mardi 18 septembre 2012

Ce Chemin

Je ne sais pas ce qu'il s'est vraiment passé à ce moment là de notre vie. Partout où je regardais, je voyais tes yeux, et puis j'en suis devenu aveugle. Loin des sentiers, loin des gens, je ressens ce terrible sentiment. Celui qui nous perfore au moment de la chute, lorsque l'on vacille du haut de la falaise, ce frisson plein de larmes et d'adrénaline qui fait rage quand on n'a plus l'espoir. Je me souviens juste de ces chansons à la con, de ces feux allumés pour un rien, de tes rires, et surtout de notre silence. Tu le sais autant que moi, nous aurions pu y rester, nous aurions pu y croire. Je me souviens de mon souffle contre le carrelage froid, nos fortes respirations, le nombre d'étoiles au travers de tes fenêtres et surtout l'âpre parfum de la solitude à l'horizon, droit devant. Nos étendues de rien, le sable sur des kilomètres, ce sable gris et doux, mêlé de cendres et de terre. Il y a là l'aventure périlleuse et inutile d'une vie qui se bat à corps perdu. C'est une lutte qu'on doit mener, au moment le plus calme, une guerre portée à nos propres démons. Etre seul et éloigné, avancer tout droit, jusqu'aux limites, et puis continuer encore et encore, dessiner les lignes de notre prochain horizon, ce sacrifier à d'autres naufrages. Mais par pitié ! avancer encore et toujours.

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