mardi 26 août 2014

Je ne sais qui tu es.

Sueurs froides dans une nuit aux yeux ouverts, baisser les yeux au sol plutôt que de regarder son reflet dans le miroir, non merci. La chute libre est longue, c'est une course mortelle vers l'impalpable, vers ces cauchemars sans vie, dans un trou sans fond, entre chien et loup, le vent qui glisse entre les doigts, tout lâcher et ne plus espérer.

Je ne voulais pas de tout ça. Dans l'honneur et les larmes, je préfère la souffrance, le menton vers le ciel. Hématomes exhibitionnistes, le désespoir honnête n'éprouve ni peur ni honte du regard des autres. Je préfère silencieusement hisser le drapeau du deuil, plutôt que de soulever l’étendard de l'hypocrisie.

Le corps est tordu, les mains gelées vibrent et se joignent, hurlant dans la veine que cela s'arrête enfin, que la nuit tombe assez longtemps. Au détour d'une clope, attendre au pied des escaliers, les pensées plein la tête, les souvenirs profonds dans le coeur.
Et voir un ami pleurer.

Évoquer les temps, partager les détails les plus insignifiants, dans l'espoir de faire passer une émotion qui brûle, qui tire, tous les jours d'une putain de vie. Baisser les yeux sur soi-même, pour mieux reconnaître les torts. Ne pas s'en vouloir, se dire que souffrance rime avec conscience. Grandir, mûrir, tomber et tout recommencer. Se prendre une baffe. Toujours se relever, au gré des bars et des cafés, dans les complaintes et le cris, s’étouffer dans les alcools, quand l’éther nous ronge un peu plus.

Voilà bien la seule honte que je connaisse.

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