mardi 29 mai 2012

Ton Père

Petite, aime ton père comme il aime son pays, car cet amour est infini. Ne lui en veux pas de ne pas être ici, car s'il est absent ce jour, c'était pour remplir son devoir, comme doivent le faire certains pères. Le tiens est un héros, et peu importe ce que lui a dit ta mère, peu importe ce qu'il a enduré, il a bravé les peurs les plus terribles, il a vu ses amis tomber, mais il n'a jamais abandonné. Ne lui en veux pas d'avoir aimé autant qu'un Homme peut aimer, il s'est battu pour le bien de tous. Petite, des papas comme le tiens, il n'y en a pas des milliers, alors garde-le dans ton cœur et sois-en fière. Je sais bien que tu vas pleurer en me disant qu'il aura aimé son pays avant d'aimer sa famille, et tu auras peut-être raison, mais n'oublie pas combien il a honoré ses valeurs et comme il serait fier que tu le respecte pour ça. Alors la prochaine fois que tu iras le voir dans cet immense jardin de croix blanches, à ton tour de braver ces peurs, et malgré les larmes et ce que tu penseras, dépose-lui une fleur et honore-le devant ses compagnons d'armes, car il l'a amplement mérité.

jeudi 10 mai 2012

S'en aller

Ce n'était absolument pas dans son intérêt de tout abandonner, de capituler en silence. Elle a tout laissé derrière comme ça, sans jamais rien dire, elle s'en est allée très loin sur la route, seule, à se défoncer son petit cœur noueux et fané à grands coups d'hallucinogènes. Elle devait respirer, juste un peu, rien qu'un peu, un peu plus que pas du tout. Egarée sur ces étendues brûlantes et torturées, elle faisait le vide, laissait son âme s'échapper. C'est à cela qu'elle a toujours aspiré, le grand moment de tempête tout au fond de son être, une collision d'une rare violence, quelque chose qui l'arracherait à ce monde...

lundi 7 mai 2012

Entre tes Murs

Je me retrouve toujours par là, à regarder ton ombre chaque soir, ton ombre qui s'en va loin de moi. Un monde entier qui se déchire pour un rien, une feuille de papier. Alors tout seul sur la route, je m'imagine encore et encore les traits de ton visage, je dessine à l'imparfait ces lignes infinies. Les aiguilles se déplacent, sans trouver le Nord, elles avancent jusque dans la nuit. Le tic tac incessant de cette montre me rassure et me rend fou. Assis sur la banquette arrière du bus, je m'enfonce et glisse doucement le long du siège, tandis que mes yeux se ferment. Je trace mon chemin de vision en vision, courant vers des objectifs lointains, Tu ne m'as jamais dit que notre histoire n'était qu'une interminable poursuite, qu'au bout il n'y a que le vide, le vide dans nos corps, le vide dans nos âmes en détresse.