nombreux, et nos aventures aussi. A voyager de drame en drame, on apprend beaucoup. Mais cette quête purificatrice aurait dû se faire en douceur...

Et encore un fois, je m'endors, et puis je recommence.

Rien ne change jamais.

mercredi 4 juin 2014

C'est arrivé il y a des mois. Et je revis chaque seconde de ce face à face. Je ne vis plus depuis six mois déjà.
Cette nuit, les ondes radio s'agitent. Ils ont besoin de moi, je dois me rendre sur place. J’appréhende, mes mains tremblent un peu. Depuis l'incident, je ne conduis plus. C'est mon collègue qui tient le volant. Je ferme les yeux, je me concentre. Il faut que j'indique les consignes, qu'une fois sur place, nous soyons prêts.
Mentalement, je me prépare et me détruis à la fois. Ça en devient terrible.
Je me concentre sur le paysage qui défile. Quand la voiture s'arrête, mon sang se glace.

Il fait nuit, et la rue où nous sommes est mal éclairée. Il pleut très fort, la route est détrempée. Les gyrophares zèbrent les murs de leur bleu aveuglant. De nombreux témoins assistent, curieux, à la scène...