mercredi 27 janvier 2010

Ashtray

Vous ne m'aurez pas avec ces médicaments, ces pilules blanches, votre alcool et ce tabac. Mon esprit restera lucide à jamais et personne n'extirpera ce que j'ai à l'intérieur de moi. Ce qui coule dans mes veines et bien particulier, du sang au goût de fer, rempli d'amertume et de mélancolie. Voilà une saveur unique, c'est la mienne et personne ne le changera. Ce que j'ai dans le coeur, je l'emporte dans la tombe.
Définitivement.

lundi 25 janvier 2010

Assassinat.

Y'a-t-il quelque chose de plus beau, de plus puissant, que le sentiment d'espoir qui submerge une personne au moment de sa mort ? Cette lueur d'espoir qui brille au loin, qui donne à tout le monde un moment où l'autre l'illusion que l'on peut échapper à ce triste destin. As-tu pensé, mon Ange, à la victime au visage lacéré d'un tueur froid et livide, persuadée qu'existe un exutoire.
Que ressent l'assassin lorsqu'arrive le moment où, en ôtant la vie de sa victime de manière brutale, il brise tout espoir dans le cœur de l'autre ?
N'est-ce pas la une émotion ultime, plus forte, plus grandiose que tout le reste ? Le meurtre en deviendrait un geste à la beauté parfaite, une libération, un acte gratuit donnant accès à un plaisir plus que certain. Mon ange, ce n'est pas un mal, tout le monde meurt. Tôt ou tard, nous devons partir. Mon ange, voici notre sort à tous.

dimanche 24 janvier 2010

Peut-être...

...Et on se pose des questions, cherchant des réponses dans notre cœur. Est-ce que l'on s'aime ? Peut-être que oui, mon Ange. On croise nos regards éteints dans la froideur de la nuit, les mains moites d'insécurité et la tête qui penche ça et là au gré des mouvements. Est-ce que l'on s'aime ? Peut-être que non, mon Ange. Ici bas, tu sais, tout cela n'est qu'un pauvre et misérable jeu, mon Ange...

vendredi 22 janvier 2010

Hollow

J'adore quand tu m'apparais en transparence, le regard vidé de toute excellence. Cinq minutes à peine j'étais face à la fenêtre, en me demandant si je trouverai ton reflet et puis l'instant d'après, un cadavre de ciel, une opacité morbide à l'extérieur, et je franchis le cap.
A avancer sans savoir où aller, on finit toujours par se sentir un autre que soi.

jeudi 21 janvier 2010

Comédienne

Tu es née d'une pianiste
D'un marchand de couleurs
Enfant légitime, c'est toi le bonheur
Chemin tracé, suis ta piste

Rencontre au brouillard
Tu plantes dans mon cœur
Un pic de verre imprégné de ton odeur
Je ressors mon teint blafard

Tu seras comédienne
Au visage lisse
Sur la scène
D'où tu me souris

[...]

Tu es une comédienne
Au visage changeant
Dansant sur la scène
D'où tu m'as maudit

mercredi 20 janvier 2010

Extrait...

"Et il se tut aussi, parce qu’il pleurait...
« C’est là. Laisse-moi faire un pas tout seul. »
Et il s’assit parce qu’il avait peur."

mardi 19 janvier 2010

Champagne !

Un petit verre pour oublier le restant de ma vie.
En route pour la joie, un petit verre et demain, je commencerai à travailler sérieusement. J'y arriverai, j'en suis sûr, à me détacher. M'en aller, trouver les raisons, faire mon sac et fuir loin.
Fuir très loin de mon propre coeur.

dimanche 17 janvier 2010

Que reste-t-il à faire ?

Je n'aspire qu'à une seule chose: mourir au nom de mes amis. Il me faut de quoi me détacher de tout cela, m'élever et accomplir le maximum. J'attends de pied ferme ce moment où j'accomplirai la meilleure chose du monde, les aider. Faire de leur vie une oeuvre d'Art, et m'en aller pour toujours. Voilà, c'est à ça que je pense, mon ange, quand je ne peux pas m'endormir.
N'espère jamais faire de moi non plus un homme, et encore moins ton homme, faute de quoi mon ange, tu seras au désespoir quand je ne serai plus. Ne comprends-tu pas que j'attends l'instant qui me coupera de tout remord ? Il approche et je ne manquerai pas cette occasion. Un chemin brumeux vers la récompense suprême.
Tu vois, mon ange, tout est pourtant si simple...

samedi 16 janvier 2010

Avec ou sans attaches ?

La grande Séparation.
C'est un truc comme ça, la Réponse à mon attente la plus folle de ce monde.
Vouloir quelque chose de décent ici, c'est se montrer immoral et décalé.
Vouloir la folie, la défonce, l'illogique, l'illusoire ici, c'est se comporter comme tout le monde.
Cela pourrait être la Réponse négative à une question qui n'arrive plus jamais par hasard.
Et j'y pense encore.
J'y pense.

mardi 5 janvier 2010

Cette Nuit, J'ai Tué Mes Amis.

Je me suis réveillé avec un train au travers de la tête.
Tout a commencé quand j'étais à l'école. Je suis sorti de ma salle de cours, puis j'ai été aux toilettes avec un bon ami à moi. Saturé de mon orgueil et de ma colère intérieure, j'étais là dans ces toilettes minables pour étudiants hébétés, j'étais là à regarder mon ami qui urinait et j'ai sorti un couteau. Une belle lame brillante, comme une larme. Je me retrouve, dans les toilettes, avec mon ami que je viens d'égorger, et son corps tiède que je tiens entre mes bras, que je dépose doucement sur l'une des cuvettes. Et je ferme la porte, je me lave les mains et je m'en vais.
J'arrive dans cette cour, y'a un millier de jeunes gens clope à la main, aveugles, ils fument et racontent toutes sortes de choses inintéressantes. Au fond, près d'une poubelle, j'entrevois mêlés à la foule, mes amis. Les meilleurs, ils étaient tous là, à parler et m'attendre, pour faire un tour et boire un verre, comme souvent. Alors j'arrive vers eux, le visage toujours aussi neutre, je donne l'impression de n'avoir absolument aucun sentiments et aucun remords. Je m'approche de Ryan, le fixe dans les yeux et je presse ma lame contre son cœur. Il n'y a personne pour réagir, et pourtant je n'ai pas été discret. Je le tiens dans mes bras, sûr de moi, et je le dépose délicatement sur le sol. D'extérieur, je suis serein, extrêmement calme et réfléchi.
Je passe au suivant. Je fais le trajet jusque chez Rémi, et arrivé chez lui, je marche jusqu'à l'étage que je connais bien puis j'ouvre la porte qui mène à la chambre de Lionel. Il est là, couché dans son lit. Il avait fini les cours plus tôt ce jour-ci. Je sors de ma veste la même lame qui m'a été utile plus d'une fois maintenant. Lionel me regarde, il ne semble pas impressionné du tout. Il est tout à fait normal. J'enfonce ma lame contre son corps et je le fais saigner. Il meurt sous mes yeux, je garde mon sang froid. Comme si j'avais l'habitude.
Je retourne à l'école, où j'ai rendez-vous avec les autres.
Je vois Juliette et puis Rémi, ils sont là, je vais les tuer froidement mais ils son là à discuter. Alors je m'exécute. Je donne un coup très sec et sauvage à Juliette, qui ne résiste absolument pas. Encore une fois, je la tiens puis la dépose doucement aux pieds de Rémi qui n'a aucune réaction. C'est à son tour, il est là, j'ai ce couteau, serré dans mon poing, y'a le sang et les gens ils sont là à fumer leur pathétique cigarette, en attendant leur putain de cours. J'ai la haine de plus en plus fort j'ai la haine, je me sens dominant, tout bouillonne pèle-mêle à l'intérieur mais personne ne peut le voir, comme si je portais un grand masque de fer.
Et donc c'est à son tour, il me regarde, sourit, me parle comme d'habitude de choses et d'autres et moi je souris, je m'approche et la seconde d'après il n'est plus là, il ne reste que son corps inerte. Je le tiens fermement contre moi encerclé par la fumée de ces cigarette, entouré de tous ces connards qui ne représentent que de vulgaires ombres à mes yeux grands ouverts, écarquillés, et je fais gentiment glisser Rémi contre moi, jusqu'à ce qu'il soit complètement couché à terre. Je jette mon couteau et puis sans l'ombre d'une larme, sans soupçons d'un quelconque remord, je me soustrais à la foule et me dirige vers le chemin de fer tout proche. Là, arrivé au passage à niveau, je vois le soir dans le ciel, les étoiles se sont éveillées spécialement pour mon spectacle avenir. Le soleil donne à son monde des teintes vermillon, rouges et violettes, puis il s'en va péniblement derrière les cimes des montagnes.
Pendant ce temps, moi je suis assis en tailleur, en plein sur le passage à niveau, posé droitement sur les rails. Les barrières sont en train de descendre et lorsque je tourne ma tête vers la droite, je vois cette fille avec qui je suis sorti, je vois cette fille qui me dit:
- Non, ne fais pas ça, ce serait vraiment trop bête. Arrête, c'est dommage.
Et moi de répondre:
- Je sais parfaitement ce que je fais.
J'esquisse un sourire très affirmé, comme s'il s'agissait d'une mauvaise blague, d'un tour de magie ou seulement d'une pièce de théâtre, celle ou les acteurs ne meurent jamais vraiment.
Le train se fait entendre, je distingue ses phares qui arrivent très vite, et je rigole puis détourne ma tête vers la gauche. Le train est juste là, et contre l'autre barrière, je vois Emmanuelle. Elle est là, affolée à me dire:
- Non ne fais pas ça, viens !
Elle court, me tend son bras mais rien n'y fait. Et ce putain de train est bien là, il arrive, mon sourire se fane, je regarde Emmanuelle droit dans les yeux, l'air désolé et je sens contre mon arcade et le plat de ma joue l'avant du train, froid et solide. Je suis traîné sur une distance abominable.
Cette nuit, j'ai tué mes amis et je me suis tué.

lundi 4 janvier 2010

Something About D.

D. n'aimait pas les œufs au plat, l'odeur des légumes lors de la cuisson, le goût du wasabi et la couleur du ciel quand il était triste. Il jouait de la guitare tous les jours, en rentrant de l'école, quand il faisait déjà nuit dehors en hiver, il laissait glisser ses doigts pour en faire des arpèges mélancoliques, en été il s'amusait plutôt à reproduire des sons rock dans la moiteur de sa chambre. D. se sentait toujours mal sans la compagnie des autres. Il leur offrait une importance primordiale. D. n'avait pas de craintes en général, mis à part la solitude et sa propre hypersensibilité. Il disait toujours ne pas avoir ni morale, ni logique. Mais la vérité au fond des choses, c'était plus compliqué que cela.
D. avait grandi seul, jouait seul, et par la force des choses - ou quelque chose comme le destin - il s'était fait happé par le contact social. Il en avait besoin il éprouvait des manques cruels qui le rongeait. Ses amis étaient devenus ces propres centres d'intérêt, il lui fallait toujours plus. Quand il fut abandonné par une reine traîtresse, il se libéra de ses chaînes, il brisa tout ces liens qui l'avaient retenu toute sa vie. C'était encore mieux qu'un médicament. D. était nocturne. Il ne dormait presque pas, préférant écrire ou méditer. Au fil du temps, ses textes changeaient, ses espoirs changeaient. D. ne vivait plus du tout de la même manière et autant on disait de lui qu'il était un modèle pour les autres, autant on disait de lui qu'il était instable et plus que ça, incohérent.
Cela devenait presque gênant, mais D. voulait à tout prix ne plus avoir le contrôle des choses, vivre au-dessus de la flamme, en suspension, une épée de Damoclès toujours présente. D. passait parfois des nuits entière à s'imaginer mourir, tomber d'un toit, sauter contre un train, se faire le trip de sa vie, et il lui arrivait de prendre peur de lui-même. Il en arrivait à la conclusion, il fut un temps, que son corps et son esprit même étaient dissociés l'un de l'autre, son corps voulant le conduire à la mort, son esprit voulant s'en débarrasser d'une autre manière. D. se voyait mourir tous les soirs pendant deux ans. Deux ans passés à mourir toujours un peu plus fort, à s'ouvrir et se faire couler les bras en sang, à s'en mordre la chair, à s'en tailler les veines.
Avec un soupçon de colère et d'angoisse, toujours un peu violent car complètement désabusé, comme si quelqu'un avait volé son âme.
Pire que ça, quelqu'un est parti avec la moitié de son cœur qui battait encore...

Je Te Croise Enfin.

Il était assis sur ce grand canapé, un bandeau placé sur ses yeux, le nœud bien noué à l'arrière. Il se laissait faire, puisqu'il n'y avait pas d'alternative. Et dans l'éclat de la lune naissante, dans le reflet des millions d'étoiles, tout au fond de ce bleu nocturne qui tapisse le ciel, il s'effondra, un sourire arraché à ses lèvres.
Quand une main chaude se glissa contre sa joue, il se sentit comme un loup qui était dans la peau d'une brebis. Le piège se refermait et pourtant il ne tenta même pas de se débattre. Moi je crois que c'est parce que c'était un piège plus salvateur que destructeur et qu'au final il se sentait mieux, dans son piège à loup.
L'horloge indiquait trois heures du matin. Dans le noir du salon, les mains étrangères se plaquaient contre le haut de son corps encore chaud d'avoir trop ri et pleuré à la fois, et le contact semblait apaisant autant pour le loup que pour la brebis. Moi je crois qu'à ce moment là, il y avait une sorte de bulle protectrice autour de ces deux corps indécis.
Elle était là, belle parce que tendre, mystérieuse parce que dans le noir, instable et se laissant tomber, faisant correspondre ses lèvres à celle de celui qu'elle enlaçait maintenant et pour longtemps.
Bonheur.
A ce moment là dans le silence qui régnait dans la grande pièce vide et pleine à la fois, calme et vacillante, froide et trop chaude à la fois, je crois bien que ce petit moment de perfection que l'on a tous était arrivé. Et les deux corps allongés, collés l'un à l'autre ont réussi à traverser le temps et faire de cet instant de perfection un très long moment de torpeur et de jeu d'illusion. Comme un théâtre d'ombre chinoise où tout est beau et libertin. Tout va à veau-l'eau.
Moi je crois que ce corps effondré était le mien.

samedi 2 janvier 2010

Petit Sentier...

Un joli sentier qui mène tout droit dans le château d'un grand roi et de sa belle reine.
Je crois que même si ce chemine st très torturé, il n'y a plus d'embûches devant. Il nous reste plus qu'à marcher tout droit, droit vers le bonheur, car c'est à cela que nous décidons d'aspirer. On court et on ouvre grand les portes du château, on festoie jusqu'au matin et quand les étoiles s'endorment, on s'étend avec le sourire aux lèvres.
Moi ça me convient.
Juste une part de bonheur dans une drôle d'existence, dans une drôle de contexte, dans la drôle de vie d'un drôle de personnage décadent et chaotique.