Le brouillard et la pluie n’enlèvent rien à ton charme, pays que j’aime
tant, tant bien que tu as su faire ruisseler les larmes là où mon cœur est
fendu. La violence de ta bonté, la pauvreté de tes richesses et toutes tes
contradictions ont creusé des rides au fond de mon aveugle confiance.
Tu es beau de ton histoire, magnifique de par tes rêves. Nous avions tous
une belle utopie à nous raconter. Un de ces soirs où la lune tarde à se
coucher, ton visage s’est terni, ton sourire aiguisé comme une lame s’est
effacé, évaporé le temps des insouciants.
Tu t’es vu maintenant, dans le noir de tes rues, sous les détresses de ceux
qui se réfugient dans tes mensonges ? Et ne restent vierges ni tes filles
ni les casiers judiciaires de ta jeunesse perdue. Et parce que ton inégalité en
a révolté plus d’une – mes sœurs ne sont pas nées guerrières, pourtant elles
ont pris les armes lorsque justice s’en est allée – c’est tout ton système qu’ils
remettent en cause.
Réveille-toi, petit bout de beauté, mille visages dissimulent le mal qui se
fond. Nos nuits d’ivresse n’ont pas fini de te tenir éveillée, pour toujours et
à jamais, car tes enfants habiteront encore et encore tes rues et vivront tes
débauches festives.
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