jeudi 22 décembre 2011

Déviance.

L'amour et la mort se querellent depuis des années. Un moment précis il a fallu, sans prendre le temps d'y réfléchir, ne faisant appel qu'à notre instinct choisir l'un de ces deux protagonistes. Tu as choisis l'amour et moi la mort. Aujourd'hui il est évident que j'ai gagné car même si je suis mort, tu ne peux rien faire de l'amour si tu es seul.
La mort l'emporte toujours.
La mort l'emporte.

mercredi 14 décembre 2011

Le Poison

Un sublime poison épais et terne coulait le long de sa manche. Il ne lui restait plus qu'à attendre. Les lavabos blancs crachaient leur eau en un sinistre orchestre qui avait la force de briser net la plus forte des émotions. La porte n'était pas très loin, mais tout devenait subitement flou et incompréhensible. La silhouette en noir disparut un moment ou un autre dans le chaos de ce dernier spectacle.
Le robinet avait asse coulé pour remplir le lavabo à ras bord. Il y plongea sa tête pour reprendre ses esprits. L'eau s'en allait doucement et devint teintée de rouge, un rouge humain. Nous ignorions tout de cela à cet instant précis. C'était peut-être ses peurs enfouies, ou ces écorchures au fond du cœur qui ont fini par créer un trou béant qui l'avaient poussé là. Personne ne jugeait. Son identité, il s'en fichait bien, elle était partie pour de bon, et puis c'était déjà trop tard pour la regretter. Les veines à fleur de peau, qui tapaient comme pour sortir d'un corps trop ravagé, trop courbé, étaient cachées sous ses longues manches qui tombaient jusqu'aux doigts.
De l'autre côté, je poussais d'un vif coup de pied la porte blanche, tes mains contre mon dos, face à face ultime, et entrais dans les toilettes. Nous étions là tous les deux, je priais pour que tes lèvres restent soudées aux miennes à jamais, tandis qu'à terre, un homme aux yeux retournés était allongé, les bras étendus sur les carreaux.
On eut dit un oiseau blessé se débattant pour échapper à un agresseur invisible. L'homme se tordait et hurlait des choses incompréhensibles et fut pris de spasmes.
Il lâcha un petit flacon de verre d'où se déversait un liquide visqueux.
Il avait goûté au poison.

lundi 12 décembre 2011

Le Lit.

Te regarder t'allonger dans le lit. Les draps froissés dans le noir, le souffle haletant. M'en aller sans que tu me retrouves, les yeux fermés qui attendent un simple signe. Le bruit de la porte, les pas sur le tapis. La colère jusqu'au bout des doigts, les dents serrées. Te regarder partir, et ne pas dire un mot.
Se prélasser et attendre. Les plaies virent au jaune puis disparaissent. Te voir revenir, ne pas dire un mot. Percer ton visage du regard foudroyant. Les yeux noirs. La peau fatiguée, les cernes pérennes sous les orbites. Te regarder du mieux qu'il est possible, te voir t'asseoir sur le rebord et attendre.
Le ciel devient rouge, l'air est si froid.
Le bruit d'un battement de cœur. Une mélodie dans la tête et rien d'autre.
Et surtout, ne pas dire un mot.

vendredi 9 décembre 2011

Le Saphir

La bougie s'est éteinte dans la chambre livide où était allongé le petit corps froid. Sur le rebord de la fenêtre, la neige s'accumulait. L'horizon était saphir et des petits éclats brillaient très fort. La fumée montait au plafond, tandis que la main de la jeune femme tombait lentement hors du lit. Les lèvres bleue, elle fit trembler ses derniers mots jusqu'au bout, jusqu'à la toute fin. Ce jour-là, ce fut le soleil qui découvrit le pâle cadavre de ce qui aurait dû être une femme, le sourire aux lèvres.

mercredi 7 décembre 2011

Le Chant du Chamane (Extrait I)

La chambre de Jane était dotée d'une petite fenêtre aux stores cassés et coincés à moitié fermés. En regardant par la vitre, la vue donnait sur une grande route de macadam qui se faisait dévorer par une pinède dense à travers laquelle la lune venait s'engouffrer. Dans la pièce, il y avait un petit frigo en panne et des cafards. Sur une table en plastique se trouvait la télévision que Jane s'empressa d'allumer. A son grand regret, il n'y avait que trois chaînes disponibles, mais que l'on voyait par intermittence et des grésillements incessants sortaient du poste de télévision. La jeune femme finit par l'éteindre, fuma une dernière cigarette puis alla s'asseoir au bord du lit.
Dans la chambre noire, elle passait le couteau sur la flamme. Le métal devint brûlant, la nuit elle, resta glaciale et majestueuse. Le ciel était la robe d'une de ces dames dont on fait la cour du bas d'un hôtel, le ciel se penchait hautainement, se redressait et ignora. Ce soir, le miroir était brisé, le serpent glissant sur les morceaux de verre, au travers de la pièce, attendait le moment propice. Le venin est rare mais puissant.
La froide lumière de la matinée avait tiré Jane de son profond sommeil. Les entailles nocturnes qui vivaient sur ses bras ne lui faisaient pas mal, le sang avait séché pendant la nuit. Elle s'en moquait. Ce n'était ni un exemple, ni un sujet de honte, alors la fugitive ne s'en cachait pas, bien qu'elle évite d'en parler, comme pour tout le reste. S'il fallut qu'elle cache quelque chose, ce fut bien son entière existence.
Les interstices laissaient la lueur extérieure pénétrer maladroitement dans la chambre livide. Dans la pièce voisine, on entendait la porte claquer à tout moment, il y eut des cris, comme une terrible tempête qui s'abattait sur un désert de cendres, tout volait en éclat, tout partait en sanglots. Dans un motel bon marché perdu sur les routes d'un immense pays, Jane crut comprendre que l'amour était mort. Le lit restera défait. Quand sa montre indiquait plus ou moins huit heures, la jeune femme alluma une cigarette avec une allumette. A peine entamée, elle la laissa se calciner sur la table de sa chambre tandis qu'elle prit sa douche. L'eau brûlante qui coulait sur sa peau ne la réchauffa pas. Elle avait froid à l'intérieur, d'un froid qui ne changerait pas. C'était un peu comme si tout son corps se crispait au contact d'un coffre de métal glacial qui contiendrait son âme écorchée, laissant le givre se craqueler à chacun de ses battements de cœur. Elle n'en pouvait rien, ce froid était inscrit en elle, c'était les mots contenus, la haine étouffée des sombres jours, un grand livre des rancunes, fait de chair et de sang, dans lequel on aurait écrit toutes les douleurs, mille remord et cent fois plus de souffrances. Jane sentait qu'à chaque lettre de ce funeste ouvrage, le sang se déversait et la maintenait éveillée, la forçant à assister au terrible spectacle. Une sorte d'opéra dont la salle était entièrement vide. Sur la scène, immense, une jeune actrice en larme se tordait de douleur. Ses vêtements étaient déchirés et souillés de son sang. On eut dit un animal mortellement touché, qui se débattait comme si la mort personnifiée la tenait fermement.
La cigarette sur la table avait laissé des marques noires. Le vernis sur le bois bon marché du meuble avait craqué à cause de la chaleur et une odeur nauséabonde s'était répandue. Trente kilomètres plus loin, une voiture lancée à pleine vitesse sortit de la route, non pas à cause d'une météo délicate, mais parce que son chauffeur était ivre et probablement sous les effets de diverses drogues. Le véhicule fut stoppé net par une arbre des plus solides, enraciné aux abords de la route qu'emprunta le jeune fêlé. La scène était confuse, la fumée s'échappait du moteur et se dispersa autour du lieu de la collision. La portière du chauffeur s'ouvrit et une main, molle et inerte en sorti, puis resta suspendue, le bras posé sur le siège avant. La terre sèche et poussiéreuse venait se déposer sur le capot froissé de ce qui était ne magnifique voiture. Lorsque Rob reprit ses esprits, il serra d'une main un étrange bracelet fait d'os. Il se releva en titubant, balbutia et visiblement, il ne comprit point l'ampleur du désastre.

dimanche 13 novembre 2011

...

Parfois les sentiers sont battus
Parfois ce sont eux qui nous battent
Les chemins rarement pavés de belles fleurs
Mais ils sont toujours semés d'embûches
Certains préfèrent tracer leur propre chemin
D'autres préfèrent ne pas connaître leur destin
Ceux-là ont tout de même un point commun
Tous les deux arriveront à la fin
Qu'on y aille en rampant ou en F1
Ce qui compte ce n'est pas d'arriver le premier
Mais c'est

Apprendre de nos expérience
Déçu ou pas, toujours se dire qu'on avance
Ne regarde pas en arrière, vers l'enfance
Qui est déjà devenu adolescence
Tire profit des conséquences
Je te jure que ça assure quand on y repense

Le Poème de Jane

Précieuse comme un astre éternel
Elle déploie ses bras, immenses et blancs
Une adulte à l'âme d'un jeune enfant
Voulut un jour se mêler au ciel

Entre ses doigts, la divine odeur
Âpre et fort comme le vin de la mort
La coupe aux lèvres, qu'on partage à tort
L'ombre de sa bouche tremble de terreur

Elle s'agite, rampe sur ses rêves éteints
Fixant le serpent au sang glacé
Cherchant de son être une vie volée
Malgré tant de souvenirs défunts

Si près des portes de la perception
Intrépide, elle ne lâche jamais prise
Jouant malicieusement de l'emprise
Innommable, une mauvaise illusion

Quand sans se retourner elle s'en va
Plongée, pâle et froide dans son délire
Qu'à travers son âme nue on peut la lire
Le soir venu, plus rien n'est là

Charmante demoiselle au désir
Voluptueuse, vêtue de son aura
D'azur, d'outremer ou de bleu roi
Mille larmes brillent quand je la vois périr.

dimanche 16 octobre 2011

La Voie Ferrée

Les semelles de ses chaussures étaient devenues bouillantes au contact de l'asphalte de cette interminable route sillonnant l'état de haut en bas pour se jeter dans l'Arizona de sa jeunesse. A peine elle avait posé le pied à terre, que les premières vapeurs brûlantes atteignirent son visage. Le soleil était rougeoyant de l'autre côté de la plaine, et alors qu'elle avançait, un vent se leva comme pour imposer une divine autorité. Il se mit à trembler et vibrer sans répit, avec autant d'entrain que des chevaux sauvages lancés au galop. On aurait dit que le vent lui murmurait quelque chose.

Les quelques cactus qui avaient poussé dans les alentours servaient de perchoir pour les oiseaux qui ne manquaient pas d'observer l'avancement de la jeune femme. Il aurait suffit de deux, trois, ou peut-être même quatre jours pour qu'elle périsse.

Au fil de son parcours, elle laissait s'en aller derrière elle un filet de poussière et de sable dans un ballet tout à fait hallucinant. Sa longue marche sous le poids de l'immense soleil la conduisit vers une ancienne voie ferrée totalement délabrée. Il n'était pas rare d'y trouver des squelettes d'animaux qui avaient succombé à ce périple infernal au travers des kilomètres de sables chaud.

Lorsque la nuit se mit à tomber, la jeune femme se réfugia dans les vestiges d'un wagon marchand abandonné qui avait l'avantage non négligeable de la protéger du vent. Alors qu'elle venait d'allumer son feu, elle aperçut un majestueux serpent qui profitait de l'obscurité pour rester caché. La lumière et le crépitement des braises le mirent en situation d'alerte, et il se dressa voluptueusement pour devenir un prédateur intimidant....

jeudi 13 octobre 2011

La Quête

La mort de son père la presse.
Dans la chambre noire, elle passe le couteau sur la flamme. Le métal est brûlant, la nuit elle, est glaciale et majestueuse. Le ciel est la robe d'une de ces dames dont on fait la cour du bas d'un hôtel, le ciel se penche hautainement se redresse et ignore. Ce soir, le miroir est brisé, le serpent glisse sur les morceaux de verre, au travers de la pièce, attend le moment propice. Le venin est rare mais puissant.

Sa pâle victime sort de la pièce, depuis la mort de son père, depuis la mort, elle s'en va. Ses bas déchirés, les tâches sur sa jupe, elle se fiche de tout, essaie de reprendre son souffle vain.

Le lit restera défait. Et dans l'élan d'une nuit froide et comateuse, elle s'en va, sans se retourner. Elle abandonne l'image de sa mère au seuil de la porte.
Elle s'enfuit.

Le serpent avance sur les carreaux blancs du sol de la chambre, traçant des grandes vagues dans la poussière et les débris de vitre. Le venin s'est répandu, à sa guise. Et donc, à travers la nuit froide d'une maison abandonnée, une fille en mal d'identité prend la direction que l'on sait: l'Arizona.

Et déjà, alors qu'elle contemple sa froide candeur dans l'éclat de miroir qu'elle gardait dans son sac, elle aperçoit juste derrière son dos, l'aube du prochain jour, et une terrible Cadillac...

samedi 8 octobre 2011

So Cold.

Derrière les collines froides remuent une fois encore les corps raidis, et les milliers de bouchent demandant pitié. Lorsque le givre se dépose sur ces yeux grands ouverts, les cris deviennent silences, les larmes deviennent glace.

Il fait froid.

La terre est craquelée, l'herbe ne se plie pas sous le vent. Le pâle destin de ce pauvre monde est balayé sous les rafales, tandis que de l'autre côté, un homme sans lendemain les juge et crache sur leur insignifiante vie.

vendredi 7 octobre 2011

New York, New York, you made me live, you'll make me die.

jeudi 22 septembre 2011

Proposition décadente.

C'est entre temps, entre nous que le courant passe, entre toi, entre moi que tout passe et tout casse. Hématomes sur la peau, du bleu et puis du rouge, je suis un artiste, j'aime te repeindre de mes couleurs, quand tes plaies gonflent et prennent cette teinte violacée... Je t'aime je te souffre tu me baises je t'humilie.

Défoncé à tes vapeurs je te traque du regard chaque fois que tu quittes l'endroit. Je te tiens, tu me retiens, je te serre tu me gifles, la cadence est donnée reste à voir qui aura le plus de souffle.

mercredi 21 septembre 2011

Le Chamane

Par-delà les océans, loin au-dessus du brouillard et des ombres d'inconnus, elle survole, elle parcourt le temps et les espaces à la manière d'un bouffon itinérant.
Sans même se rendre compte, elle suffoque, elle se fige. Désert froid, banquise brûlante, peu lui importe, tant que c'est sur sa route, c'est le bon choix.
L'aigle qui la suivait du regard s'est désorienté, la prédateur devient proie, la pupille se dilate lentement, mais sereinement.

Le bal est ouvert, à la pluie tombante, quelques gouttes, des hurlements profonds au abords de l'autoroute. Qui pouvait bien s'en rendre compte ? Sa robe déchirée avait tant vécu, tant à vivre. Sa jeune propriétaire voulait vivre vite, alors sans plus attendre, elle s'embarqua dans l'une de ses cadillacs qui s'arrêtent sur la chaussée pour emmener avec elle les jeunes femmes vers des rêves lointains.

Sans se douter de rien, sans l'ombre d'un frisson, elle mourait à l'intérieur. Une fleur pousse dans le sable, la roche contient ses légendes. Le cuir du siège arrière lui laissait le dessous des cuisses rouge. A ce moment précis, elle avait l'impression de se faire littéralement dévorer.

Dans le proche canyon rougeoyant, l'amour s'en allait avec le soleil, tandis que le chamane parlait aux vautours là-bas, au loin. Il était aveugle depuis si longtemps maintenant. Jeune corps en danger cherche rêve d'occasion. Illusion et malice, l'être paraît blafard, les passions s'enhardissent, le sexe est violent.

Elle hurle.

Un jeune homme aux lunettes teintées de violet, le haut du corps complètement nu sous l'orage, gravait à même sa peau des symboles anciens. Le sang sur son torse se mêlait à l'eau divine et le tout fut reçu par les mille bouches de la terre mourante.

Elle avait mal à la tête, les muscles flasques, la vision trouble, mais avait encore du mal à ne plus y croire. Ses dessous avaient disparus dans la nuit de l'Arizona, avec son argent et sa mémoire...

mardi 30 août 2011

Avec des si...

Si je devais choisir entre l'honneur et richesse, je prendrais l'honneur, car même s'il ne fait pas de toi un homme plus heureux, l'honneur te fait traverser les siècles.

Si je devais choisir entre la rage et brutalité, je choisirais la rage, car même si tu n'es pas fort, elle te donne la volonté d'aller jusqu'au bout.

Si je devais choisir entre amitié et amour, je prendrais l'amour, car même s'il peut t'écorcher, il est solide et durable, là où l'amitié peut se briser au moindre choc.

Si je devais choisir entre un crayon et plume, je prendrai le crayon, car rien n'est définitif.

Je devais choisir entre toi et moi, ça ne fait pas de doute, je te choisirais.

mardi 16 août 2011

Darling

In the darkest days, I feel you deeply over me, watching me.
The lights fade away, the rain is still chanting. The fresh air of the night is giving me shivers.
And then, I know there's something more than this, there something greater than all of this. My very own way to the stars, my only connexion left.
My darling.

vendredi 12 août 2011

De l'Abrasif sur nos Contours III

L'alcool ronge, les tissus se flétrissent, les rides sous les yeux se sont creusées et creusées encore. Les larges entailles aux bras restent çà et là comme pour remémorer à vie une douleur évanouie. Nos plus belles cicatrices sont nos meilleures archives et là où un livre ne saurait trouver les mots, les plaies anciennes ont beaucoup à dire, témoignent le chaos et l'absurde violence qui se sont emparés de nous.

Quand soudain la peine remonte sous la plaie, les lames effleurent à nouveau la peau. Tout se joue si subtilement, tout bascule, c'est si vicieux, à ni rien comprendre.
Et juste là, les yeux ouverts, sans même ressentir aucune douleur, ton corps t’abandonne, un mauvais trip aux mille délices t'as joué un tour de plus.
Et tu garde en toi la certitude que tout cela va se répéter, inlassablement...

lundi 8 août 2011

Insane Child.

The whole world is burning, but, my darling, we're still together. Maybe you don't give a toss about all of this, when I smile, when I cry, you keep playing with the devil. Passers-by were watching you as you walked there with the bruises on your arms, innocent as little girl, but hey, you have so much dirty thoughts.
The ashes in our lungs make breathing difficult and we don't really care, because tonight we'll stop playing.
You're not a child any more, I'm not a sweet prince any more. We're just two souls high on life, living for destruction. I know I'm insane, I'll be even worse next time we meet.
You threw me to the ground, I don't even bleed. I don't even think. I'm frozen, my heart beats from time to time.
We won't end this story right now.
There is something left to do.

vendredi 1 juillet 2011

Départ I

C'est pas tes joues creusées et ton sourire d'arraché qui feront que ton visage a changé...

vendredi 24 juin 2011

D'un côté, de l'autre.

La vie reprend ici et là, à cent à l'heure, entre deux comprimés de Xanax. Entre deux boîtes, entre toi et moi. Et tout ça me fait penser que demain j'en serai fatigué, fatiguer de flirter avec la limite. Ça brûle et ça tire, dans les yeux et sous la peau, tu sais ma belle, des fois j'y pense encore.
J'y pense comme ça fort, les yeux dans le vague, les dents serrées. Les jointures de mes mains se cicatrisent pendant qu'en douce je déconnecte mon esprit, ma pensée, que je regarde juste au-dessus de moi pour constater qu'il n'y a personne.
Baise-moi, claque-moi, qu'attends-tu ? Quel du ciel viennent les bombes ?

jeudi 9 juin 2011

Incendie

Lettre incendiaire, on met le feu aux poudres en attendant la foudre.
Des lettres et des mots, des idées qui s'embrasent, qui embrassent les flammes et se répandent.
Des futilités qui se calcinent, tranquillement se répand l'odeur du salpêtre...

mardi 24 mai 2011

Homicide.

Des formes, des cicatrices, des grands airs de rien. Corps nu, le clou sous la peau, il marchait tout droit, avançait à corps perdu. L'empire de ses rêves n'était qu'un tas de cendres encore tiède, et les hématomes de la vie lui colorait son petit cœur ridé. Il était devenu quelqu'un, mais il avait perdu la prétention de vouloir exister. La coupe aux lèvres, il n'était pas un enfant de cœur. Il ouvrait ses bras à tous les dangers, se réveillait là, au hasard, l'aiguille et le sang pour quelques heures de frissons.

Le ciel pleurait parfois avec lui, mais ne le prenait pas. Enfant naturel d'un couple maudit, comme le dit la chanson, ce fils de pute se battait chaque jour pour recoudre et fermer les plaies infligées malgré tout, mais était arrivé le temps de la reddition. Son tout et sa moitié s'en était déjà allée. Parfois, il cherchait une femme au gré des rues, le famous blue raincoat déchiré à l'épaule. Lui aussi aspirait à aller vivre loin, loin de tout, au fond du désert. Sans l'ombre d'un doute, son âme le quitte en douce, ce n'était plus le même, corps sans âme rempli de poison mais, comme d'habitude, il répétait: "non mon Ange, ce n'est pas ma faute."

Il offrait au monde entier la beauté par le chaos, les rires dans la tête et sa chair inanimée. Il planait, aux premières lumières matinales, lorsque les corps ravagés des autres se reconstruisaient. Ses poumons étaient deux grands cendriers qui jamais ne se vidaient. Il n'avait pas le temps de souffler, juste le temps pour se détruire. Le plus beau des homicides. Homicide volontaire, un don au ciel.

lundi 23 mai 2011

Le Condamné.

Une braise mourante sur la peau d'un condamné pousse à sortir un cri, tel une tempête surnaturelle, que nul poumon ne pourrait souffle. La plaie sur son bras s'élargit et se vide du liquide malsain et d'un peu de vice, de la terreur en lui qui l'a guidé à la faute, comme l'homme aux yeux bandés que l'on pousse au précipice. Sans demander pardon ni vouloir se repentir, il mène son corps à travers la dernière nuit, et au seuil de la mort, espère ne pas souffrir.

Le Soir où...

Je n'ai pas d'alibi, c'est vrai, ce soir je suis parti.
Je suis bien parti pour changer, ce soir, j'en suis désolé.
Je suis parti pour une danse, ce soir, j'entame ma décadence.
Je suis fini en tout cas, ce soir, je ne suis plus moi.
Je marche sur le bord d'un verre, ce soir, je m'y perds.
Je tente d'éviter les questions, ce soir, faut dire, je fais le con.

vendredi 20 mai 2011

Le Boulevard I

Il pleut à chaudes larmes sur le boulevard des gens qui s'ennuient,
ou qui ne savent plus c'que c'est la vie...

jeudi 19 mai 2011

"...le point commun c'est qu'on n'est pas heureux."

Ne compte que la route, pour moi, ce soir je marche un peu, ou encore un peu plus, un peu trop j'en sais trop rien. Quelques pas offerts dans le noir, à marcher tête baissée, à ne parler de rien. Quelque part, j'arrive, on verra, c'est ça qu'est bien.
Il fait tellement noir cette nuit, qu'on dirait que le ciel a bu, les étoiles tombent les unes après les autres, à finir sur le pavé, comme un mauvais soir d'ivresse, me retourner la tête. Je t'avais laissé ces quelques mots, ces bouts de papier où j'ai versé ma haine, ne pense pas à moi comme ça, je t'en prie, déchire-les !
Toute seule, ton petit corps au fond d'un lit trop grand, trop grand pour être seul, tu t'attends au levé du jour, ta première clope et ton premier verre, et c'est parti pour un autre jour, un jour d'attente en plein hiver.
Je sais en vain qu'on n'est pas heureux, mais tu sais, tu vois moi j'y peux rien...

lundi 16 mai 2011

Chapitre 20 - Corps suicidé cherche renaissance.

A travers la pâle lumière de la cuisine, l'œil écarlate, il ouvre le réfrigérateur plus par principe que par besoin. Il regarde, s'y perd et puis le referme. Il sent un pincement dans son cœur, une petite brûlure de cigarette, mais il n'en parlera jamais.

Ça se voit, de temps en temps, ça refait surface. Il y a le sang, les larmes discrètes, et puis tous ces hématomes...

mardi 3 mai 2011

Pensées Aléatoire.

Où sont partis ces oiseaux noirs
Qui toujours se posaient dans les bars
Expliquez-moi messieurs, expliquez-moi
Pourquoi une fois de plus je vous crois

Au fond des plaines arides crache le chacal
La patte puissante griffe la viande puis l'avale
Hémoglobine à perte de vue, méprenez-vous, méprenez-vous
Nous sommes tous pareils, ce n'est pas fou

Toutes les plaies masquées sous les hématomes
Ne font pas se taire la colère sous le dôme
Ces messieurs vont en paix, faire la guerre
Pour profiter alors de quelques fleurs du désert

mercredi 30 mars 2011

Souvenirs Calcinés.

Ma Mémoire, c'est ma Patrie.

Je suis né pendant la Guerre du Golfe, juste avant l’invasion du Koweït par l’armée irakienne. Et aujourd’hui, les USA sont en Irak. On traque le barbu et on fait la guerre pour un motif à peine compréhensible. J'ai quelques jours à peine, et à la télé on annonce aux informations: 33 civils tués dans un bombardement, crash d'un hélicoptère, bilan 8 morts. Dans un hôpital de Genève, ma mère me trouve un nom: Denis. Bien plus loin, on cherche avec soin le nom de la prochaine opération militaire: Tempête du Désert. L'opération commence, j'ai six mois. Je suis né à des kilomètres des détonations des bombes, des rafales et des tirs de mortier. L'Opep est en colère, le baril est en feu. Drôle de décor pour un enfant.

Dans la rue, on a déjà oublié la chute du mur, et l'Allemagne de l'Est est un vague souvenir. Gorbatchev reçoit son prix Nobel de la paix et la neige tombe sur l'Europe. A cette époque, les choses ont peu de sens à mes jeunes yeux. Parfois, quand l'orage grondait, mon père me répétait: cache-toi bien et ne regarde pas.

Quelques années passent, je n'ai pas à me plaindre. Ma vie tangue entre Orange Mécanique et Pulp Fiction. L'alcool monte à la tête, très vite il faut trouver un moyen de se distinguer, se démarquer et on finit par perdre le contrôle. Années collège, entre joints et trous de mémoire, je me taille une petite route sinueuse. Je ne comprends plus rien. La science de l'autodestruction est un quotidien, mais il faut bien relever la tête, tôt ou tard. Ma mère pleurait en silence.

Mes amis sont tombés avant moi. Les dégâts irréversibles au travers de la peau, quelques erreurs de jeunesse. Au milieu du chaos danse une jeune fille aux allures de catin. Rejet de la société, déchet organique. L'ourlet de sa jupe se découd au fil des soirées. Elle est là, sans jamais avoir froid malgré l'absence du soleil, elle est là et chaque jour recule d'un pas incertain. Un soleil noir s'éteint. Les soirées se terminent de plus en plus tard, les amis sont de plus en plus rares, mais je vois une fois de plus, Genève, son image au fond de mes yeux, et je ne désire rien d'autre. La neige recouvre la ville, c'est la débâcle, incident et accident, l'éther ronge les corps, on s'est tous perdus dans la débauche et les trous noirs. J'ai dix-huit ans et autant de cicatrices. Après les cours, c'est la musique qui défoule, on passe de Vodka à Vittel. J'ai dix-neuf ans et le groupe se resserre. Certains partent d'ici pour rejoindre différentes capitales européennes. J'ai vingt ans et ma journée se termine, j'ai oublié le reste. Tout a changé avec le temps, on a volé ma mémoire. Il a fallu cinq ans de vie pour un paragraphe maudit. Au fond du bocal de formol, le cerveau se garde, mais les souvenirs s'effritent. La Tempête du Désert est passée il y a si longtemps.
Ma mémoire, c'est ma patrie.

lundi 14 mars 2011

Stalingrad

Ma Mémoire, c'est ma Patrie.

Au Nord de la Volga, les orgues de Staline chantaient sans relâche. Le moteur des avions allemands au-dessus de ma tête me gardait éveillé malgré tout. Je me souviens l'avoir vu, il était là, me visant de son fusil, je le vois qui ferme un œil, retenant son souffle. Je cours en zigzag pour me donner encore un espoir de survie dans ce bourbier. Je suis en enfant au milieu d'une guerre. Mes idées sont noires, mes poumons sont habitués à sentir l'odeur de la poudre et les fusillades font partie de mon quotidien. Guerre arrogante, guerre d'idées sales, je navigue au milieu sans jamais pouvoir le dire. Vladimir sort du bâtiment, fusil en main, et d'un coup de baïonnette, me sauve une nouvelle fois. Mon cœur s'emballe sans cesse, quand sans balles les hommes avancent. Je les vois brûler ma ville, ma patrie, en somme, ma mémoire.

PAV

Mon foie en a marre de tout cet alcool
Même si moi j'trouve ça cool
Faut que j'reste sobre pour l'école
C'est pas sérieux quand en classe j'décolle
Si tous les jours j'me retrouve d'équerre
C'est parce que les profs me vénèrent
Et qu'le jury nous fait la guerre
La seule valeur qu'il reste: le respect de mes frères !

mercredi 9 mars 2011

Intraveineuse

C'est moi. C'est mon monde, ma manière de penser, c'est mon trip, à moi, pour moi, seulement moi. Mon univers, avec mes envies, mes idées, par moi, pour moi. Des photos de moi, des cadeaux pour moi, à moi, avec mes couleurs préférées choisies par moi, dans ma bulle, dans mon monde à moi.
C'est moi.

mardi 8 mars 2011

Rien à dire.

Le regard plongé sur le foyer de la cigarette, je me demande encore à quoi tout cela a bien pu rimer. Les mains tremblantes qui tiennent ces quelques milligrammes de mort sentent la fumée et la peur.

A tout hasard je traverse la route, peut-être au vert, peut-être au rouge, mais qu'importe.

mercredi 2 mars 2011

Ma Mémoire, c'est ma Patrie.

Il a suffit d'une balle pour que la bataille éclate. Les hommes courraient vers l'extérieur, oubliant le froid de ma tendre URSS, tandis que les premier coups de l'artillerie allemande résonnaient sourdement dans ma ville. De l'autre côté de la route, il y a ma mère qui hurle mon nom: Yuri. Je marche sur le bord, en prenant soin d'éviter les flaques d'eau. Plus loin, je me baisse et regarde mon reflet dans une petite étendue boueuse. Les bombes qui pleuvent au-dessus de ma belle Stalingrad sifflent et dans le vacarme incessant des obus, mon reflet se brise, le sol tremble et tremble, il gronde et ne se repose plus.

Dans la rue, il y a l'odeur de la mort et de la guerre. Ca empeste la poudre, le sang et le métal encore chaud des douilles, les canons fumants et l'eau de pluie. Je dois trouver assez de nourriture pour ma mère et moi. Depuis quelques temps, la famine sévit et ma mère tient à peine debout. Quand le bruit des fusils devient trop proche, je me cache dans un coin, la tête plantée entre les genoux et l'interminable attente commence alors. C'est Andreï qui m'avait dit de faire ça, juste avant sa mobilisation pour le front. Cache-toi bien et ne regarde pas. Ne regarde jamais, disait-il.

Dès que je relève la tête, la rue semble déserte, mais il y a un homme à terre, inanimé. Je prends sa montre et un gourde de vodka, je sais que les soldats en sont fous. Quelques jours avant la bataille, maman et moi avions reçu un courrier d'Andreï. Il nous expliquait comment les conditions étaient rudes, à tel point que des soldats de son régiment buvaient l'alcool de l'infirmerie et de l'antigel filtré. Moi, je ne comprenais pas, mais maman semblait si triste.

Près de la Volga, il y a ce soldat qui tombe. A un bon kilomètre de là, Zikan, le sniper, compte ses victimes: ... 193, et 194. De toute la guerre, personne n'a réussi à mettre un visage, un semblant d'identité à cet homme. Je n'ai jamais vraiment su s'il s'agissait d'un véritable héros ou d'une simple légende issue des propagandes. J'ai dix ans et je vois les hommes de la Wehrmacht s'emparer de ma Stalingrad natale. La Volga est gelée, et la neige tombe, recouvrant tout le rouge répandu dans la ville. Ma mère craint la politique de la terre brulée. Au loin, il y a les Katiouchas qui crachent leur dernière roquettes dans un dernier râle. Nous montons dans un convoi bâché, et nous quittons pour de bon ce qu'il reste de Stalingrad: des gravats fumants et la mémoire d'un enfant. Ma mémoire.
Ma mémoire, c'est ma patrie.

mardi 15 février 2011

Les bras fatigués.

Mes doigts, qui ont tenu toutes ces cigarettes, ne peuvent même plus se tendre sans trembler du manque d’amour et du vice au fond de moi. Petit bout d’évasion, rêve à cent balles, séduisant mais mortellement dangereux.
A jouer avec le soleil de la sorte, on finit par s’en mordre les doigts, au creux de la tombe, six pieds sous terre et la tête dans les étoiles. Près de la cathédrale, une seringue vide raconte vingt ans de décadence tandis que le sida termine son travail chez les frères.
L’aiguille sous la peau distille son bien être éphémère au détour des toilettes publics. Et puis faut bien choisir une route, alors on prend la défonce. C’est un hobby très coûteux et donc, il me faut de l’argent facile. On vole, on pille, c’est le crédo du tox.
La politique de la terre brûlée est impossible à instaurer en nos êtres, car la flamme brûle déjà dans chacune de nos veines abîmée par le temps des rêves.
Alors pique et repique, l’abeille ne tue pas mais nous fait tant de mal derrière le grand rideau d’une scène de notre existence.

mercredi 9 février 2011

Dans la Marge.

Y'a plus que la haine pour aiguiser mes dents
Je l'ai expliqué à des tas de gens
Mais tu sais plus personne ne comprend
J'ai beau gueuler y'a personne qui m'entend
Gentiment mais sûrement la tristesse rend l'enfant violent
Encore pire qu'avant, un coup de plus qui partira dans le vent
Mais t'inquiète, tous les jours j'me donne à cent pour cent
C'est comme ça, j'dois y aller il est grand temps.

jeudi 27 janvier 2011

De ma Fenêtre

Je t'écris une lettre, du bord de ma fenêtre, et déjà tu sais ce que j'y vois en bas. D'abord y'a cette vieille femme, celle qui fait traverser les mômes, les cheveux comme une sorcière, tellement folle qu'elle est partie en guerre. Du bord de ma fenêtre, j'y vois, là contre le mur, la lumière verte de la pharmacie et j'entends des murmures, des p'tits bruits qui font "oh oui, oh oui". Ca c'est encore un coup du voisin d'en face, qui sait seulement tirer son coup avec des poufiasses. Et t'as ces dégueulasses, les cheveux filasses, qui vivent à deux, j'vous le dis c'est des hippies, gratteux comme pas d'autres, parce que bon les autres, oh non, n'en parlons pas...
Et puis aussi, y'a tous ces gamins, qui volent des bonbons dans le petit magasin. Ah et j'oubliais, un peu plus loin y'a le café, et ses increvables clients, qui viennent pour mater, quand la serveuse met son beau décolleté.

[...]
Je te raconte ça, j'te jure que c'est ça mes journées, tu sais quand je suis posé, juste une journée au bord de ma fenêtre !

Entre nos Voix

Y'en a eu plein des matins comme ça, ou t'étais même pas là
Des réveils pleins de peine en te disant hé réveille-toi
Ton corps perdu au fond du lit, la tête qui pense à un autre que moi
Tu sors enfin vivre ta vie, et je me dis t'inquiète, on s'reverra

Et tu sais, c'est entre nos voix qu'on étouffera notre histoire
Des journées entières, j'en ai fait tant, des chansons pour toi

Quatre Jours

Quatre jours de nuit à s'engourdir corps et âme
A plonger tête baissée dans les yeux d'une femme
Sans compter sur ce gouffre, où s'enfonce mon cœur
Je me brûle contre ta flamme et tu pleures
Comme pour éteindre en moi la luciole qui rêve
Un peu fort, un peu trop et qui crève


J'y vois rien, j'en sais rien, je m'en fous
J'y ai vu, dans tes yeux, c'était flou
Mais limpide à la fois, la débâcle
De nos corps, dans tes draps, un miracle
Et quatre jours de nuit, à maudire ton nom
Et quatre jours de nuit, à mourir pour de bon

mercredi 19 janvier 2011

"Tu me manques, je sais même plus combien
J'ai jamais su compter si loin."

mercredi 12 janvier 2011

Le Blues de l'Artiste.

Sur une mélodie de Jacques Brel - Ces Gens-là

C'était un mardi soir, lui qui rentrait chez lui, du vide plein la tête, dans ses rêves, que du noir.
Se prend un petit verre, lui qui est si sûr de lui, qui est si sûr de plaire.
Et puis qui s'déchire, seul, dans son putain d'apart', lui qu'est un gars à part.
Faut vous dire Monsieur, que ce gars-là Monsieur, que ce gars-là, oui, a le blues de l'artiste, et puis des larmes aux yeux...

Et puis y'a sa feuille, elle qui reste toute blanche, qui n'parle pas mais pense.
Celle qui lui fout l'cafard, et qui l'envenime, quand il la peint le soir.
Et puis qui le tue, sûr que c'est à petit feu, elle qui lui dit "tu", quand il a trop bu, mais il a presque pas bu, ou alors un peu, enfin je sais plus.
Faut vous dire Monsieur, que ce gars-là Monsieur, que ce gars-là, oui, a le blues de l'artiste, et puis des pinceaux tristes...

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