mercredi 25 novembre 2009

De l'Abrasif Sur Nos Contours II

Haine théorique, thérapie par la mort, la souffrance est un doux remède qui se dépose sur le cœur comme un baiser de déesse. Elle ronge nos tissus les plus enfouis, s'écoule dans notre corps par la chaleur de notre propre sang en ébullition. De l'acide à s'en brûler le coeur, souffrir et mieux vivre. Je ne sais pas vivre et je saute dans le vide.
Lâche-toi putain. Tu n'as aucune valeur, encaisse cette souffrance, rien n'est au-dessus, résiste, pousse ton âme vers l'avant, fais donc du rentre-dedans et agresse, blesse, vole et pille sans compte, sans pitié et surtout pas de quartier. Qu'est-ce que tu fais ici, à étudier ce que tu n'aimes pas, à aimer ce qui ne t'aime pas, à crier tes idéaux sans espoir, seul assis dans le noir, hurles encore un peu, toujours un peu plus fort et laisse-toi entrer dans cette douce torpeur.
Lève-toi après cette syncope. Où es-tu ? Tout va bien ? Le médecin arrive. Qu'est-ce qu'il s'est passé dans ta tête ? On t'aime.
Non. Menteurs, on aime que les anges et les innocent, mais ils sont bien trop rares et presque invisibles à vos yeux. Vos yeux sont des trous de bites remplis de merde qu'on vous force à ingurgiter. Quelles-sont vos valeurs ? Vous n'êtes pas ceux que vous pensiez être.
Vous n'aimez pas ce que vous aimez, vous aimez ce qu'on vous offre à aimer.
Le plastique, l'artificiel, le merveilleux et l'illusoire. Un souffle et la poussière s'en va. D'ailleurs ce soir, tu en as bien pris un peu, de cette jolie poussière blanchâtre.
Réveille-toi connard, tout le monde te regarde. Et toi, t'es là, assis par terre à regarder tout le monde comme le ferait un nouveau-né. Les yeux écarquillés, tu sembles ébahi, mais putain comme c'est déconcertant.
Rampe, rampe encore un peu, je voudrais te voir aller mal, souffrir encore plus que les autres, plus que moi, que le feu qui défigure mon coeur chaque jour. Partage avec moi, frère, cet acide qui fera de toi un homme comme moi. Tu ne respires même plus, c'est normal. Tes yeuxsont rouges, on te prend pour ce que tu n'es pas.
On te répète les mêmes choses sans interruption, à tout-va, t'es qu'un connard et je ne te tolère plus. Dégage, salaud.  Dégage, salaud, dégage.
Dégage.
Trois petits tours et puis s'en vont, une colonne de fumée, loin dans l'horizon, des mains qui finissent de se consummer après une longue nuit d'agonie, une souffrance en bouteille, que l'on verse et qui tâche, qui tâche de noir sur un fond blanc, une feuille dont l'écriture pleine de maux est paradoxalement si pure.
Tu en as assez fait, pars.

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