lundi 29 septembre 2014

Une lettre à Toi.

J'écris toujours du fond d'un encrier, qui prend naissance au creux de mon cœur, qui se laisse couler le long des joues.
J'écris toujours du fond d'un cendrier, où j'y mêle de vieilles photos à ces quelques mégots calcinés. Je recharge les cartouches de mon stylo avec des larmes noires et salies, pour que mon écriture soit salée.
Je noircis ces pages à la pointe de mon âme, avec le bout de mon coeur et cette pointe de cynisme, un peu par crainte, un peu par honte, un peu pour trouver la justesse des mots, surtout pour cicatriser les plaies.
Ce soir je tremble un peu, le souffle court, je t'écris pour te prévenir que le Sheitan court toujours. Et Toi dans tout ça, que fais-Tu ? Un peu partout sans être pourtant nulle part, les vois-Tu qui s'agitent aux confins du monde que Tu détiens ? Ils prient, ils pleurent, ils rient, mais jamais rien ne vient. Où sont les réponses à nos questions, celles qui viennent réconforter les yeux humides ?

Et je rage et j'explose, je brûle chaque fois que Tu me traverse l'esprit. J'en ai marre de courir après des espoirs impossibles, à suivre des chemins que je trace seul. J'en ai marre des silences, des hivers éternels. J'en ai marre des désespoirs, des inévitables déceptions, de ton absence et de celle des autres. Alors tu me crois, quand je Te dis que je veux m'en aller ?

J'écris toujours du fond de mon passé, qui se rejoue en noir et blanc à chaque putain de minute. Celui qui hante mes jours, qui aveugle mes nuits, je n'en veux plus.
J'écris toujours du fond de mes pensées, lamentables souvenirs ternis et bafoués, par Ton absence et les incompréhensions, gamin à l'âme mutilée par tous ces "pourquoi" qui tuent toujours un peu plus, ces questions qu'on ignore et qu'on découvre trop tôt, le gamin d'autrefois se taille la route et les veines.

Allez, je Te salue, moi je me tire d'ici et de là-bas, je m'en vais naviguer un peu, entre les alcools et les cendres, entre nos rires éteints et nos yeux dépassés...

Aucun commentaire: