lundi 24 février 2014

1,8‰

Et les autres, je les emmerde. Petits bouts de phrase d'un homme en colère. Sans queue ni tête, mais avec un putain de coeur... Des paroles foutues en l'air, des mots jetés à tout-va, le poing solide qui vient se heurter sur la gueule d'ange du gamin qui n'avait jamais crié à l'aide. Son histoire est douloureuse, il ne s'agit pas de gêne ni de honte. C'est juste un enfant perdu, dont la bouche n'a jamais voulu émettre le moindre mot. Il fermait sa gueule cassée, battue, mais il n'en avait pas fait le choix. La bouche grand ouverte, à bouffer le béton, restait silencieuse. L'étranger de la cathédrâle a survécu. Il a grandi, il a peut-être changé, mais ses blessures, profondes dans le coeur, sont restées les mêmes. Plus personne ne l'a revu depuis. Il erre toujours, mais l'étranger s'en est allé pour un ailleurs qui pourrait peut-être le soulage un peu plus. Enfoiré de malade mental ! Tu vis la ville en pleine nuit, tu vis les campagnes sous la lune, à quoi bon ? Paroles en l'air, paroles en l'air... Tu sais à peine ce que tu veux ! Tes amis sont restés loin derrière, dans tes souvenirs. En vérité, tu n'en as jamais eu ! Et putain, tu la connais la solitude ? Pas celle de celui qui se trouve seul sur son île déserte, non. Celui de l'homme qui se sent seul dans la foule, dans le nombre, au milieu de la ville, entre ceux qu'il aime. C'est bien ça, la solitude: être ignoré de ceux qu'on aime, à s'en faire saigner, profond dans le coeur, très loin dans les veines. Sentir sous la peau l'arc-en-ciel des couleurs de nos hématomes...

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