Battre des cils et laisser s’envoler les oiseaux quand le ciel se fait
bas. S’évader dans nos regards d’hiver, les yeux dans le vague, quand l’image
se mêle à ces termes que l’on ose souffler. Te revoir encore et ravaler les
mots comme les sanglots. Tenir des discours muets, laisser parler les visions
vides et les cernes rougeâtres sous les orbites.
Devenir une légende, une histoire à raconter. Une poignée de sable qui
file dans le vent. Devenir un instant heureux.
Être tout cela à la fois, tirer leçon des cicatrices de nos mémoires.
Ne me laisse pas. Ne me laisse pas manquer tout ça, ne me laisse pas arriver en
retard à tous ces infimes moments de joie.
Et dans le noir, je prendrai la route, bien que mes mains tremblent
encore un peu...