lundi 24 février 2014

1,3‰

Je te rassure, nous n'y sommes pour rien. Ce n'est pas les anxiolytiques, ce n'est ni l'alcool ni les nuits blanches qui font de nous des êtres à part. Le corps et l'âme cherchent des exutoires à nos instants de prise de conscience, à l'existentialisme. Nos jours sont des nuits, nos nuits sont blanches, comme je l'ai déjà tant écrit, ça en devient lassant. Il n'y a ni destin, ni coïncidence, c'est tout simplement que nous sommes; c'est bien cela le problème. L'incendie de nos yeux a été noyé par nos larmes, ravagé par tout ces "pourquoi" et toutes les putain de questions qui coulent le long de nos joues. On n'y peut rien à toutes ces attentes inutiles, ces espoirs vaincus et déjà bien trop éteints, la peau froide et livide, sous la bannière de la lune mourante. Notre bateau prend le large sur une mer de cendres, sur un océan de soupirs cachés, sur ce monde de fautes enfouies, il n'y a plus de port, plus de matelots, nous tanguons sur le navire fantôme de notre prochaine déchirure. Au final, nous ne sommes que des holocaustes oubliés, dans les remous infinis de ces jours de nuit, de nos aventures qu'on ne peut avorter. Peu importe d'hurler, d'en pleurer, notre guerre, c'est nos vies, nous y sommes les terribles condamnés, voués à l'errance spirituelle. Et donc, je te rassure, il arrive parfois de croiser d'autres âmes chagrines. Celles-ci seront tes compagnons de route, si tristes, mais si belles à la fois... Alors, si toi aussi tu vis une si vaste désolation, je suis sûr que tu comprendras, ne serait-ce qu'un tout petit peu...

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