lundi 22 novembre 2010

On l'ouvre, on la ferme, on l'oublie

La plaie.

On l'ouvre un soir d'excès de colère, on l'ouvre vivement d'une taillade au couteau et puis on la laisse cracher. Elle crache la douleur, la peine contenue dans ce sang noir et corrompu. On la referme alors. Ce n'est pas nous, c'est le corps, inconscient et machinal, c'est le corps qui cicatrise et tente de garder le mal à l'intérieur, qui tire un trait sur les évènement vécus, qui hurle "tabula rasa".
On l'oublie enfin. C'est la vie, on avance, on recule, peu importe, les anciennes plaies, au même titre que les hématomes évanouis, s'oublient. On ne s'en souvient que par cette trace laissée à jamais sur notre corps qui nous est étranger, notre mécanique organique qui nous pousse à survivre. Cette horrible cicatrice est la reine, pour toujours.

Je l'ai ouverte, je l'ai fermée, jamais je ne l'ai oubliée.

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