dimanche 11 janvier 2015

Leitmotiv I

A l'aurore de nos vies, j'ai connu, j'ai vu de très près la mort, le suicide, la drogue et la déchirure. A fleur de peau, le coeur à nu, je n'ai appris qu'à me protéger du monde.
Quand on s'inflige la peine, qu'on souffre de l'absence d'un être qui est parti, ou qui n'est jamais venu, il ne reste aucune illusion pour tenir.

Le visage fatigué, le cœur qui n'en finit plus de se serrer, les nuits sont interminables et les cachets n'ont plus le goût de rien. Depuis trop longtemps, il n' y a que les larmes qui me montent aux yeux.
Le ciel pleure sa tristesse sur le paysage grise et délavé de ma ville. Il y fait sombre, encore et encore. L'eau sur la peau, la peau sur les os, j'ai froid et mes yeux se ferment.

Et Comptera Toujours...



Le ciel dégagé çà et là des montagnes, le divin autant que l’infini déchiré par les pics enneigés, tout annonce, tout dirige à une fin. Par-delà les rochers, de l’autre côté de ces étranges vérités, aux endroits où le noir épouse le rouge, le temps d’un soleil mourant, le chamane en transe ne danse qu’avec les loups.

Dans les rêves de pays qui n’existent pas et les idéaux qu’on ne cesse de s’inventer, le navire de mes envies tangue et s’échoue au bénéfice de ces quelques paradis empruntés.
De ces territoires insoumis et vierges, je ne garderai que le souffle tiède du repos de l’âme. Ne me regardez pas ainsi, vous qui, du haut de votre orgueil, ne vous penchez pour contempler ne serait-ce que l’ombre d’une démarche qu’on s’engage  à suivre en solitaire.

N’est beau que la beauté et ne manquera jamais à mes tableaux quelque couleur qu’il soit. Qu’importe les espoirs perdus et les aventures avortées de notre jeunesse, qu’importe les ivresses et nos soirs d’excès, seul notre chemin a d’importance. Et comptera toujours pour moi le feu que l’on met aux poudres, les mèches qui s’allument et se consument au fond des yeux des autres, les distances que l’on aura faites et ces regards que l’on porte sur les routes du passé…