mardi 24 mai 2011

Homicide.

Des formes, des cicatrices, des grands airs de rien. Corps nu, le clou sous la peau, il marchait tout droit, avançait à corps perdu. L'empire de ses rêves n'était qu'un tas de cendres encore tiède, et les hématomes de la vie lui colorait son petit cœur ridé. Il était devenu quelqu'un, mais il avait perdu la prétention de vouloir exister. La coupe aux lèvres, il n'était pas un enfant de cœur. Il ouvrait ses bras à tous les dangers, se réveillait là, au hasard, l'aiguille et le sang pour quelques heures de frissons.

Le ciel pleurait parfois avec lui, mais ne le prenait pas. Enfant naturel d'un couple maudit, comme le dit la chanson, ce fils de pute se battait chaque jour pour recoudre et fermer les plaies infligées malgré tout, mais était arrivé le temps de la reddition. Son tout et sa moitié s'en était déjà allée. Parfois, il cherchait une femme au gré des rues, le famous blue raincoat déchiré à l'épaule. Lui aussi aspirait à aller vivre loin, loin de tout, au fond du désert. Sans l'ombre d'un doute, son âme le quitte en douce, ce n'était plus le même, corps sans âme rempli de poison mais, comme d'habitude, il répétait: "non mon Ange, ce n'est pas ma faute."

Il offrait au monde entier la beauté par le chaos, les rires dans la tête et sa chair inanimée. Il planait, aux premières lumières matinales, lorsque les corps ravagés des autres se reconstruisaient. Ses poumons étaient deux grands cendriers qui jamais ne se vidaient. Il n'avait pas le temps de souffler, juste le temps pour se détruire. Le plus beau des homicides. Homicide volontaire, un don au ciel.

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