jeudi 14 avril 2016

Les ivresses mourantes

Dans la foule, dans le nombre et dans l'anonyme, moi je l'ai vu fondre, le regard éteint sur sa cigarette. Le dépôt de whisky au fond de son verre voulais tout dire: il n'en pouvait plus. Au fil de ces soirées dans les bars, son sourire s'est trop usé et la lassitude remplace la timidité. A quoi bon faire semblant?
Les rires et la magie des rencontres, la voix perdue dans le bourdonnement des ivresses, tout son monde se flétrit. Ce soir, il oubliera son écharpe sur la banquette râpée du café. Mais il porte en cicatrice le souvenir de ces années fanée et désenchantées, l'image de sa dépression et le goût de cendres amères au fond du palais que donne cette impression d'avoir sacrifié des années toutes entières...

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