mardi 3 juin 2008

L'Inconnue Au Bord De La Nationale...

Elle, elle était là. Elle pleurait ses deux dernières larmes. Ça devait bien faire deux jours. Peut-être trois. Triste et sale, l'inconnue ne bougeait pas. Quelqu'un l'avait sûrement déposée ici et elle s'était perdue sur le chemin, pendant la nuit.

Non.

Pour mieux comprendre, il faut revenir deux jours plus tôt. Peut-être trois.
On l'avait chopée chez un trafiquant, un gars pas très net, qui prétendait en avoir des tas. Il avait dit "méfiez-vous d'elle, elle à son caractère et elle pique !". C'était bien vrai ça. Alors elle avait parcouru des kilomètre, et avait offert des kilomètres de rêves. La seringue était vide maintenant, vide. Vide.
Vide. Quand une seringue est vide, personne n'en veut. Voilà comment un homme l'avait jetée par la fenêtre de sa voiture, un soir d'automne. Au bord de la route, il l'avait abandonnée. Délaissée. Vide. L'inconnue d'un jour était vide. Pourquoi la garder encore ?
C'est ainsi qu'elle s'est retrouvée là, l'inconnue au bord de la nationale...

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