lundi 16 novembre 2009

Cynisme Et Paradis

Tandis que le crépuscule mourrait au-dessus des montagnes à l'horizon, il jouait de la guitare, avec toute l'émotion qui coulait encore dans ses veines frêles. Il semblait bien ridicule à l'extérieur, mais il était, à ce moment précis de son existence, magnifique à l'intérieur. Dans sa tête, il y avait toutes ces images sordides, ces torrents déchaînés, les marins dont le navire sombre doucement, calme et serein. Un naufrage programmé dans son esprit, et l'écume qui ronge ses rêves paradoxalement emplis de cynisme.
Il jouait.

C'était peut-être ça son but, c'était peut-être de jouer pour délivrer son âme, vomir ses blessures, cicatriser les plaies. Comme s'il allait lisser les rides à jamais gravées dans son cœur, il jouait son exutoire mélancolique.
Il faisait résonner de tristes mélodies qui s'en allaient dans le vent, en attendant l'heure de son départ.
Le crépuscule était mort depuis quelques minutes maintenant.
Un dernier soupir.

Aveuglés par les phares des voitures dont les pneus hurlaient et perçaient le silence du royaume des glaces, il chantait un hymne à la douleur. Rien ne pouvait le déranger, ni le vent, ni la nuit, ni l'autoroute proche, ni même le froid qui avait commencé à le dévorer.

Je crois que ce soir-là, un homme s'en est allé, le sourire aux lèvres.

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