mercredi 23 avril 2014

Paysage

Sol asséché comme les yeux d'un vieux qui a trop vécu, les arbres se sont couchés après le passage d'un vent destructeur. Le ciel est indécis, les astres s'interrogent sur le désastre.

"Dites-moi, pourquoi ?"

C'est tout ce que voulait savoir ce brave homme, la pelle à la main, pensant être capable d'effacer les peines, de refaire les ruines, redessiner les rivières, tout ce qu'il souhaitait avoir, c'était une simple réponse.

Tout s'est arrêté ici, mais le calendrier défile, comme des fils de soie qui défient le vent. Chacun sa manière, on fait le deuil d'une vie de débris, on sent bien qu'il est inutile de recoller les morceaux. Les plaies au coeur sont profondes, à couper le souffle comme un coup au foie.

La vie a été anéantie, encore une fois, comme sous les bottes des militaires martelant les champs et les sentiers, de leur gauche-droite-gauche-droite monotone. Le hurlement du tonnerre fait moins peur que le chant des bombes.

Petit bout de texte anti-personnel, écrit avec la mine d'un stylo.

mercredi 16 avril 2014

Pesée

Le poids que fait un homme ne s'exprime pas en kilos, mais il est le résultat d'une équation complexe. Il s'agit de la qualité de ses rencontres, des liens qu'il aura tissé, jamais de son porte-monnaie. Il se pèse en amour, en haine, lorsque l'on voit ses vrais amis, ceux d'une vie qui est derrière lui. Ce n'est pas le poids de son corps, mais le poids de ses actes.