dimanche 22 août 2010

Fred et Sophie, l'Arrogant et la Fée.

Ce n'était pas sa faute si elle était loin de ses rêves.

Elle mit sa bague au doigt, signant par la même occasion le pacte de la décadence.
Sophie ne l'avait que trop bien ignoré des années durant, il n'y a que les fous pour s'unir ainsi.
Parce que l'amour fait mal, bien qu'on ne le voie pas au premier abord. Sophie devenait femme, chaque jour depuis son enfance, elle s'éloignait de tout et fit ainsi la promesse de grandir plus vite. Elle était mûre et délicieuse à souhait, leurs lèvres tremblaient lorsqu'ils s'embrassaient sous la neige. Tout semblait aller, mais les rêves que l'on fait s'écroulent comme passe la vie, fatalement. Ainsi, il ignorait que Sophie pleurait son enfance sacrifiée, régulièrement lorsqu'elle rentrait de l'université où ils s'étaient rencontrés.

Ce n'était pas sa faute si elle était loin du bonheur.

Flirtant avec la souffrance, Sophie saignait en-dedans. Les hématomes de son coeur devenaient bleus puis tournaient au jaune. Elle se rappelait toujours de ce voisin, qui avait répandu de l'essence dans tout le salon, puis, après avoir pris des somnifères, avait allumé des bougies. Il n'avait plus qu'à attendre que les bougies fondent et que les flammes se trouvent en bas pour que son corps vide et endormi se consume dans la chaleur de l'appartement.
Sophie y pensait souvent. Le jeu de la mort se complique quand il devient jeu de l'amour. Fred sentait maintenant qu'elle n'était pas bien à l'intérieur et il mit tout en oeuvre pour lui venir en aide. C'était peine perdue. Il finit par se mettre en colère quelques fois puis ne revint jamais plus. Sophie l'avait perdu pour une poignée de larmes mal contenues.

Ce n'était pas sa faute si elle était loin du monde.

Sophie avait jeté la bague par la fenêtre de leur appart. Un ami lui avait expliqué que l'amour, c'était comme de croquer une pomme et la laisser. Une fois qu'on avait commencé le jeu de l'amour, tout se mettait à flétrir. Mais quelques semaines plus tard, un gamin de l'immeuble sonna à sa porte. Il lui apporta la bague et désigna le prénom de la jeune femme qui était gravé à l'intérieur de l'anneau.

Ce n'était pas sa faute si elle soufrait tant.
Ce n'était pas sa faute si tout s'en allait.
Tout s'en allait, ses rêves, ses sourires et même sa vie, qui fuyait le long de cette lame, un soir d'automne, entre feuilles mortes et vent glacé.

L'amour était sa tombe, l'amour était sa fatalité.

samedi 7 août 2010

La Nuit des Illuminés.

Entre fausses notes et faux pas, je cherche un témoin à la mascarade. Je tombe de la gouttière, m'accroche aux barreaux, délicieuse escapade nocturne qui me consume, chaque nuit un peu plus fort, chaque nuit près de la mort.
Comédie tragique de notre histoire, je cherche encore ce paradoxe qui m'a tout dérobé.
Entente avec le diable, petit deal entre amis, il n'y a plus que lui et moi, épaule contre épaule, tandis que chaque étoile joue un tour à tant de regards vidés.
Entre chiens et loups, s'entretuent les volontés, toutes asservies par un millier de désirs hurlants. De tout là-haut, je t'aperçois, au bord de la fenêtre, fantôme de ma nuit.
Lumière divine contre ombre malicieuse, chaque mélodie enivrante s'estompe dans ma mémoire, tout passe tout casse, désaccord et mésentente, deux tons au-dessous du reste.
Loin des futilités, chute cent fois sans faille, rien ne pourra plus arrêter la chute qui nous lie. Certains se jettent du haut de la falaise, dans la vie ou dans la tête, certains se jettent du haut du malaise...
Tragédie comique de notre histoire, une harmonie de plus, extinction des âmes.
Entente avec les anges, l'esprit consolé par les douces ailes tièdes des anges endormis. On profite, un saut depuis le haut du paradis, un saut et on s'enfuit.